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LYOTARD (Jean-François)

Publié le 23/01/2019

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LYOTARD (Jean-François), philosophe français (Versailles 1924). Ayant rompu avec l'approche phénoménologique dans les dernières pages de Discours, Figure (1971), il a orienté sa recherche (Des dispositifs pulsionnels, 1973 ; Dérive à partir de Marx et Freud, 1973 ; Économie libidinale, 1974 ; la Condition postmoderne, 1979 ; le Différend, 1983 ; Tombeau de l'intellectuel et autres papiers, 1984) vers la constitution d'une pensée débarrassée des grands discours totalisateurs (en particulier du marxisme et de la psychanalyse en ce qu'ils ont d'universaliste) et sensible à l'affleurement, dans le quotidien, des intensités libidinales et des singularités authentiques. Il s'agit dès lors de sortir d'une esthétique du sublime et de concevoir l'œuvre écrite comme action, qui capte et redistribue les énergies. D'où l'attention portée aux tentatives, de Mallarmé à Butor, qui, par-delà le sens, donnent le texte d'abord à voir — ce débordement du lisible par le visible indiquant que l'écriture véritablement transgressive est rebelle à une approche étroitement linguistique. Car tout code — et donc toute théorie globale — implique pour Lyotard l'effacement et la mise au pas des intensités libidinales et inconscientes. Dans cette optique, c'est évidemment la poésie (surréaliste en particulier) qui offre le meilleur exemple de dérives, affirmant, sans référence nécessaire à une subjectivité, l'écroulement de la fonction dénotative et de la vocation universaliste par lequel les « œuvres de mots » peuvent se rapprocher de ces carrefours d'intensités que sont les « œuvres de couleurs, ou de sons, ou de volumes ».

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