précambrien, n.

précambrien, n.m., la première et la plus longue période de l'histoire de la Terre, depuis sa naissance, vers 4 600 millions d'années, jusqu'au début du cambrien, il y a 540 millions d'années, soit près des 9/10 des temps géologiques. Les premières roches datées n'ont que 3 800 millions d'années, si bien qu'on n'a pas jusqu'ici de témoins tangibles des premiers âges de la Terre. Il est probable que, vers 4 000 millions d'années, la croûte terrestre s'est consolidée. Dès que sa température descendit en dessous de la température critique de l'eau (374 o C), la vapeur d'eau atmosphérique se condensa pour former les premiers océans riches en sels minéraux, dioxyde de carbone, ammoniac, hydrocarbures, etc., surmontés d'une atmosphère réductrice, dépourvue d'oxygène, où rien n'arrêtait les rayons ultraviolets et les rayons cosmiques. C'est dans ces mers chaudes soumises à des bombardements énergétiques variés que sont apparues les premières molécules organiques indispensables à la genèse de la vie, découvertes dans des roches d'Afrique du Sud âgées de 3 500 millions d'années. C'est à partir de 3 200 millions d'années que l'on trouve les premières bactéries, puis les algues bleues, signe que la photosynthèse, génératrice d'oxygène, était déjà apparue vers 3 000 millions d'années. Les stromatolites, algues calcaires à structure concentrique, commencèrent à édifier de grands récifs sur les plates-formes littorales dès 2 900 millions d'années jusqu'à la fin du précambrien. La vie se diversifia à partir de 1 500 millions d'années (méduses), puis apparurent les annélides, les coelentérés, les brachiopodes, les échinodermes et même un arthropode primitif, qui sont tous des organismes à corps mou, présents dans la riche faune d'Ediacara, dans le sud de l'Australie (600 millions d'années). Le précambrien est divisé en deux unités considérées comme des ères ou même des groupements d'ères (éons) : l'archéen et le protérozoïque. À l'archéen, la croûte terrestre était d'une grande instabilité et les sédiments étaient tous métamorphisés ; au protérozoïque supérieur, la croûte métamorphique donna naissance à des blocs stables (cratons) entourés de ceintures mobiles ; les chaînes de montagnes devinrent intracratoniques. Les cratons étaient bordés par des mers épicontinentales favorisant l'épanouissement des stromatolites. Aujourd'hui, les terrains précambriens, presque toujours métamorphisés, constituent l'armature des continents : cratons africain (57 % du continent), guyano-brésilien, indien, australien, antarctique, canadien, sino-sibérien, baltique. En France, on trouve des noyaux précambriens au coeur du Massif armoricain, des Vosges, du Massif central et des Pyrénées. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cahen Lucien France - Géographie - Les conditions naturelles - L'évolution géologique paléozoïque protérozoïque