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Ribera

Publié le 10/04/2015

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Le Martyre de saint Barthélémy (1630) est réalisé par le peintre espagnol Jusepe de Ribera sur une commande du duc d'Osuna, en même temps que d'autres toiles à sujet religieux destinées à la collégiale d'Osuna, en Andalousie. Le tableau introduit de plain-pied le spectateur dans le drame. Au centre de la toile, au premier plan, le montant vertical de la croix se détache sur le ciel. A gauche, deux hommes en habits sombres sont occupés à tirer les lourdes cordes qui soulèvent le montant horizontal de la croix, auquel le saint est attaché. La description minutieuse de la crucifixion du saint, ordonnée dynamiquement sur le mouvement des cordes et des montants de la croix, a une certaine portée dramatique. Le corps nu de saint Barthélémy est frappé dans toute sa personne par une lumière blanche qui s'arrête avec précision sur la pâleur des chairs et la maigreur du corps. Le groupe des deux hommes à l'aspect massif, habillés de noir, contraste avec le saint ; de celui de derrière on ne voit que le visage, crispé par l'effort physique; le deuxième est au premier plan, mais vu de dos; son visage est dans l'ombre et des rayons épars éclairent ses jambes pliées et ses bras musclés occupés à soulever le lourd montant de la croix. Cette oeuvre documente une première phase de production très importante pour Ribera. Il y règne un réalisme intense, aux tons souvent crus, non dépourvus de tragique, accompagnant un traitement des figures plastique et monumental, qui se ressent des enseignements du Caravage, en particulier de la Crucifixion de saint Pierre, à la chapelle Cerasi de Santa Maria del Popolo à Rome.

 

 

 

 

 

 

La toile représentant l'Adoration des Bergers est exécutée par le peintre espagnol Jusepe de Ribera en 1650, deux ans avant sa mort. C'est une période où Ribera ralentit sa production artistique, à cause de sa mauvaise santé, qui ne l'empêche cependant pas de créer encore d'importantes oeuvres d'art. L'épisode évangélique bien connu montre au centre de la scène la jeune Marie enveloppée dans un manteau bleu, en prière devant une mangeoire faite de pauvres planches, où l'enfant Jésus gît dans la paille. Les bergers, arrivés pour voir le Sauveur qui leur a été annoncé par un ange, sont agenouillés autour de la Vierge. Vêtus d'humbles habits, ils ont le visage bruni et sillonné de rides, typique des paysans, marquant un fort contraste avec les chairs nobles et blanches de l'Enfant et l'ovale diaphane de la jeune Marie. La scène, décrite avec le réalisme habituel qui caractérise toute la production de Ribera, bénéficie d'un choix heureux des couleurs. Les tonalités lumineuses se concentrent sur l'Enfant Jésus, le visage clair de Marie, et le gilet en peau de mouton d'un des bergers. Les vêtements de Marie (comme le veut la tradition : manteau bleu sur robe rouge) est la seule note de couleur dans un tableau ordonné sur les multiples nuances de l'ocre, typique du paysage campagnard. Ribera aboutit ici à une synthèse réussie entre réalisme et sereine religiosité, où tous les éléments de la scène contribuent à créer une impression de communion intime, avec des effets qui rapprochent cette oeuvre de la poétique de Bartolomé Esteban Murillo et de Francisco de Zurbarán.

 

 

 

 

 

 

 

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