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pharmacie.

Publié le 19/11/2013

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pharmacie. n.f., science de la préparation des médicaments. Dans la lutte contre la maladie, l'homme est le seul être vivant qui a pu et a su à la fois identifier, isoler et reproduire l'élément dont la carence ou l'insuffisance étaient à l'origine de sa maladie. Car si l'animal sait se soigner (le chien, par exemple, qui se purge en mangeant une certaine herbe), si l'arbre sécrète la gomme qui panse ses plaies, seul l'homme invente, produit et stocke le médicament. L'histoire de la pharmacie. Le chef de la tribu, le sorcier ou le mage eurent longtemps, dans les temps reculés, le privilège de soigner, associant le plus souvent remèdes et pratiques magiques. Dès la préhistoire, l'homme connut et employa les « simples », plantes curatives, soit pour guérir, soit pour nuire à ses ennemis. Les sociologues contemporains ont noté chez les primitifs d'Australie ou de l'Afrique centrale l'utilisation de tiges ou de racines, de champignons hallucinogènes, d'analgésiques, de poisons, dans un dessein thérapeutique. À l'ère historique, des documents chinois attestent des échanges commerciaux, environ 3 000 ans avant J.-C., portant sur de l'opium asiatique et de l'or et des émeraudes d'Afrique ; des textes Égyptiens de la même époque révèlent que cet opium servait d'analgésique. La première pharmacopée semble dater précisément des Égyptiens, comme en témoigne le papyrus dit Ebers, du nom du savant allemand qui le découvrit à Thèbes, en 1862 ; on y trouve la composition de neuf cents remèdes tirés de plantes, d'animaux ou de minéraux, dont un tiers figure encore de nos jours dans la pharmacopée. Le médecin légendaire Imhotep utilisait, 3 000 ans avant notre ère, une phytothérapie aussi moderne que la nôtre. En Chine, 2 000 ans avant J.-C., l'empereur Guangdi étudiait déjà les propriétés médicinales de l'opium, de la rhubarbe et du grenadier... Avec Hippocrate (né vers 460 avant J.-C.) s'amorce le passage de la thérapeutique empirique à l'étude clinique du médicament : le célèbre Grec sut en effet condenser les données empiriques de ses prédécesseurs ; mais, en outre, il se livra, sur des animaux, sur des prisonniers de guerre et sur des esclaves, à de véritables expériences cliniques. Hippocrate n'eut pourtant de successeurs dans ce domaine que bien des siècles plus tard. Car, jusqu'à la fin du Moyen Âge, la pharmacie ne progressa guère en Occident : elle était dominée par la vieille conception alchimiste selon laquelle la valeur d'un médicament dépendait de la ressemblance qui existait entre la plante, le minéral ou la partie animale employés et l'organe humain à soigner : ainsi s'expliquait la vertu miraculeuse attribuée à la racine de mandragore pendant des millénaires, valeur due à sa ressemblance avec la forme d'un corps humain ; de même, une racine tordue en forme de serpent semblait efficace contre les piqûres d'aspic, etc. Tantôt confondus, tantôt distincts, les métiers de médecin et d'apothicaire (pigmentarius chez les Romains) ne furent séparés définitivement que vers la fin du XIe siècle. La profession s'organisa avec la création des universités et des études médicales ; elle se distingua alors de celles de « barbier-chirurgien » et de « médecin ». Un code de déontologie s'ébaucha dès le XIIe siècle, interdisant l'association avec des médecins, mais ce n'est qu'en 1777 que, par ordonnance, le roi Louis XVI réglementa l'exercice de la profession, fixant les conditions de vente des médicaments, des substances vénéneuses, et obligeant les pharmaciens à être propriétaires de leur officine, obligation encore en vigueur. Le Consulat, par la loi du 21 germinal an XI (11 avril 1803), donna aux pharmaciens des statuts qui durèrent jusqu'en 1940, et qui fixaient jusqu'à l'organisation des études pharmaceutiques. Jusqu'au début du XIXe siècle, les pharmaciens furent surtout des « herboristes ». Ils préparaient les « remèdes magistraux » selon des ordonnances précises, à partir de végétaux qu'ils cultivaient ou d'animaux qu'ils élevaient dans un petit jardin adjoint à leur boutique. Peu à peu, les progrès de la médecine et de la chimie, ainsi que la demande répétée des mêmes préparations poussèrent le pharmacien à préparer certains remèdes et à les conditionner pour pouvoir répondre immédiatement à la demande. Certains pharmaciens, s'associant avec médecins et chimistes, se consacrèrent même peu à peu à la recherche et à la production : de la pharmacie naquit le laboratoire. L'évolution s'accéléra : en cinquante ans, la pharmacie passa du stade artisanal au stade industriel. Ainsi, les premières Journées pharmaceutiques françaises, tenues à Paris en 1949, ont marqué la naissance d'une véritable science. En 1950 parut l'édition complète du Codex français (devenu Pharmacopée, en 1963), code de recherche et de contrôle des différentes spécialités pharmaceutiques en France, qui a servi de modèle en Europe. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Baumé Antoine sciences (histoire des) - La vie - La chimie et la vie Les livres pharmacie - frontispice d'un répertoire des plantes médicinales, page 3846, volume 7 La production des médicaments. Le but de la recherche pharmaceutique est de « réaliser de nouveaux médicaments qui permettent de traiter tel ou tel état pathologique avec le minimum de risques thérapeutiques, le maximum d'efficacité et la plus grande commodité pour le malade ». Mais cette réalisation est très longue et délicate ; elle peut demander plusieurs années d'études, de contrôles : sur les 150 000 corps chimiques ou substances biologiques étudiés annuellement par les laboratoires européens, il faut savoir qu'une cinquantaine seulement sont retenus et parviennent sur les rayons de nos pharmacies. Un nouveau médicament peut être mis au point en partant de substances déjà connues, simples ou complexes : c'est ainsi qu'on découvrit la réserpine, hypotenseur actif, à partir de la racine de Rauwolfia serpentina, utilisée en décoction contre l'épilepsie, en isolant certains alcaloïdes qu'elle contenait. On peut partir aussi de substances nouvelles, obtenues soit en les isolant ou en les extrayant de tissus végétaux ou d'organes animaux, soit à partir de molécules nouvelles obtenues par la synthèse chimique : par ce dernier procédé, on cherche à produire certaines hormones qui n'existent chez l'homme ou les animaux qu'en quantités infinitésimales, donc impossibles à extraire en quantité suffisante pour la thérapeutique de certaines carences hormonales. Ainsi, on a pu obtenir une insuline artificielle qui, sans être encore absolument identique à l'insuline naturelle, n'en rend pas moins de grands services médicaux. Une fois la substance active obtenue, le chercheur doit l'expérimenter, d'abord sur des animaux, puis sur l'homme. Les premiers tests sont effectués sur des animaux à reproduction rapide (rat, lapin) pour juger notamment des effets sur la progéniture ; on passe ensuite à des expériences sur des animaux dont les réactions sont très semblables à celles de l'homme : le chien, le chat, seuls animaux à vomir, comme l'homme, une substance dont l'ingestion par voie buccale n'est pas supportable ; si la substance est rejetée, le chercheur doit alors trouver une autre présentation possible (gélule, suppositoire...). Enfin intervient l'expérimentation sur l'homme, assortie de toutes les précautions nécessaires (notamment de l'accord du malade). Le visa autorisant la fabrication du nouveau médicament est alors délivré par le ministère de la Santé, après de nombreuses expertises destinées à vérifier les qualités fondamentales du produit. Cette fabrication est soumise à de nombreux contrôles officiels, à la suite desquels le produit est enfin mis à la disposition du public par l'intermédiaire du pharmacien, que sa formation scientifique et universitaire qualifie seul pour sa distribution. On conçoit que des mois, voire des années puissent s'écouler pour qu'un médicament passe du laboratoire à l'officine du pharmacien. Dans le dénombrement des produits pharmaceutiques actuels, il faut bien distinguer le nombre des médicaments proprement dits de celui de leurs présentations : en effet, si l'on compte en France 4 000 médicaments, il y a près de 8 500 « présentations » de ces produits. Ce nombre relativement élevé (qui est en régression régulière, d'ailleurs) s'explique par plusieurs raisons : la complexité de l'organisme humain, la variété des réactions individuelles, le nombre des maladies. Si l'on dénombre 500 maladies, cela ne fait que 6 produits par maladie ; si l'on dénombre 37 spécialités médicales (neurologie, cardiologie, gynécologie...), chaque spécialité dispose d'environ 80 médicaments. Depuis 1960, on note une réduction croissante du nombre des produits pharmaceutiques, car à cette date fut institué un Brevet spécial de médicament qui interdit pendant vingt ans la copie de tout médicament nouveau. On observe, de ce fait, depuis 1980, la mise sur le marché d'un certain nombre de produits dits « génériques », copies de médicaments qui ne sont plus protégés par le brevet et dont la Sécurité sociale encourage la prescription afin de réduire les dépenses de santé. La France se trouve être l'un des pays industriels qui comptent le moins de médicaments. Complétez votre recherche en consultant : Les médias génie génétique Les livres pharmacie - sélection en laboratoire d'une souche de cellules reproduites par clonage, page 3847, volume 7 L'industrie pharmaceutique. Elle a progressivement relayé, au lendemain de la Première Guerre mondiale, les activités d'officine dans l'élaboration de médicaments proprement dits, tout d'abord qualifiés de « spécialités ». L'élément moteur de cette évolution fut la nécessité de développer de puissants laboratoires de recherche. L'impact de cette motivation fut tel que l'on qualifie parfois encore de « laboratoires » certaines compagnies importantes présentant, à côté de leurs laboratoires de recherche, l'ensemble des structures industrielles habituelles de production, achats, marketing et commercialisation ; mais il est vrai que le budget « recherche », dans le domaine pharmaceutique, reste le plus élevé du monde industriel (en moyenne plus de 12 % du chiffre d'affaires). L'augmentation considérable de la demande de médicaments, la multiplication des modes de conditionnement, la recherche de l'abaissement des coûts contribuèrent à l'instauration de la suprématie définitive du médicament industriel. La part des molécules de synthèse dans l'ensemble des produits de base (à côté des sources traditionnelles, minérales, végétales, animales et humaines) ne cesse d'augmenter en raison d'un effet d'investigation intense et continu ; on teste ainsi 10 000 nouvelles molécules de synthèse environ pour identifier un seul produit de base intéressant. La diffusion de certains médicaments demeure étroite. D'autres, au contraire, deviennent des produits vedettes à l'échelle planétaire, et certains atteignent ainsi des chiffres d'affaires individuels de un à deux milliards de dollars par an (éventuellement dans plusieurs présentations différentes). Le volume d'activité global de l'industrie pharmaceutique dans le monde dépasse les 1 300 milliards de francs par an. La France est au troisième rang des pays consommateurs, après les États-Unis et le Japon, au troisième rang des pays exportateurs, après l'Allemagne et la Grande-Bretagne, au quatrième rang des pays producteurs, après les États-Unis, le Japon et l'Allemagne. Les principales compagnies pharmaceutiques du monde sont américaines, britanniques, allemandes et suisses. L'entité française la plus importante est la division « santé » du groupe d'industrie chimique Rhône-Poulenc. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats chimie - L'industrie chimique - La carbochimie et la pétrochimie Les livres pharmacie - laboratoire de fabrication industrielle des produits pharmaceutiques, page 3846, volume 7 pharmacie - fabrication industrielle de comprimés d'aspirine, page 3846, volume 7 pharmacie - atelier de conditionnement, page 3847, volume 7 pharmacie - contrôle final par mirage d'un médicament liquide, page 3847, volume 7 France - industrie pharmaceutique, page 1996, volume 4 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats chimie - Les différentes branches de la chimie cumulatif (effet) essence - 2.INDUSTRIE galénique Hippocrate ICI (Imperial Chemical Industries Ltd) insectes - Le rôle des insectes dans la biosphère - Les insectes et la médecine laboratoire médicament plantes - Les plantes cultivées - Les plantes médicinales protection de la nature - Pourquoi conserver la nature ? - Les raisons économiques santé - Les professions de santé seuil - 1.BIOLOGIE suppositoire

« Peu à peu, les progrès de la médecine et de la chimie, ainsi que la demande répétée des mêmes préparations poussèrent le pharmacien à préparer certains remèdes et à les conditionner pour pouvoir répondre immédiatement à la demande.

Certains pharmaciens, s'associant avec médecins et chimistes, se consacrèrent même peu à peu à la recherche et à la production : de la pharmacie naquit le laboratoire.

L'évolution s'accéléra : en cinquante ans, la pharmacie passa du stade artisanal au stade industriel.

Ainsi, les premières Journées pharmaceutiques françaises, tenues à Paris en 1949, ont marqué la naissance d'une véritable science.

En 1950 parut l'édition complète du Codex français (devenu Pharmacopée , en 1963), code de recherche et de contrôle des différentes spécialités pharmaceutiques en France, qui a servi de modèle en Europe. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Baumé Antoine sciences (histoire des) - La vie - La chimie et la vie Les livres pharmacie - frontispice d'un répertoire des plantes médicinales, page 3846, volume 7 La production des médicaments. Le but de la recherche pharmaceutique est de « réaliser de nouveaux médicaments qui permettent de traiter tel ou tel état pathologique avec le minimum de risques thérapeutiques, le maximum d'efficacité et la plus grande commodité pour le malade ». Mais cette réalisation est très longue et délicate ; elle peut demander plusieurs années d'études, de contrôles : sur les 150 000 corps chimiques ou substances biologiques étudiés annuellement par les laboratoires européens, il faut savoir qu'une cinquantaine seulement sont retenus et parviennent sur les rayons de nos pharmacies. Un nouveau médicament peut être mis au point en partant de substances déjà connues, simples ou complexes : c'est ainsi qu'on découvrit la réserpine, hypotenseur actif, à partir de la racine de Rauwolfia serpentina , utilisée en décoction contre l'épilepsie, en isolant certains alcaloïdes qu'elle contenait.

On peut partir aussi de substances nouvelles, obtenues soit en les isolant ou en les extrayant de tissus végétaux ou d'organes animaux, soit à partir de molécules nouvelles obtenues par la synthèse chimique : par ce dernier procédé, on cherche à produire certaines hormones qui n'existent chez l'homme ou les animaux qu'en quantités infinitésimales, donc impossibles à extraire en quantité suffisante pour la thérapeutique de certaines carences hormonales.

Ainsi, on a pu obtenir une insuline artificielle qui, sans être encore absolument identique à l'insuline naturelle, n'en rend pas moins de grands services médicaux. Une fois la substance active obtenue, le chercheur doit l'expérimenter, d'abord sur des animaux, puis sur l'homme.

Les premiers tests sont effectués sur des animaux à reproduction rapide (rat, lapin) pour juger notamment des effets sur la progéniture ; on passe ensuite à des expériences sur des animaux dont les réactions sont très semblables à celles de l'homme : le chien, le chat, seuls animaux à vomir, comme l'homme, une substance dont l'ingestion par voie buccale n'est pas supportable ; si la substance est rejetée, le chercheur doit alors trouver une autre présentation possible (gélule, suppositoire...).

Enfin intervient l'expérimentation sur l'homme, assortie de toutes les précautions nécessaires (notamment de l'accord du malade).

Le visa autorisant la fabrication du nouveau médicament est alors délivré par le ministère de la Santé, après de nombreuses expertises destinées à vérifier les qualités fondamentales du produit.

Cette fabrication est soumise à de nombreux contrôles officiels, à la suite desquels le produit est enfin mis à la disposition du public par l'intermédiaire du pharmacien, que sa formation. »

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