réacteur.

réacteur. n.m. 1. AÉRONAUTIQUE : moteur aérien de propulsion sans hélice. Un réacteur utilise la seule poussée engendrée par la différence de quantité de mouvement (celle-ci étant le produit de la masse par la vitesse) entre un flux d'air ambiant aspiré à l'avant et un jet de gaz chaud rejeté à l'arrière, après injection et combustion de carburant. Le premier réacteur opérationnel construit en série fut un appareil rudimentaire, le pulsoréacteur, mis au point pendant la Seconde Guerre mondiale par les Allemands pour équiper le premier missile, dit V1, destiné à attaquer la Grande-Bretagne. Les réacteurs performants ne se généralisèrent qu'après la guerre. L'air capté à l'avant est comprimé et introduit dans des chambres de combustion où l'on injecte le carburant ; les gaz de combustion se détendent dans une turbine avant d'être éjectés à grande vitesse vers l'arrière. La turbine entraînant le compresseur a donné son nom aux appareils de ce type, les turboréacteurs. Ils font l'objet de perfectionnements continus et multiples, qui permettent d'améliorer leurs performances, soit de façon instantanée pour augmenter leur poussée au décollage ou en combat, soit de façon continue (turboréacteurs à double flux par exemple). Il existe un troisième type de réacteurs d'avion, les statoréacteurs, qui ont fait l'objet de nombreux essais de prototypes, mais dont l'application pratique sera réservée aux avions hypersoniques. Dans un statoréacteur se déplaçant à grande vitesse, l'air capté à l'avant se comprime spontanément dans un divergent ; au point de diamètre et de pression maximaux, on injecte le carburant, puis les gaz chauds se détendent et se mettent en vitesse dans un convergent avant d'être éjectés. Un avion propulsé par des statoréacteurs à sa vitesse de croisière doit décoller et être mis en vitesse à l'aide de turboréacteurs, qui sont ensuite neutralisés. Voir aussi le Transvisuel avion. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats avion Caproni (comte Gianni) moteur - Les moteurs d'avions et de fusées pulsoréacteur statoréacteur Les médias réaction Les livres réacteur - turboréacteur SNECMA, page 4248, volume 8 2. CHIMIE : appareil statique à l'intérieur duquel se déroule une réaction chimique. Les réacteurs chimiques peuvent opérer de façon discontinue ou continue. La plupart des opérations de polymérisation sont effectuées dans des réacteurs discontinus, mais les réacteurs chimiques continus sont les plus nombreux. L'utilisation éventuelle des catalyseurs dans la conduite des réactions fait appel à des techniques variées : passage sur des lits de catalyseurs solides granulés, conduite de la réaction en émulsion dans de l'eau porteuse de catalyseurs dissous, injection de catalyseurs liquides ou gazeux avec les réactifs. Lorsque les réactions sont exothermiques, les réacteurs sont équipés d'échangeurs internes et de sorties permettant de limiter la température des produits en cours ou en fin de réaction. Lorsqu'elles sont endothermiques, les réacteurs sont équipés d'échangeurs internes de réchauffage ; si elles sont très fortement endothermiques et se déroulent à température élevée, les réactions sont conduites dans de nombreux petits réacteurs branchés en parallèle, constitués chacun par un tube traversant la chambre de combustion d'un four. Suivant le type des réactions, les pressions utilisées vont de 2 000 bars environ à des pressions très inférieures à la pression atmosphérique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats agitateur catalyse endothermique (réaction) polymérisation Les livres réacteur chimique, page 4248, volume 8 3. INDUSTRIE NUCLÉAIRE : appareil dans lequel se déroulent des réactions de fission. Les réacteurs nucléaires à neutrons lents ralentissent les neutrons émis au cours de la fission par l'emploi d'un produit modérateur. Autrefois, le ralentissement des neutrons et l'extraction de la chaleur produite par la réaction étaient deux fonctions séparées (premier réacteur français de puissance dit graphite-gaz). Aujourd'hui, on utilise un liquide modérateur circulant qui assure simultanément l'évacuation de la chaleur produite. Les réacteurs à eau lourde utilisent comme combustible nucléaire de base l'uranium naturel (filière canadienne, centrale française des monts d'Arrée). Les réacteurs à eau légère ne peuvent avoir recours qu'à de l'uranium faiblement enrichi. Certains extraient la chaleur par ébullition de l'eau (filière BWR), mais les réacteurs à eau pressurisée, qui extraient la chaleur par échauffement d'eau liquide circulante, semblent l'emporter dans le monde entier (filière PWR). C'est ce type de réacteur qui, en particulier, a été normalisé en France dans le grand programme électronucléaire d'EDF. Il existe dans le monde quelques rares prototypes de réacteurs à neutrons rapides, sans modérateur, utilisant un combustible à base de plutonium produit dans les réacteurs à neutrons lents et susceptibles de transmuter simultanément en plutonium un manteau d'uranium appauvri, en produisant ainsi plus de plutonium qu'il n'en consomme (surrégénération). C'est le cas de la centrale Super-Phénix en France, dont le fonctionnement a été suspendu. Voir aussi le Transvisuel centrale nucléaire. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cadarache centrales - Les centrales nucléaires combustible nucléaire eau - Les propriétés physico-chimiques de l'eau - L'eau lourde EDF (Électricité de France) énergie - Les sources d'énergie industrielles - L'énergie nucléaire fission modérateur neutron nucléaire (physique) surgénérateur Les médias fission Les livres intelligence artificielle - salle de contrôle du réacteur Superphénix de CreysMalville, page 2554, volume 5 nucléaire (physique) - réacteur nucléaire en piscine à La Hague, page 3494, volume 7 Tchernobyl, page 5058, volume 9 réacteur - cuve d'un réacteur nucléaire PWR, page 4248, volume 8