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prosodie, n.

Publié le 29/11/2013

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prosodie, n.f. LINGUISTIQUE : discipline ayant pour objet l'ensemble des phénomènes phonétiques qui ne relèvent pas de l'articulation en phonèmes. Mise en place théorique. Quand on compare les deux phrases « Tu viens. » et « Tu viens ? » telles qu'elles sont effectivement prononcées, on constate deux faits : les deux phrases enchaînent exactement les mêmes phonèmes, dans le même ordre : elles sont notées de la même façon [tyvj¿] par l'alphabet phonétique international ; en dépit de l'identité de la chaîne des phonèmes, les deux phrases reçoivent des interprétations différentes : « Tu viens. » est une affirmation, « Tu viens ? » une interrogation. La différence de sens entre les deux phrases, signalée dans l'écriture par l'opposition du /./ au /?/, a pour support, à l'oral, une différence d'intonation : la courbe mélodique de la voix est descendante pour la phrase affirmative ; ascendante pour la phrase interrogative. Il existe donc des distinctions linguistiques qui ne sont pas liées au découpage (à la segmentation) de la chaîne parlée en phonèmes (les segments). Les éléments de la manifestation orale qui signalent ces distinctions sont dits suprasegmentaux parce qu'ils se situent « au-dessus » de la chaîne des segments que sont les phonèmes. Ce sont ces éléments suprasegmentaux qui constituent l'objet de la prosodie au sens linguistique du terme. Comme les autres aspects de la manifestation orale des langues, ils peuvent être envisagés d'un point de vue phonétique (on les décrit alors dans leur réalité physique) ou d'un point de vue phonologique (on s'intéresse dans ce cas à leur fonction proprement linguistique). Inventaire des phénomènes prosodiques. On distingue deux types de phénomènes prosodiques :- les uns relèvent de l'accentuation, phénomène de mise en relief d'une syllabe par rapport aux syllabes voisines. Selon les langues, l'accentuation est réalisée de différentes façons : il y a des accents de hauteur (on parle dans ce cas de tons), d'intensité (la syllabe est articulée avec plus d'énergie que ses voisines), de durée (l'articulation de la syllabe dure plus longtemps : quelques centièmes de seconde en plus suffisent à faire la différence). En français, l'accent met en jeu la durée et, accessoirement, l'intensité. Les langues diffèrent également entre elles par les règles qui déterminent la place de l'accent et par la fonction qu'elles lui confèrent. Le français se caractérise par le fait qu'il n'a pas d'accent de mot, mais un accent de groupe qui, portant sur la dernière syllabe de ce groupe, a pour effet, à l'oral, d'effacer l'identité des mots : d'où les notations plaisantes de Raymond Queneau : « doukipudonktan » pour « D'où qu'ils puent donc tant ? ». L'accent français permet dans certains cas de lever une ambiguïté syntaxique : la phrase « La bonne porte la mûre/mure » (« La domestique porte la petite baie noire »/« la porte solide la tient enfermée ») est accentuée sur ['bòn] dans la première interprétation, sur ['pòrt] dans la seconde (notations où l'accent est marqué par l'apostrophe antéposée) ;- les autres phénomènes prosodiques relèvent de l'intonation, phénomène de variation de la hauteur de la voix, qui peut passer, au long de l'énoncé, du grave à l'aigu ou, inversement, par les intermédiaires du médium et de l'infra-aigu. Ce sont les courbes ainsi produites qui sont, dans certains cas, utilisées à des fins de distinction syntaxique : le commandement « Tu viens ! » comporte une descente abrupte de la courbe ; l'interrogation du type « Tu viens ? », une montée progressive du médium jusqu'à l'aigu. On appelle aussi prosodie l'ensemble des règles relatives, en versification latine et grecque, à la quantité (la longueur) et à l'accentuation des syllabes. La notion de prosodie ne s'applique en toute rigueur qu'à la versification des langues classiques, fondée sur l'alternance des syllabes longues et brèves. Lorsqu'on parle de prosodie en versification française, on vise alors l'ensemble des règles relatives au décompte des syllabes : statut de l' e « muet », phénomènes de synérèse et de diérèse, etc. La prosodie s'oppose à la métrique, qui traite des règles relatives à la structure des vers. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Archiloque Baudelaire Charles Encina (Juan del Fermoselle, dit Juan del) Goran ('Abdullah Sulayman, dit) Gradus hiatus versification

« ambiguïté syntaxique : la phrase « La bonne porte la mûre/mure » (« La domestique porte la petite baie noire »/« la porte solide la tient enfermée ») est accentuée sur ['b òn] dans la première interprétation, sur ['p òrt] dans la seconde (notations où l'accent est marqué par l'apostrophe antéposée) ;- les autres phénomènes prosodiques relèvent de l'intonation, phénomène de variation de la hauteur de la voix, qui peut passer, au long de l'énoncé, du grave à l'aigu ou, inversement, par les intermédiaires du médium et de l'infra-aigu.

Ce sont les courbes ainsi produites qui sont, dans certains cas, utilisées à des fins de distinction syntaxique : le commandement « Tu viens ! » comporte une descente abrupte de la courbe ; l'interrogation du type « Tu viens ? », une montée progressive du médium jusqu'à l'aigu. On appelle aussi prosodie l'ensemble des règles relatives, en versification latine et grecque, à la quantité (la longueur) et à l'accentuation des syllabes.

La notion de prosodie ne s'applique en toute rigueur qu'à la versification des langues classiques, fondée sur l'alternance des syllabes longues et brèves.

Lorsqu'on parle de prosodie en versification française, on vise alors l'ensemble des règles relatives au décompte des syllabes : statut de l' e « muet », phénomènes de synérèse et de diérèse, etc.

La prosodie s'oppose à la métrique, qui traite des règles relatives à la structure des vers. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Archiloque Baudelaire Charles Encina (Juan del Fermoselle, dit Juan del) Goran ('Abdullah Sulayman, dit) Gradus hiatus versification. »

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