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Péguy Charles, 1873-1914, né à Orléans (Loiret), écrivain français.

Publié le 18/11/2013

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Péguy Charles, 1873-1914, né à Orléans (Loiret), écrivain français. Orphelin de père, il fut élevé par sa mère et sa grand-mère. Considéré comme un élève brillant, il obtint une bourse et fut reçu à l'École normale supérieure. Malgré une éducation très pieuse, il perdit la foi et se rapprocha des milieux socialistes (en particulier de Jaurès). En 1897, il composa un drame symboliste (Jeanne d'Arc) tout en collaborant à la Revue socialiste. L'année suivante, il publia Marcel, premier dialogue de la Cité harmonieuse, où il énonçait son utopie libertaire, proche de celle de Fourier. Convaincu que l'on pouvait modifier la société par l'éducation plus encore que par la révolution, il fonda en 1898 la « Librairie socialiste » avec quelques amis et le soutien de Jaurès. Mais, jugé peu orthodoxe, il en fut vite exclu et créa en 1900 les Cahiers de la quinzaine. Cette revue ne dut son existence financière qu'au soutien des seuls abonnés et de quelques généreux donateurs, et, surtout, au travail incessant de Péguy. Elle lui permit à la fois de suivre de près l'actualité, composant au jour le jour articles, comptes rendus, réquisitoires ou plaidoyers, et de proposer des réflexions de fond sur les problèmes sociaux, l'histoire ou la tradition, accueillant aussi les propos d'intellectuels tels que Henri Bergson, Romain Rolland, André Suarès ou Julien Benda. Les Cahiers touchèrent peu de lecteurs (entre 1 500 et 2 000 abonnés), mais marquèrent profondément le monde intellectuel. D'autant que Péguy, par ses paradoxes mêmes, pouvait intéresser ou intriguer des publics très différents. Farouchement anticlérical (Pierre : commencement d'une vie bourgeoise, 1898), critique envers les milieux financiers (l'Argent, 1913), il avoua de plus en plus à partir de 1900 ses interrogations religieuses (« De la Grippe », Cahiers), jusqu'à publier, en 1909, Clio : dialogue de l'histoire et de l'âme charnelle et, en 1910, le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, où, revenant sur ce personnage qui le fascinait, il méditait sur la vertu de la foi chrétienne. Jusqu'à sa mort sur le front en septembre 1914, il partagea ses activités entre la critique sociale et politique à laquelle il ne renonça jamais, la poésie religieuse (le Porche du mystère de la deuxième vertu, 1911 ; le Mystère des saints Innocents, 1912 ; la Tapisserie de sainte Geneviève et de sainte Jeanne d'Arc et la Tapisserie de Notre-Dame, 1912 ; Ève, 1913) et les essais philosophiques (Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne, 1914 ; Note sur M. Descartes et la philosophie cartésienne, oeuvre restée inachevée). La quête de l'unité. On est parfois surpris de l'évolution de Péguy depuis le socialiste athée et libertaire jusqu'au poète traditionaliste, mystique et patriote. Sa mort prématurée, sa « résurrection » intellectuelle après la guerre ont permis maintes récupérations aisées (en particulier par le régime de Vichy). Pourtant, il faut bien comprendre que le socialisme et le christianisme de Péguy participent du même engagement : préoccupé par les misères du quotidien, refusant les systèmes, le monde de l'argent et de la corruption, rejetant les facilités idéologiques ou la violence de la révolution, Péguy aspire à la pureté angélique en même temps qu'à l'action concrète. Tel est ce qui motive sa passion pour Jeanne d'Arc et l'exemple qu'il y trouve. Si le christianisme (mais non le clergé catholique) l'attire, c'est que, pour une fois, un dieu s'est fait homme, la pureté a connu la misère, l'idéal a connu la matière. Péguy développa dans ce sens toute une réflexion sur l'histoire et le temps (s'appuyant au besoin sur son maître, Bergson). Sa manière poétique porte en elle toute la symbolique de l'aventure intellectuelle de Péguy : sous couvert de litanies et de méditations répétitives où les thèmes se croisent, où les formules se déplacent selon le schéma de la tapisserie, surgissent des images déjà surréalistes, des variations inouïes qui renouvellent non seulement la poésie du début du siècle, mais le rapport même à ce que doit être une méditation ou une prière. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bernanos Georges Jeanne d'Arc, dite la Pucelle d'Orléans Rolland Romain Les livres Péguy Charles, page 3783, volume 7 pèlerinage - le pèlerinage de Chartres, page 3795, volume 7

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