Rhin. en allemand Rhein. en néerlandais Rijn. le plus grand

Rhin. en allemand Rhein. en néerlandais Rijn. le plus grand fleuve d'Europe occidentale, avec un cours de 1 320 km et un bassin de 225 000 km2. Le Rhin se forme en Suisse de la confluence du Rhin antérieur (Vorderrhein, né dans le massif du Saint-Gothard) et du Rhin postérieur (Hinterrhein, dont la source se situe dans le massif de l'Adula). Il traverse le lac de Constance et, à Schaffhouse (Schaffhausen), en Suisse, il forme la chute du Rhin, qui atteint 23 m de haut ; il se jette dans la mer du Nord par un grand delta. Le fleuve arrose l'Autriche, la Suisse, l'Allemagne, la France et les Pays-Bas, où il se divise en deux bras, le Rhin inférieur (Neder Rijn), au nord, et le Waal, au sud. Le Neder Rijn se divise à son tour entre l'IJssel et le Lek, qui lui-même donne naissance au Oude Rijn, au Vecht et au Nieuwe Maas ; le Waal rejoint la Meuse (Maas) et forme ensuite deux bras principaux : l'Oude Maas et le Noord. Les affluents principaux du Rhin sont l'Aar, le Neckar, le Main, la Moselle et la Ruhr. Le fleuve a un débit relativement constant (2 200 m 3/s), et c'est l'une des plus importantes voies d'eau du monde. De grands travaux d'aménagement ont été menés à bien, sous le contrôle de la Commission centrale pour la navigation sur le Rhin, créée en 1815. En amont de Strasbourg a été creusé le grand canal d'Alsace. Dans le cours moyen, des méandres ont été recoupés. Dans le secteur néerlandais, le Lek et le Waal ont été encadrés de digues. En conséquence, le fleuve peut être utilisé par des bateaux jaugeant jusqu'à 3 000 tonnes (et même 5 000 tonnes, en aval de Cologne). La généralisation du radar a permis la navigation de nuit (interdite en France). Le trafic, à la frontière germanonéerlandaise, était de 125,6 millions de tonnes en 1992. La flotte rhénane est ainsi composée : Pays-Bas, 50 % ; Allemagne, 31 % ; Belgique, 9 % ; Suisse, 6 % ; France, 3 %. Les ports les plus importants sur le Rhin sont Bâle, Strasbourg, Karlsruhe, Mannheim et Ludwigshafen au confluent du Neckar, Mayence, Coblence, Cologne et Duisburg-Ruhrort. Une route touristique célèbre parcourt la région de Bingen à Bonn, où le fleuve, qui coule dans une vallée encaissée, est bordé de vignobles et de châteaux forts. Le Rhin est relié par canaux aux rivières voisines. Depuis 1932, on poursuit l'aménagement hydroélectrique du fleuve en amont et en aval de Strasbourg. Histoire. Ce n'est qu'à partir de 300 avant J.-C. environ que le Rhin constitua la limite entre peuples celtiques et germaniques, lorsque les Goths venus de Scandinavie s'installèrent progressivement dans l'Allemagne actuelle, repoussant les Celtes qui y avaient fait éclore les civilisations de Hallstatt et de La Tène. Après la conquête de la Gaule par les Romains et l'échec de l'expédition de Varus (9 après J.-C.), le fleuve forma la frontière entre l'Empire romain et les tribus germaniques. Les grandes invasions (franchissement du Rhin gelé par les peuples barbares pendant l'hiver 406) et, plus tard, la division du royaume franc, au IXe siècle, transformèrent le Rhin en fleuve germanique, et, pendant tout le Moyen Âge, se développèrent le long de cette importante voie commerciale des villes prospères : Cologne, Mayence, Worms, Strasbourg et Bâle. Au XVIIe siècle, pourtant, la France commença à faire avancer ses frontières en direction de cette limite présentée comme « frontière naturelle », et, sous Napoléon Ier , toutes les régions situées à l'ouest du Rhin devinrent françaises, pour une courte période. Pour garantir la nouvelle frontière, Napoléon créa, en 1806, la Confédération du Rhin (voir Rhin [Confédération du]). Après que de grandes parties de la rive gauche eurent été reconquises sur la France, fut constituée, en 1815, la province du Rhin, qui se composait des régions formant actuellement, en Allemagne, les Länder de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Rhénanie-Palatinat, et qui fut attribuée à la Prusse. La même année, le congrès de Vienne posa le principe de la libre circulation internationale sur le Rhin, en créant la Commission centrale pour la navigation sur le Rhin, principe qui fut confirmé par la convention de Mannheim de 1868. La vallée allemande du Rhin, le Rheinland, prit alors une place symbolique de plus en plus importante chez les Allemands. Les romantiques chantèrent le fleuve tour à tour impétueux et majestueux, paré de légendes germaniques (le rocher de la Lorelei inspira ainsi Heinrich Heine). Aux termes du traité de paix de Versailles, en 1919, la rive gauche du Rhin et certaines têtes de pont devaient être occupées par les Alliés pendant quinze ans. De plus, ces mêmes régions, ainsi qu'une zone de 50 km de large à l'est du fleuve, ne devaient pas être fortifiées et les troupes allemandes ne pouvaient pas y pénétrer. Ce dernier article fut confirmé par le pacte de Locarno en 1925. L'occupation alliée, pourtant, se termina en 1930, et, en mars 1936, les troupes de Hitler pénétrèrent en Rhénanie, sans réaction des Alliés, après que l'Allemagne eut dénoncé le pacte de Locarno. En 1936, l'Allemagne quitta la Commission internationale, dont les activités cessèrent pendant la Seconde Guerre mondiale, mais reprirent en 1945. La République fédérale d'Allemagne devint membre de la Commission en 1950. 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