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notamment pour but de montrer aux États allemands du Sud combien un rapprochement était souhaitable avec la Prusse s'ils ne voulaient pas, un jour, se trouver sans protection face à de tels appétits.

Publié le 31/10/2013

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notamment pour but de montrer aux États allemands du Sud combien un rapprochement était souhaitable avec la Prusse s'ils ne voulaient pas, un jour, se trouver sans protection face à de tels appétits. Drouyn de Lhuys aya de son poste ce qu'on affecta de considérer comme une gaffe. En fait, on avait été dupé. On décida ourtant de revenir à la charge. ette deuxième tentative paraissait poser moins de problèmes, car elle était conforme aux suggestions mêmes e Bismarck. Quand celui-ci avait refusé la première sollicitation française, il s'était ainsi exprimé devant enedetti: «Monsieur l'Ambassadeur, ce serait la guerre entre nos deux pays. Je n'oserai même pas en parler u Roi... Il ne peut être question de vous céder une terre allemande; mais regardez autour de vous, les pays où l'on parle français; il y a le Luxembourg; il y a la Belgique. « Tout semblait donc indiquer non seulement qu'on avait obtenu le feu vert dans cette double direction mais que, de surcroît, Bismarck avait implicitement sinon formellement confirmé son engagement sur les compensations. Il est vrai qu'on n'était pas informé de ce que le ministre prussien disait, à peu près au même moment, à un général italien, de passage à Berlin : « Louis veut un pourboire! « Pourboire! L'intention méprisante est évidente. Mais n'y a-t-il pas lieu de noter qu'un pourboire, en bonne émantique, désigne une gratification facultative? n tout cas, lorsque Bismarck reçoit à nouveau Benedetti venu lui demander « le concours de ses armées au as où l'Empereur des Français serait amené par les circonstances à conquérir la Belgique «, il lui demande de édiger de sa propre main une copie de la communication pour la montrer au roi. Il met cette copie dans sa poche et l'y conserve jusqu'au jour... de juillet 1870, où il pourra démontrer pièce à l'appui -- en la faisant publier dans le Times -- que Louis Napoléon lui avait alors proposé un pacte déloyal. roisième et ultime demande française : le Luxembourg, dont l'acquisition devait être pour le moins tentée. Mais n n'obtint rien d'autre que l'évacuation du pays par les troupes prussiennes, qui s'y trouvaient d'ailleurs sans itre puisqu'elles s'étaient installées là au nom de la Confédération germanique, désormais dissoute. e bilan n'est donc vraiment pas fameux. Quand vient le moment de le dresser dans un texte connu sous le nom de circulaire La Valette -- le ministre qui assurait l'intérim de Drouyn, en attendant l'arrivée de Moustier, qui abandonnait l'ambassade de Constantinople --, Louis Napoléon s'efforce de présenter les choses de manière avantageuse. L'intérêt de ce texte réside dans le fait surtout que Louis Napoléon, peu dupe de ses propres assertions, y indique sa volonté de donner à la France le moyen d'affronter la nouvelle donne. En même temps qu'une manière de démenti au reste de son propos, c'est la preuve qu'il a parfaitement compris les dangers qu'on voit désormais poindre à l'horizon. Il commence pourtant par rappeler que la situation antérieure n'était guère plus brillante, insistant sur la puissance de l'ex-Confédération germanique, « qui comprenait avec la Prusse et l'Autriche quatre-vingts millions d'habitants, s'étendant depuis le Luxembourg jusqu'à Trieste, depuis la Baltique jusqu'à Trente, nous ntourait d'une ceinture de fer et nous enchaînait par les plus habiles combinaisons territoriales «. l relève certains éléments de satisfaction: « La coalition des trois coins du Nord est brisée. Le principe nouveau ui régit l'Europe est la liberté des alliances. Toutes les grandes puissances sont rendues les unes et les autres à la lénitude de leur indépendance, au développement régulier de leurs destinées... « l fait valoir que la situation nouvelle résulte de la force des choses: « Une puissance irrésistible, faut-il le egretter? pousse les peuples à se réunir en grandes agglomérations en faisant disparaître les États econdaires. « outefois, concède-t-il, « il y a dans les émotions qui se sont emparées du pays, un sentiment légitime qu'il faut econnaître et préciser. Les résultats de la dernière guerre contiennent un enseignement grave et qui n'a rien oûté à l'honneur de nos armes: ils nous indiquent la nécessité, pour la défense de notre territoire, de erfectionner sans délai notre organisation militaire «. *** i dur que soit pour lui le choc de Sadowa, Louis Napoléon a le mérite de ne pas rester indéfiniment prostré. Il st conscient des dangers que court désormais la France et de ce que pourrait être la suite des événements. ès lors, sa religion est faite: il faut, et au plus vite, donner au pays les moyens de sortir victorieux d'un conflit vec la Prusse ou, mieux encore, prévenir l'affrontement par la démonstration d'une puissance militaire nouvelle usceptible de dissuader les évidentes velléités bellicistes d'un voisin devenu encombrant et redoutable. l y a longtemps, d'ailleurs, que Louis Napoléon s'était convaincu de la nécessité de procéder à une totale éorganisation de l'armée française. En Italie, il avait été effaré par l'état de désordre qu'il avait pu constater luiême. Depuis lors, les choses ne s'étaient guère améliorées. Toutes les bonnes résolutions prises sur l'instant vaient été oubliées. Pourtant, n'est-ce pas Louis Napoléon qui, s'adressant aux généraux de l'armée d'Italie le 4 août 1859, leur avait dit: « Que le souvenir des obstacles surmontés, des périls évités, revienne souvent à votre mémoire car, pour tout homme de guerre, le souvenir est la science même «. Pour ne rien arranger, la guerre du Mexique vient de vider nos arsenaux; elle a compromis le moral de la troupe; et quand il a été question de mobiliser sur le Rhin, on s'est vite aperçu que cela n'irait pas de soi. Surtout, la rapidité de la victoire prussienne a démontré chez l'adversaire une force qu'on ne lui soupçonnait pas. Jusqu'ici, Louis Napoléon s'était contenté de quelques replâtrages. Il est vrai que l'opinion, la classe politique, les généraux eux-mêmes restaient persuadés que notre armée était la meilleure d'Europe. Du coup, on avait renoncé à exiger davantage d'un Corps législatif qui trouvait qu'on en faisait déjà bien assez. Louis Napoléon s'était contenté d'imposer le chassepot, de faire adopter le canon à tube rayé et de mettre à l'étude un projet de mitrailleuse. Pour modestes qu'ils fussent, ses efforts n'étaient pas sans mérite car nul en dehors de lui n'en reconnaissait vraiment la nécessité. En témoigne l'étonnement de Victor Duruy, lorsqu'il entend l'un de nos maréchaux se moquer des canons allemands qui se chargent par la culasse: « On ne tire que trop de coups de canon [...]. Ce sont des mouvements d'horlogerie qui se détraquent. « A présent, Louis Napoléon sait que la situation appelle des réformes autrement radicales, et que c'est probablement une question de vie ou de mort. Déjà, lors de sa captivité au fort de Ham, il s'était prononcé pour un service militaire personnel et universel à court terme, avec une forte armée de réserve, c'est-à-dire pour une transposition du système prussien qui, du fait de notre avantage démographique, nous aurait assuré une supériorité permanente. Il n'a pas changé d'avis: la seule solution, pense-t-il, est d'en venir à la nation armée, « le nombre ayant désormais une importance décisive à la guerre «. Pour cet homme acquis à l'idée que la différence entre les nations se situe sur le terrain économique, il n'est peut-être pas si facile d'expliquer alors à tous que « l'influence d'une nation se mesure au ombre d'hommes qu'elle peut mettre sous les armes «. otre situation n'est guère favorable. La Prusse, pays de vingt-deux millions d'habitants, a réussi en 1866 à ettre sept cent mille hommes sur le pied de guerre. La même année, la France, pays de trente-six millions 'habitants, ne dispose que d'une armée active de trois cent quatre-vingt-cinq mille hommes, dont cent mille en lgérie, au Mexique ou à Rome. 'est dire qu'il faudrait revoir le système de fond en comble. Est toujours en vigueur la loi de 1832 sur le ecrutement, loi injuste et dépassée, qui fait du service militaire une sorte de loterie. Chaque année, le Corps égislatif fixe les chiffres du contingent -- cent mille, en règle générale, cent quarante mille en cas de conflit -- après quoi les Français de vingt ans sont conviés à tirer au sort. Les mauvais numéros sont enrôlés pour ept ans, les bons sont libérés de toute obligation. Le remplacement à prix d'argent est autorisé, Louis apoléon ayant été l'un des premiers à dénoncer cette « traite des blancs, le droit pour un riche d'envoyer un omme du peuple se faire tuer à sa place «. Combien de Français ne comptent-ils pas ainsi parmi leurs aïeux n grand-père ou un arrière-grand-père qui donna son sang parce qu'il n'avait pas tiré le bon numéro? Pourtant tout le monde, ou presque, est satisfait du système. En juillet 1866, Louis Napoléon se heurte ainsi au aréchal Randon, qui estime que tout va pour le mieux. Ce n'est pas l'opinion de l'empereur. Dès son retour de Vichy, en août, il a réuni autour de lui un groupe de travail comprenant le maréchal Niel, ouvert aux idées de réforme, les généraux Lebrun et Castelnau, ainsi que le fidèle et inévitable Fleury. Leurs premières réflexions débouchent sur la constitution d'une haute commission de réforme de l'armée, commission de vingt-trois membres où figurent tous les grands noms de l'armée, le prince Napoléon Jérôme, Rouher, Fould et quelques représentants du Conseil d'État. Présidée par l'empereur en personne, la commission se réunira régulièrement du 30 octobre au 12 décembre. Louis Napoléon ne cache à personne l'objectif à atteindre: on doit en venir au service universel, et donc astreindre au service toute la classe des conscrits. Il faut en outre, à côté de l'armée active, constituer une garde mobile de quelque quatre cent mille hommes. Le projet qui sera arrêté au terme des travaux de la commission est déjà en recul par rapport aux intentions de l'empereur. On retient le principe d'une armée de huit cent quatre-vingt-quatre mille hommes: tout le contingent -- cent soixante mille hommes -- serait incorporé, soit pour six ans dans l'active, soit pour quelques mois dans la réserve, en fonction des résultats du tirage au sort; une garde nationale mobile serait instituée où les jeunes -- qu'ils viennent de l'active, de la réserve ou qu'ils soient exonérés -- devraient servir pendant trois ans; chaque année auraient lieu un ou deux appels de huit jours pour la garde mobile. Le système du remplacement serait maintenu, mais les remplacés seraient affectés à la garde mobile. Le 20 janvier 1867, Niel, qui incarne la nouvelle politique, succède à Randon. Niel a six ans de plus que Louis Napoléon. Sorti de Polytechnique dans le génie, il s'est illustré à Constantine. Il a fortifié Paris en 1841 et 1842. En 1849, il a été blessé devant Rome. Nommé général, on l'a chargé d'une mission délicate auprès de Pie IX, mission qui ne fut pas étrangère au revirement du pape dont un « motu proprio « annonça alors quelques concessions aux idées libérales. Il était à Sébastopol et à Solferino, où son corps d'armée reçut tous les coups. C'est pour ces exploits que Louis Napoléon lui a donné on bâton de maréchal. es choses ne semblent donc pas trop mal parties. Mais voilà que s'élève contre le projet un formidable tir de barrage. Dans les milieux les plus divers, l'opposition à la réforme prend d'énormes proportions. Pour le comprendre, il faut se souvenir d'abord que l'antimilitarisme est, à l'époque, fort répandu: des hommes aussi différents que Littré, Michel Chevalier... ou Déroulède ne croient pas à l'utilité de l'armée. La France, qui est devenue riche, semble ne se soucier que de ses intérêts matériels. Les industriels craignent la raréfaction de la main-d'oeuvre résultant d'une nouvelle méthode de conscription. Les financiers appréhendent le coût du programme et les impôts nouveaux que sa mise en oeuvre rendrait nécessaires. Paul Guériot nous éclaire sur la mentalité de l'heure en rapportant que « lors des élections de 1869, sur plus de sept cents candidats, vingt-deux seulement eurent le courage dans leur profession de foi de ne pas faire allusion à une réduction possible des effectifs «. Certes, la vue des uniformes, bonnets à poil, colbacks, chapkas emplumées, buffleteries éclatantes, randebourgs d'or et d'argent, sabretaches, fourragères, tout cela déclenche encore les sentiments cocardiers es Français, mais ne les conduit pas pour autant à soutenir le projet de l'empereur. Au contraire, il semble n'y voir pour eux aucune raison de modifier le statu quo. es militaires ne sont pas les derniers à refuser le changement. Trochu s'exclame: « Une telle armée serait ationale, c'est ce qu'il ne faut pas. « Randon renchérit: « Cette proposition ne nous donnera que des recrues. e sont des soldats qu'il nous faut. « Changarnier, lui aussi, exprime son opposition. Selon le prince de oinville, le nouveau mode de recrutement « écrasait outre mesure la race qui donne, hélas, quelques signes 'épuisement, et [...] tuait la poule aux oeufs d'or «. uant aux républicains, ils avaient transposé au domaine extérieur l'inepte théorie de l'« invisible sentinelle «, ui leur avait valu de si brillants résultats à l'intérieur: en cas de danger, assuraient-ils, on pourrait compter sur a « levée en masse « et l'« esprit de patriotisme «. ans l'entourage de l'empereur, l'hostilité au projet avait gagné certains proches qui estimaient, comme tout le onde, que la France n'était pas la Prusse et qu'elle n'accepterait jamais un système militariste. Son vieil ami mile de Girardin affirmait que « toucher à la loi française pour la prussifier, ce serait ameuter 600 000 familles, 200 000 personnes! « Émile Ollivier, dont le rapprochement devenait pourtant de plus en plus certain, laissait omber: « De ce projet, les ennemis de l'Empire se réjouissent, ses amis sont consternés. « l fut vite clair que le Corps législatif n'accepterait pas le texte. Des pétitions circulaient, maires et députés ubissaient de fortes pressions. La perspective des prochaines élections se trouvait là pour incliner les plus idèles au refus. A gauche, on était ravi de recevoir des mains de l'adversaire une telle arme de combat. De 'autre côté, on redoutait les réactions du monde paysan à l'idée même de la conscription. 1869, c'était demain. ouloir se conformer, avant tout, aux sentiments réels ou supposés des citoyens: comportement aussi vieux ue la démocratie mais qui, sous prétexte de la défendre, aboutit à la dévoyer. N'existe-t-il pas des irconstances où l'homme public a le devoir de précéder l'opinion? Si c'est dans l'intérêt national, l'opinion ne etiendra que provisoirement contre lui ce décalage momentané. A l'inverse, s'il la suit et que les choses ournent mal, elle sera la première à lui faire reproche de ne pas avoir osé lui montrer le chemin. Mais à 'époque, qui ose oser? ouis Napoléon mesure, lui, toute l'importance de l'enjeu; il est décidé à aller jusqu'au bout. Ollivier, qui lui a fait part de ses préventions, il rétorque: « Je sais que ce projet est impopulaire. Il faut savoir raver l'impopularité pour remplir son devoir. « ourtant, l'empereur accepte un geste de conciliation. Il laisse retoucher le projet avant même son dépôt: le ervice sera ramené de six ans à cinq ans dans l'armée active... Mais rien n'y fait. Le Corps législatif nomme ne commission hostile au texte. Dans le pays, la contestation ne fait que croître: à deux élections partielles, des candidats favorables à la réforme sont battus. Pis, le rapporteur du projet est lui-même battu au onseil général. t la discussion s'éternise... itoyable débat! Piteuse discussion au cours de laquelle on voit les représentants que la France s'est donnés réparer par aveuglement son malheur. Le Corps législatif a bien mérité en ces jours-là la reconnaissance de ismarck. Tous les Français devraient garder en mémoire le honteux florilège des déclarations de ceux qui ont lors inconsciemment décidé d'envoyer notre armée à la boucherie et de livrer aux Prussiens l'Alsace et la oselle.
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« votre mémoire car,pour touthomme deguerre, lesouvenir estlascience même». Pour nerien arranger, laguerre duMexique vientdevider nosarsenaux; elleacompromis lemoral dela troupe; etquand ila été question demobiliser surleRhin, ons'est viteaperçu quecela n'irait pasdesoi. Surtout, larapidité delavictoire prussienne adémontré chezl'adversaire uneforce qu'on neluisoupçonnait pas. Jusqu'ici, LouisNapoléon s'étaitcontenté dequelques replâtrages.

Ilest vrai que l'opinion, laclasse politique, les généraux eux-mêmes restaientpersuadés quenotre armée étaitlameilleure d'Europe.

Ducoup, onavait renoncé àexiger davantage d'unCorps législatif quitrouvait qu'onenfaisait déjàbienassez.

LouisNapoléon s'était contenté d'imposer lechassepot, defaire adopter lecanon àtube rayéetde mettre àl'étude unprojet de mitrailleuse. Pour modestes qu'ilsfussent, sesefforts n'étaient passans mérite carnulendehors deluin'en reconnaissait vraiment lanécessité.

Entémoigne l'étonnement deVictor Duruy, lorsqu'il entendl'undenos maréchaux se moquer descanons allemands quisechargent parlaculasse: «On netire que trop decoups decanon [...].Ce sont desmouvements d'horlogeriequisedétraquent.

» A présent, LouisNapoléon saitque lasituation appelledesréformes autrement radicales,etque c'est probablement unequestion devie oudemort. Déjà, lorsdesacaptivité aufort deHam, ils'était prononcé pourunservice militaire personnel etuniversel à court terme, avecuneforte armée deréserve, c'est-à-dire pourunetransposition dusystème prussien qui,du fait denotre avantage démographique, nousaurait assuré unesupériorité permanente.

Iln'a pas changé d'avis: la seule solution, pense-t-il, estd'en venir àla nation armée, «le nombre ayantdésormais uneimportance décisive àla guerre ».Pour cethomme acquisàl'idée queladifférence entrelesnations sesitue surleterrain économique, iln'est peut-être passifacile d'expliquer alorsàtous que«l'influence d'unenation semesure au nombre d'hommes qu'ellepeutmettre souslesarmes ». Notre situation n'estguère favorable.

LaPrusse, paysdevingt-deux millionsd'habitants, aréussi en1866 à mettre septcentmille hommes surlepied deguerre.

Lamême année, laFrance, paysdetrente-six millions d'habitants, nedispose qued'une armée activedetrois cent quatre-vingt-cinq millehommes, dontcentmille en Algérie, auMexique ouàRome. C'est direqu'il faudrait revoirlesystème defond encomble.

Esttoujours envigueur laloi de 1832 surle recrutement, loiinjuste etdépassée, quifaitduservice militaire unesorte deloterie.

Chaque année,leCorps législatif fixeleschiffres ducontingent —cent mille, enrègle générale, centquarante milleencas deconflit — après quoilesFrançais devingt anssont conviés àtirer ausort.

Lesmauvais numéros sontenrôlés pour sept ans,lesbons sontlibérés detoute obligation.

Leremplacement àprix d'argent estautorisé, Louis Napoléon ayantétél'un des premiers àdénoncer cette«traite desblancs, ledroit pour unriche d'envoyer un homme dupeuple sefaire tueràsa place ».Combien deFrançais necomptent-ils pasainsi parmi leursaïeux un grand-père ouun arrière-grand-père quidonna sonsang parce qu'iln'avait pastirélebon numéro? Pourtant toutlemonde, oupresque, estsatisfait dusystème.

Enjuillet 1866, LouisNapoléon seheurte ainsiau maréchal Randon,quiestime quetoutvapour lemieux.

Cen'est pasl'opinion del'empereur.

Dèssonretour de Vichy, enaoût, ila réuni autour deluiun groupe detravail comprenant lemaréchal Niel,ouvert auxidées de réforme, lesgénéraux LebrunetCastelnau, ainsiquelefidèle etinévitable Fleury.Leurspremières réflexions débouchent surlaconstitution d'unehaute commission deréforme del'armée, commission devingt-trois membres oùfigurent touslesgrands nomsdel'armée, leprince Napoléon Jérôme,Rouher,Fouldetquelques représentants duConseil d'État.Présidée parl'empereur enpersonne, lacommission seréunira régulièrement du 30octobre au12décembre. Louis Napoléon necache àpersonne l'objectifàatteindre: ondoit envenir auservice universel, etdonc astreindre auservice toutelaclasse desconscrits.

Ilfaut enoutre, àcôté del'armée active,constituer une garde mobile dequelque quatrecentmille hommes. Le projet quisera arrêté auterme destravaux delacommission estdéjà enrecul parrapport auxintentions de l'empereur.

Onretient leprincipe d'unearmée dehuit cent quatre-vingt-quatre millehommes: toutlecontingent — cent soixante millehommes —serait incorporé, soitpour sixans dans l'active, soitpour quelques moisdans la réserve, enfonction desrésultats dutirage ausort; unegarde nationale mobileseraitinstituée oùles jeunes — qu'ils viennent del'active, delaréserve ouqu'ils soient exonérés —devraient servirpendant troisans; chaque annéeauraient lieuunoudeux appels dehuit jours pourlagarde mobile.

Lesystème duremplacement serait maintenu, maislesremplacés seraientaffectésàla garde mobile. Le 20janvier 1867,Niel,quiincarne lanouvelle politique, succède àRandon.

Nielasix ans deplus queLouis Napoléon.

SortidePolytechnique danslegénie, ils'est illustré àConstantine.

Ila fortifié Parisen1841 et1842.

En1849, ila été blessé devant Rome.Nommé général,. »

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