Pampa.

Pampa. plaine herbeuse, caractéristique de l'Argentine, au sud-ouest de Buenos Aires. Plaine sans arbres ni accidents de terrain, elle s'étend sur plus de 500 000 km2, soit une superficie sensiblement équivalente à celle de la France. La Pampa est également le nom de l'une des provinces de l'Argentine (143 440 km2 ; 260 000 habitants ; chef-lieu : Santa Rosa), qui forme, avec le port de Buenos Aires, l'espace productif majeur du pays. Sur cette vaste étendue herbeuse, qui aurait été constituée par brûlis sur le site d'une ancienne forêt claire subtropicale, les eaux ne peuvent s'écouler. La Pampa a donc partout un sous-sol alluvial. Les sols profonds, riches et perméables, ainsi que les températures modérées et l'humidité constante se prêtent admirablement aux activités agropastorales. En raison de l'absence de prédateurs, le bétail peut vivre toute l'année sur les pâturages, et les nappes phréatiques à faible profondeur alimentent des réservoirs d'eau permanents. Toutefois, si le nord-est de la Pampa est le domaine des bovins et des céréales, le sud-ouest, steppique et venteux, est celui des ovins. La mise en valeur de l'espace pampéen. Contemporaine de la conquête des grandes plaines continentales tempérées de la planète dans la seconde moitié du XIXe siècle, elle fut stimulée par la demande des pays industrialisés, la Grande-Bretagne notamment, en blé, viande, cuir et laine. En moins d'un demi-siècle, quelques centaines de familles s'approprièrent des terres pampéennes, négligées par l'Espagne dont l'Empire était centré sur les Andes. Les propriétaires absentéistes de ces estancias d'élevage, de plusieurs milliers d'hectares, occupent encore une place de premier plan dans la société argentine. À côté des 35 à 40 millions d'hectares des estancias, 6 à 7 millions d'hectares sont cultivés par des agriculteurs héritiers des colons européens installés à partir de 1840 par des sociétés de colonisation. Alors que la densité humaine rurale moyenne est inférieure à 5,5 habitants/km2, des noyaux plus denses correspondent à ces « petites » fermes (de 100 à 500 hectares) qui produisent des céréales et des oléagineux. Un réseau de villes petites et moyennes fournit les services nécessaires au fonctionnement d'un système agropastoral spéculatif orienté vers l'exportation. La Pampa dispose de plus de 70 % du troupeau bovin argentin et de 30 % de celui des ovins. Les deux piliers de l'économie régionale sont la viande et le blé auxquels s'ajoutent le maïs, le sorgho, le soja et le tournesol. Le système productif de cette région riche n'est pas exempt de faiblesses. Les conditions agronomiques ne sont pas uniformes, de même que des « accidents » climatiques peuvent provoquer de fortes oscillations des récoltes. Ces inconvénients naturels, plus fréquents sur les marges, ne sont guère palliés par un système extensif qui réduit les investissements. Il n'existe pas d'étables ni de réserves fourragères ensilées pour le bétail, dont la charge est de une tête par hectare, mais qui est en revanche soigneusement sélectionné. Pour les productions végétales, la mécanisation, l'emploi des hybrides et des désherbants vont de pair avec une très faible utilisation des engrais et des rendements peu élevés. L'éleveur et l'agriculteur pampéens recherchent moins des gains de productivité que l'adaptation aux fluctuations du marché international. Il en résulte une production par à-coups, de fortes variations des superficies cultivées et des effectifs du cheptel (de 30 à 50 millions de bovins selon les périodes depuis 1970). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amérique du Sud - Géographie - Les caractères écologiques Argentine - Géographie - La vie économique et l'organisation de l'espace Argentine - Géographie - Les conditions naturelles élevage - Introduction pampero Les médias Amérique du Sud - carte physique Argentine - carte physique Les livres Argentine - un gaucho dans la Pampa, page 336, volume 1 Argentine - élevage bovin dans une estancia de la Pampa, page 338, volume 1