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Pétain, Philippe

Publié le 22/02/2012

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Maréchal de France et homme d'Etat né à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais), mort à l'île d'Yeu (1856-1951). Issu d'une famille paysanne et élevé chez les Dominicains d'Arcueil, il entra à l'Ecole de Saint-Cyr en 1878 et en sortit officier de chasseurs. Il enseigna à l'Ecole de guerre de 1901 à 1910. Colonel au 33e régiment d'infanterie à Arras, il allait être mis à la retraite quand la guerre prolongea son activité. Promu par Joffre général de brigade, il eut, à la bataille de la Marne, une brillante conduite qui lui valut ses étoiles de général de division, puis se distingua en Artois, en mai 1915, à la tête du 33e corps d'armée. Nommé le mois suivant commandant de la 2e armée, il prit part à l'offensive de Champagne, puis organisa, à partir de février 1916, la défense de Verdun. Le 15 mai 1917, il remplaça Nivelle comme commandant en chef des armées du Nord et du Nord-Est et il lui incomba de réprimer les mutineries qui éclataient de toutes parts parmi les soldats. Stratège sans grande envergure et combattant souvent paralysé par son tempérament pessimiste, il sut faire preuve d'une réelle adresse pour rétablir l'ordre dans l'armée. Il fut nommé maréchal de France le 19 novembre 1918. Envoyé en mission d'information au Maroc en juillet 1925, il évinça son collègue Lyautey et dirigea la campagne contre Abd el-Krim dans le Rif. Vice-président du Conseil supérieur de la guerre et inspecteur général de l'armée jusqu'en 1931, il eut pour disciple un officier d'état-major encore inconnu, Charles de Gaulle. A la suite de l'émeute du 6 février 1934, il devint ministre de la Guerre dans le cabinet Doumergue. En 1939, le gouvernement le nomma ambassadeur en Espagne, auprès du général Franco. Au printemps de 1940, Paul Reynaud le prit comme vice-président du Conseil dans son gouvernement. Le 16 juin, il fut nommé président du Conseil, en remplacement de Paul Reynaud. Il s'empressa de demander rarmistice au Gouvernement allemand. Il accepta l'occupation de la moitié du territoire français par l'armée du Reich et installa son gouvernement à Vichy. Le 10 juillet, il se fit confier les pleins pouvoirs constitutionnels et institua aussitôt un régime dictatorial, où il avait le titre de chef de l'Etat. Il fut obligé, sans l'avoir voulu, de s'engager dans une politique de collaboration avec les nazis (entrevue de Montoire, avec Hitler, le 24 octobre 1940), chercha fort maladroitement à jouer un double jeu. Au milieu d'un entourage de gens ayant des conceptions opposées, il s'efforça de nouer des contacts à la fois avec les germanophiles et avec la Résistance, d'entretenir des relations avec l'Angleterre (tentative de la mission Rougier) et l'Amérique, d'éliminer les conseillers trop engagés dans la collaboration (renvoi de pierre Laval le 13 décembre 1940), tout en, ménageant les Allemands. Il ne se rendait vraisemblablement pas compte que son attitude ne servait définitivement que la cause des nazis. Son prestige personnel, sa gloire, induisirent en erreur la majorité des Français et certains, pour lui rester fidèles, crurent de leur devoir de lutter contre la Résistance. Le 18 avril 1942, il dut, sur l'ordre des Allemands, rappeler Pierre Laval et le nommer président du Conseil. Le 20 août 1944, il fut enlevé par les Allemands et transféré à Sigmaringen. Il refusa d'y constituer un gouvernement fantôme, passa en Suisse en avril 1945 et vint se rendre à la justice française. Son procès dura du 23 juillet au 14 août et se termina, par sa condamnation à mort. Mais sa peine fut commuée en détention perpétuelle, et il fut interné à l'île d'Yeu. Il avait été élu en 1929 à l'Académie française. Il en fut radié en 1945.

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