Manzoni Alessandro, 1785-1873, né à Milan, écrivain italien.

Manzoni Alessandro, 1785-1873, né à Milan, écrivain italien. Fils adultérin, il fut reconnu par le comte Manzoni, mais fut exclu tout jeune de la demeure familiale. Il passa alors son enfance au collège, dont il sortit révolté, comme en témoignent les pensées démocratiques et anticléricales exprimées dans il Trionfo della libertà ( 1800). Quittant Milan, il rejoignit sa mère à Paris et loua la passion illégitime, mais authentique, qui avait poussé cette dernière à renier son mariage sans amour ( In Morte di Carlo Imbonati, 1806). Jusqu'au moment de sa conversion religieuse en 1810, il écrivit des oeuvres néoclassiques imitées des Anciens ( Sermoni inspirées d'Horace ou Urania e n hommage à Dante). À partir de 1812, il aborda de nouveaux genres, témoignant de son attachement au passé, non plus par l'imitation stylistique, mais par la recherche historique. Parmi ses tragédies, le Comte de Carmagnole (écrit en 1820 et qui influença fortement Hugo) étonna et par le lyrisme et par la qualité de la reconstitution historique, tandis qu'Aldelchi (1822) mettait implicitement sur la sellette les historiens peu soucieux d'authenticité. L'année suivante, il précisa sa critique dans un essai argumenté (Discours sur certains points de l'histoire des Longobards en Italie ). Dans le même temps, il suivait de près l'histoire immédiate : le poème A vril 1814 décrit la révolte milanaise contre l'administration napoléonienne ; Mars 1821 glorifie l'unité nationale ; le Cinq Mai est une méditation sur la mort de Napoléon : les titres eux-mêmes disent la force du présent, ou plus encore du temps, qui passionna Manzoni. Si ses tragédies avaient déjà nettement révélé, par leur foisonnement, sa rupture avec l'ordre classique, c'est sans aucun doute les Fiancés, son chef-d'oeuvre, qui firent de lui le maître des romantiques. Publié entre 1825 et 1827, ce roman exprime à la fois son souci de la justice, son grand humanisme inspiré par un catholicisme généreux, sa volonté de peindre un monde patiné par l'histoire et son désir de provoquer chez le lecteur une réflexion sur l'actualité. Il y montre deux jeunes êtres amoureux, dont le mariage ne cesse d'être retardé par l'hypocrisie et le pouvoir abusif. En 1831, Manzoni reconnut le caractère hybride du roman historique, en ce qu'il tente la fusion impossible du réel et de l'imaginaire. Il abandonna la poésie et le roman pour se consacrer à ce « pliage » du passé sur le présent (Essai comparatif sur la Révolution française de 1789 et la Révolution italienne de 1859 ) et à l'élaboration d'une langue italienne nationale. Cela l'amena à récrire ses Fiancés dans la langue toscane la plus classique (1840). Il fut élu sénateur en 1860, assuré d'une immense renommée en Italie comme en France, où ses oeuvres étaient traduites. C'est en son honneur que Verdi composa son Requiem. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Empire (premier) Italie - Arts - Littérature Italie - Arts - Littérature - Vers l'unité italienne romantisme - Littérature - Introduction Les livres Italie - portrait de l'écrivain Alessandro Manzoni, par Francesco Hayez, page 2632, volume 5