ONTOGÉNIE ET PHYLOGÉNIE, ou ONTOGENÈSE ET PHYLOGENÈSE

Le premier terme se réfère au développement de l'individu, le second au développement de la race ou de l'espèce. En biologie, la formulation « l'ontogénie est une récapitulation de la phylogénie » est employée pour décrire le fait que le schéma général du développement embryologique chez l'individu ne s'explique qu'en termes de l'évolution de l'espèce. L'idée que cette formule pourrait aussi s'appliquer au développement psychologique humain est à l'origine des incursions de Freud en anthropologie et des parallèles qu'il établit entre les FANTASMES et les modes de pensée de l'enfant et ceux de l'homme primitif. Comme le dit Jones (1930) : « ... lorsque les méthodes psychanalytiques sont appliquées à des données tirées de races de primitifs et de la mythologie et de l'anthropologie, il devient difficile de ne pas conclure qu'il y a une grande ressemblance entre les fantasmes et les particularités psychiques de nos jeunes enfants et ce qui a dû être caractéristique, comme nous sommes conduits à l'inférer, pour l'ensemble de la race dans des temps primitifs : les idées de cannibalisme, d'inceste et de meurtre du père sont prédominants dans tous ceux auxquels je me réfère, et ils sont nombreux. Freud lui-même envisage ces conclusions d'un esprit peut-être peu critique, à la manière lamarckienne ». La référence au LAMARCKISME se rapporte à la conviction de Freud que les caractères acquis pouvaient devenir héréditaires et que, par conséquent, le sentiment névrotique de CULPABILITÉ de l'homme moderne pouvait être attribué aux crimes ancestraux commis dans des temps préhistoriques.