Pô (plaine du), bassin alluvial de l'Italie du Nord, drainé par le Pô et ses affluents. Entre les Alpes, l'Apennin et l'Adriatique s'étend un vaste triangle d'horizons plats qui est la partie de l'Italie la plus peuplée, la plus urbanisée et la plus riche. Cette plaine se prolonge vers l'est par les plaines de Vénétie et du Frioul au nord-est, et par celle que forme le Reno vers le sud-est. Au total, sur près de 50 000 km2, 20 millions d'habitants se répartissent dans plusieurs régions : le Piémont, la Lombardie, l'Émilie-Romagne, la Vénétie. Le cadre physique. La plaine du Pô et ses bordures correspondent à un effondrement entre les Alpes et l'Apennin. Le bassin padan s'est affaissé par un lent mouvement de subsidence et a été comblé par les sédiments tertiaires et quaternaires arrachés aux reliefs alentour. En surface, on distingue plusieurs paysages morphologiques. Sur la bordure nord, au contact des Alpes, se développent collines et amphithéâtres morainiques, résultat de l'érosion glaciaire quaternaire, en avant desquels s'avancent de hautes terrasses sèches. Le piémont de l'Apennin présente un profil plus simple, car il ne s'y est pas produit de puissante glaciation, et on n'y reconnaît pas de grand glacis. La plaine proprement dite comprend, d'une part, une haute plaine sèche et perméable, et, d'autre part, une basse plaine humide où le Pô, cerné de digues, décrit des méandres. À proximité de la mer Adriatique, la plaine se termine par une côte basse et régulière, à l'exception de l'avancée du delta du Pô, avec des lagunes fermées dans des cordons littoraux, les lidi. Sur l'ensemble règne un climat relativement rude, à tendance continentale, aux brouillards fréquents l'hiver, aux étés chauds et orageux, qui ne s'adoucit qu'à proximité des lacs subalpins ou du littoral adriatique. Population et vie économique. Précocement peuplée et intensément mise en valeur, cette plaine est d'abord une grande région rurale, moderne, aux rendements élevés. La plaine du Pô ne couvre que 17 % du territoire italien, mais elle assure près de la moitié de la production agricole (50 % du blé tendre, 99 % du riz, 36 % du vin, 53 % du fourrage...). Des travaux acharnés et séculaires d'irrigation et de bonification ont façonné la richesse de cette vie rurale aux produits divers. L'association blé-maïs a remplacé le mûrier (et le ver à soie) sur la haute plaine ; les collines portent des vignobles (Astigiano) ; les légumes et les fruits l'emportent en amont de Turin et dans toute l'Émilie-Romagne où apparaissent le vignoble de plaine ainsi que l'arboriculture fruitière ; la riziculture reste présente dans le secteur Verceil-Pavie. L'élevage bovin, et son complément l'élevage porcin, sont très développés dans la basse plaine lombarde (lait, gorgonzola) et émilienne (parmesan, jambon de Parme). La zone du delta produit, dans de grandes exploitations, des céréales, des cultures industrielles et des fruits. Mais les campagnes se vident et l'agriculture, malgré son modernisme, recule devant les progrès de l'économie industrielle et des services, dans le cadre d'un réseau urbain fortement hiérarchisé et relié par un dense réseau d'autoroutes. L'industrie de la plaine padane, représentant les deux tiers de la production italienne, est déjà ancienne. Préparé par la tradition artisanale médiévale (armures milanaises), le travail des textiles (soie), l'essor industriel lombard et piémontais s'est réalisé à l'époque de la constitution de l'unité politique italienne, avec l'ouverture des liaisons ferroviaires transalpines, et a abouti à la formation du « triangle industriel ». C'est là le foyer majeur de l'industrie nationale, avec la capitale de l'automobile, Turin, l'agglomération industrielle et financière de Milan, le débouché maritime de Gênes. Mais de nombreux centres spécialisés se sont aussi constitués : électronique à Ivrée, laine à Biella, meubles dans la Brianza... L'industrie textile ne cesse de s'étendre et de se développer vers l'est, comme dans les villes subalpines (Bergame, Brescia, Vérone, Vicence, Pordenone), le long de la via Emilia (Parme, Reggiod'Émilie, Modène, Bologne, Forlì), au coeur de la partie orientale de la plaine (Ravenne, Ferrare, Padoue, Trévise) ; on la découvre aujourd'hui aussi dans l'agglomération de Venise-Mestre. Dans les grandes villes, le développement du secteur tertiaire s'accélère, dessinant les contours de l'Italie post-industrielle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Émilie-Romagne Italie - Géographie Italie - Géographie - Les conditions naturelles - Climat et hydrographie Italie - Géographie - Les conditions naturelles - Le relief Lombardie Milan Piémont Pô Les médias Europe - carte physique Italie - carte physique Les livres Pô, page 3959, volume 7 Italie - la plaine du Pô, page 2615, volume 5
