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province, n.

Publié le 29/11/2013

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province, n.f., division géographique de l'ancienne France. À la fin de l'Empire romain, les territoires soumis en Gaule étaient divisés en dix-sept provinciae sénatoriales ou impériales. L'héritage que laissa en France cette administration fut une division régionale en provinces : un enchevêtrement de pouvoirs féodaux s'exerçait au Moyen Âge sur ces territoires aux frontières mal précisées, peu à peu dominés par de grandes maisons nobles. Réunies au royaume de France par association ou héritage, les provinces acceptaient la souveraineté royale contre le maintien de leurs coutumes (rédigées au XVIe siècle par les états provinciaux). Organisation et administration. Les provinces, entités très vivantes par leurs traditions, leurs lois, leurs langues, n'avaient aucune existence administrative. Au XVIe siècle, la monarchie dessina de vastes gouvernements, correspondant plus ou moins aux provinces historiques, confiés à des gouverneurs aux compétences très larges et dont l'autonomie était importante en raison, notamment, de la lenteur des communications. Ces gouvernements étaient souvent confiés aux grandes dynasties provinciales, les Montmorency en Languedoc ou les Guise en Lorraine, qui en firent la base de leurs ambitions politiques au moment de la création de la Ligue en 1576. La levée de l'impôt fut organisée dans le même temps dans le cadre des généralités (au nombre de trente-quatre en 1789), qui s'imposèrent progressivement comme les vraies circonscriptions administratives du pays ; elles ne coïncidaient pas toujours exactement avec les provinces (la Normandie, par exemple, formait les trois généralités de Rouen, Caen et Alençon). À la fin du règne de Louis XIV, la concentration du pouvoir royal et sa mainmise sur l'ensemble des affaires du royaume s'accentuèrent avec l'instauration d'intendants de justice, de police et des finances, administrateurs d'une ou deux généralités. La monarchie absolue consacra la prééminence de la cour et de la capitale sur ce qu'on commença à appeler la « province », lieu de disgrâce et d'éloignement des centres de décision politique. La Révolution française marqua un pas décisif dans l'édification d'un espace national en abolissant les privilèges provinciaux. En 1790, la France fut divisée en quatre-vingt-trois départements qui respectaient en gros le cadre provincial (la Bretagne formait quatre départements, mais la Haute-Garonne groupait le Comminges avec des fragments du Languedoc et de la Gascogne). Au XIXe siècle, les régimes successifs contribuèrent à la centralisation du pouvoir à Paris et à la lutte contre les particularismes provinciaux (langues et dialectes), la province devenant en politique comme en littérature (Balzac) symbole d'archaïsme, de lenteur, de ruralité. Sous la IIIe République, les droits des provinces furent le thème privilégié des partisans d'un retour à l'ancien régime monarchique. Les défenseurs des langues et des folklores provinciaux se rallièrent alors au terme plus neutre de « région », qui devint au XXe siècle l'enjeu des débats sur la décentralisation. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aquitaine Auvergne Bourgogne Bretagne Champagne Languedoc Louis - FRANCE - Louis XIV le Grand Normandie Provence

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