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Richesse des nations (la).

Publié le 06/12/2013

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Richesse des nations (la). ouvrage publié par l'économiste écossais Adam Smith en 1776, et dont le titre complet est Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations). Généralement considéré comme l'acte de naissance de la science économique, cet ouvrage fut le premier à constituer l'économie politique en science de la société marchande. Quatre idées principales illustrent cette démarche. La division du travail et l'échange. Smith affirme d'abord que la richesse d'une nation, qu'il définit comme « l'ensemble des choses nécessaires à la vie », ne réside pas tant dans le nombre de travailleurs disponibles que dans la division du travail, c'est-à-dire leur organisation. Celle-ci permet en effet d'élever la productivité du travail, et donc la masse des richesses qu'une population donnée peut produire. Smith donne l'exemple devenu célèbre de la fabrique d'épingles : si chacun des dix travailleurs d'un atelier exécute lui-même toutes les opérations nécessaires à la fabrication d'une épingle, il en produira peut-être une dans la journée ; mais si chacun se spécialise dans l'opération pour laquelle il a du talent, la production journalière de l'atelier sera de 48 000 épingles, soit 4 800 fois plus. Cependant, cette division du travail ne se développe pas en raison d'un projet collectif. Chacun n'accepte de se spécialiser que s'il est sûr de pouvoir vendre à d'autres le surplus de sa production par rapport à sa consommation. C'est donc l'échange qui est la cause de la division du travail et, par là, de la richesse ; plus le marché est étendu et plus la spécialisation pourra jouer, augmentant la richesse de tous. C'est pourquoi l'objet d'analyse des économistes doit être le fonctionnement de la société marchande. La monnaie et le prix naturel. La deuxième idée concerne la monnaie. Contrairement au mercantilisme, qui y voit le but de l'enrichissement des marchands, Smith estime que la monnaie n'est qu'un intermédiaire des échanges, un moyen technique d'éviter « les embarras du troc ». Mais l'utilisation de cette monnaie n'a pas d'influence sur les lois de l'échange et, en particulier, sur la détermination des prix relatifs des marchandises. Smith est ainsi le promoteur de l'approche réelle des phénomènes économiques (par opposition à l'approche monétaire), qui fait abstraction de la monnaie pour étudier les lois économiques fondamentales ; c'est cette approche qui est encore dominante aujourd'hui. La troisième idée concerne les prix relatifs des marchandises. Pour Smith, l'offre et la demande n'influencent que leurs prix de marché, c'est-à-dire ceux qui varient avec les circonstances (par exemple, une mauvaise récolte). L'état normal de l'économie se caractérise par des prix naturels, déterminés par les revenus (salaires des travailleurs, profits du capital, rente foncière) distribués à l'occasion de la production des marchandises. La théorie des prix dépend donc d'une théorie de la répartition des revenus ( voir cet article) ; cette démarche, caractéristique de l'école classique, allait ensuite être approfondie par David Ricardo. La « main invisible » du marché. Selon Smith, chaque individu doit être libre de s'engager dans l'activité économique qu'il souhaite, en fonction de son propre intérêt. Contrairement au philosophe anglais Thomas Hobbes, il ne pense pas que cet égoïsme débouche sur le chaos et que seul l'État pourrait préserver la société. La concurrence sur le marché garantit la compatibilité entre les décisions des agents privés et permet l'obtention de l'ordre naturel : chacun « est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ». Smith critique ainsi l'intervention économique de l'État prônée par les mercantilistes, car elle ne peut qu'éloigner de la situation favorable atteinte spontanément par le marché. Cette thèse est à l'origine de la doctrine du libéralisme économique (voir libéralisme). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats libéralisme répartition des revenus Smith Adam

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