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Ricardo David, 1772-1823, né à Londres, économiste anglais.

Publié le 06/12/2013

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Ricardo David, 1772-1823, né à Londres, économiste anglais. Selon John Maynard Keynes, « Ricardo a conquis son siècle aussi complètement que la Sainte Inquisition avait conquis l'Espagne ». Venant d'un critique de sa théorie, ce jugement marque bien l'influence considérable, intellectuelle et politique, que Ricardo a exercée sur l'économie politique au XIXe siècle. Elle ne peut être comparée qu'à celle de Keynes lui-même au XXe siècle, et ces deux économistes anglais eurent d'ailleurs en commun la capacité d'élaborer une théorie générale simple et rigoureuse, d'où ils tirèrent des conclusions pratiques propres à marquer les esprits. Descendant d'une famille juive convertie et émigrée des Pays-Bas, Ricardo commença à travailler à 14 ans avec son père à la Bourse de Londres. Déshérité après son mariage, il y devint courtier et se constitua en quelques années une telle fortune qu'il se retira des affaires en 1814 ; devenu propriétaire terrien, il participa avec succès au débat public sur les questions économiques et fut élu à la Chambre des communes en 1819. Il mourut brutalement d'une infection de l'oreille en 1823. De la théorie monétaire à la théorie de la répartition. Ses premiers articles datent de 1809 et furent consacrés aux questions monétaires. La « controverse bullioniste » opposait alors deux interprétations de la dépréciation de la livre sterling, qui se manifestait par un prix élevé de l'or et un taux de change défavorable : ceux pour qui elle avait pour origine une émission excessive de billets par la Banque d'Angleterre et ceux pour qui elle s'expliquait surtout par le déficit extérieur provoqué par la participation de l'Angleterre aux guerres napoléoniennes. Ricardo justifia la première position dans son essai le Haut Prix du lingot : une preuve de la dépréciation des billets (1810), et l'adoption de cette thèse par la commission parlementaire chargée de cette question lui valut la célébrité. Jusqu'à la fin de sa vie, Ricardo plaida pour une réforme du régime monétaire anglais qui garantît au moindre coût la stabilité de la livre. L'autre grand débat auquel participa Ricardo concerna les « lois sur le blé ». Afin de défendre les intérêts des propriétaires terriens, le Parlement adopta en 1815 des lois restrictives sur l'importation du blé. Dans son Essai sur l'influence d'un bas prix du blé sur les profits des capitaux (1815), Ricardo démontra la nocivité de ces lois qui poussaient le prix du blé à la hausse, obligeant ainsi à élever les salaires pour garantir la subsistance des travailleurs, ce qui avait pour conséquence de faire baisser le taux de profit. La théorie générale qui fondait rigoureusement cette thèse parut en 1817 dans les Principes de l'économie politique et de l'impôt ( voir cet article), où Ricardo établissait l'existence d'une relation inverse entre les salaires et les profits, et en déduisait des conséquences pour l'analyse des prix et de la croissance. La principale conclusion pratique de cette thèse était la supériorité du libre-échange international, qui permet à chaque pays de se spécialiser dans la production des biens pour lesquels il a un avantage comparatif. Une influence controversée. Les recommandations pratiques de Ricardo finirent par s'imposer, même si ce fut avec retard. L'Acte de Peel (1844) réforma la Banque d'Angleterre selon ses vues ; il fallut un siècle pour que la convertibilité des billets en lingots fût adoptée (1925). L'abolition des lois sur le blé en 1846 marqua le début d'une application de la doctrine du libre-échange qui, après avoir assuré la puissance de la Grande-Bretagne au XIXe siècle, gouverne encore aujourd'hui les relations économiques internationales. L'influence de Ricardo sur la science économique est plus controversée. Ayant porté l'école classique à son apogée, il la domina sans partage jusqu'à la « révolution marginaliste » des années 1870, qui établit les mêmes conclusions pratiques sur d'autres principes théoriques et, surtout, abandonna la primauté donnée par Ricardo à l'analyse de la répartition des revenus ( voir cet article). Paradoxalement, ce furent Karl Marx et les marxistes qui défendirent alors l'approche de Ricardo, qui a connu un regain d'intérêt depuis 1960 sous l'influence de Piero Sraffa et des « néoricardiens ». Voir aussi théories économiques (histoire des). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats avantage comparatif classique (école) économie libéralisme libre-échange principes de l'économie politique et de l'impôt (Des) répartition des revenus Sraffa Piero théories économiques (histoire des) travail - 2.ÉCONOMIE valeur marchande
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« Une influence controversée. Les recommandations pratiques de Ricardo finirent par s'imposer, même si ce fut avec retard.

L'Acte de Peel (1844) réforma la Banque d'Angleterre selon ses vues ; il fallut un siècle pour que la convertibilité des billets en lingots fût adoptée (1925).

L'abolition des lois sur le blé en 1846 marqua le début d'une application de la doctrine du libre-échange qui, après avoir assuré la puissance de la Grande-Bretagne au XIX e siècle, gouverne encore aujourd'hui les relations économiques internationales. L'influence de Ricardo sur la science économique est plus controversée.

Ayant porté l'école classique à son apogée, il la domina sans partage jusqu'à la « révolution marginaliste » des années 1870, qui établit les mêmes conclusions pratiques sur d'autres principes théoriques et, surtout, abandonna la primauté donnée par Ricardo à l'analyse de la répartition des revenus (voir cet article ).

Paradoxalement, ce furent Karl Marx et les marxistes qui défendirent alors l'approche de Ricardo, qui a connu un regain d'intérêt depuis 1960 sous l'influence de Piero Sraffa et des « néoricardiens ».

Voir aussi théories économiques (histoire des) . Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats avantage comparatif classique (école) économie libéralisme libre-échange principes de l'économie politique et de l'impôt (Des) répartition des revenus Sraffa Piero théories économiques (histoire des) travail - 2.ÉCONOMIE valeur marchande. »

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