Qatar, émirat indépendant du golfe Persique.

Qatar, émirat indépendant du golfe Persique. Tous les pouvoirs sont aux mains de l'émir, qui a toutefois accepté la création d'un conseil consultatif, et la monarchie est héréditaire. V oir la carte Géographie. La péninsule du Qatar, longue de 160 km et large de 60 à 80, sur la côte de l'Arabie et pointée vers l'Iran, occupe une position très centrale dans le golfe Arabo-Persique puisqu'elle est située à mi-distance entre le Chatt al-'Arab et le détroit d'Ormuz. Le Qatar a longtemps été considéré comme une « terre oubliée de Dieu », tant les conditions naturelles y sont ingrates. Le territoire se présente comme une plate-forme calcaire stérile peu élevée, atteignant 103 m près de la frontière saoudienne, où se trouvent quelques champs de dunes. Les 550 km de côtes qui ourlent la péninsule sont très variés, avec toutefois prédominance de falaises à l'ouest et de côtes basses à l'est. De nombreux récifs coralliens gênent l'approche de la côte occidentale. Partout dans l'émirat, le climat est très aride, et le total annuel des précipitations, d'ailleurs irrégulières, ne dépasse par 70 mm. Quant aux températures, elles sont très élevées, particulièrement d'avril à octobre, et approchent parfois 50 o C en été. Avant l'exploitation du pétrole, le Qatar vivait de la mer, et principalement de la pêche des perles. Cette activité perlière déclina à partir de 1930 devant la concurrence des perles de culture japonaises. Les autres activités traditionnelles (cabotage ou élevage de dromadaires pratiqué sur de maigres herbages épisodiques) n'apportaient au Qatar que de très faibles revenus. La soudaine richesse due à la découverte des hydrocarbures a véritablement métamorphosé l'émirat du Qatar, en transformant radicalement l'économie, en bouleversant la composition de la population avec l'arrivée massive de travailleurs étrangers, asiatiques pour la plupart, ou encore en faisant surgir des villes avec des réalisations architecturales de qualité, parfois futuristes mais conciliant toujours modernité et respect des traditions. Le pays a organisé son développement autour d'un ambitieux programme d'industrialisation fondé sur la richesse en pétrole et en gaz naturel. La présence au nord de la péninsule du gisement de gaz naturel de North Field, considéré comme le gisement off shore le plus important du monde (les réserves, au total, étant les troisièmes du monde), a permis le lancement de nouveaux projets industriels, alors même que les réserves pétrolières commençaient à s'épuiser. Au début des années quatre-vingtdix, la production de pétrole stagnait autour de 20 millions de tonnes. En outre, en raison de la chute du prix du pétrole, les revenus de l'émirat ont beaucoup diminué (en 1992, le revenu moyen par habitant était de 19 700 dollars, au lieu de près du double dix ans auparavant). Le complexe industriel d'Umm Sa'?d, qui regroupe à une quarantaine de kilomètres au sud de Doha, la capitale, un grand nombre d'industries lourdes, et en particulier un complexe pétrochimique, est l'un des plus importants centres industriels créés récemment dans les monarchies pétrolières. Dans le domaine agricole, les réalisations sont moins spectaculaires, et la dépendance alimentaire du Qatar reste importante. Cependant, de nombreuses fermes expérimentales ont été créées et produisent des légumes. Il existe aussi des centres d'élevage pour la production de lait et de volailles. Enfin, la pêche, concentrée à Doha, Al-Khor et Wakrah, a été modernisée et se développe régulièrement. La plus grande part de l'activité commerciale et plus des deux tiers de la population de l'émirat sont regroupés à Doha, où un port en eau profonde a été achevé en 1970, puis agrandi en 1977. La capitale est d'ailleurs très bien reliée au reste du monde grâce à son aéroport. Toutes les activités nouvelles engendrées par la richesse pétrolière expliquent l'explosion démographique contemporaine. Si, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la population du Qatar ne dépassait guère 25 000 habitants, on l'estimait dès 1992 à 500 000 habitants, avec une très forte majorité d'étrangers. Bien que le taux de natalité des nationaux soit élevé et le taux de mortalité très bas, c'est évidemment l'immigration temporaire de travailleurs étrangers qui explique l'accroissement spectaculaire de la population de l'émirat. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Qatar - le palais de l'émir de Qatar, page 4187, volume 8 Qatar - l'exploitation du pétrole à Dukhan, page 4187, volume 8 Histoire. Le nom de Qatar fut utilisé pour la première fois au Xe siècle pour désigner le territoire actuel de l'émirat. Au XVIe siècle, quand les Ottomans imposèrent leur suzeraineté à une grande partie de la péninsule Arabique, le Qatar put échapper à leur domination. En 1783, les Perses tentèrent de l'envahir, mais furent rapidement repoussés par la tribu al-Khalifa. Celle-ci s'installa ensuite dans l'île voisine du Bahreïn, mais continua de considérer les Qataris comme ses sujets. Cette domination fut mal supportée, et une guerre éclata en 1867. Les al-Khalifa, aidés par le cheikh d'Abou Dhab?, soumirent le Qatar et rasèrent sa capitale, Doha. Peu après, les Britanniques, désireux de contrôler la piraterie endémique qui menaçait la route des Indes, installèrent au Qatar un cheikh issu d'une grande famille de la péninsule, Mohammed ibn Than? ath-Th?n?, fondateur de la dynastie actuellement au pouvoir. Celui-ci signa avec ses protecteurs européens un traité (1868) qui leur confiait le rôle d'arbitre en cas de conflit entre le Qatar et ses voisins. Les Ottomans tentèrent alors d'imposer au Qatar la présence d'une garnison permanente, mais ils furent vaincus par le cheikh en 1893. En 1916, le Qatar devint un protectorat britannique. Le développement de la production pétrolière à partir de 1949 bouleversa l'économie traditionnelle de l'émirat, qui se modernisa brutalement. Le pays devint membre de l'OPEP en 1961. En 1968, il participa aux négociations préparatoires à la création d'une fédération d'émirats, mais, lorsqu'il accéda à l'indépendance en septembre 1971, il refusa de se joindre aux Émirats arabes unis. En 1981, le Qatar participa cependant à la fondation du Conseil de coopération du Golfe, sous l'égide de l'Arabie Saoudite. Il demeure en effet très lié à cette dernière, comme en témoignent des orientations diplomatiques étroitement dépendantes. Les incidents frontaliers qui étaient cependant survenus entre les deux pays en 1992 ont été réglés pacifiquement. Cette même année, le Qatar a retiré son contingent de la force du Conseil de coopération du Golfe. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie Doha OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) Persique (golfe) Les médias Qatar - tableau en bref Qatar - tableau en chiffres Qatar - carte physique Asie - carte politique