rococo, n.

rococo, n.m. et adj., terme désignant l'une des tendances prédominantes de l'art, en Europe, au XVIIIe siècle. Le style rococo est une création française qui prit forme sous la Régence (1715-1723) et régna dans toute son ampleur, sous le nom de style Louis XV, de 1723 à 1755, gagnant, de 1730 à 1770, les pays voisins. Issu, par plusieurs de ses aspects, du baroque, il en abandonna la lourdeur massive pour une élégance et un raffinement qui, parfois, aboutirent à la mièvrerie, mais aussi, le plus souvent, à une grâce parfaite. Il se constitua en réaction au style classique et s'exprima surtout dans les arts décoratifs, l'ornementation intérieure, le mobilier, que caractérisent le style rocaille ( voir ce mot ), l'emploi de guirlandes de fleurs, de coquilles, de motifs empruntés à l'art d'Extrême-Orient. On abandonna, autour de 1720, la rigidité et la symétrie classiques pour adopter des formes courbes, sinueuses : la froideur et la majesté des intérieurs immenses cédèrent le pas à l'intimité de pièces plus petites, éclairées par la gaieté et la douceur des plafonds blancs, de nombreuses glaces, de panneaux peints de teintes pastel : gris perle, rose, bleu pâle, jaune paille. Les meubles se multiplièrent, devinrent plus accueillants ; leurs contours s'arrondirent, se creusèrent, et leur matière fut choisie parmi des bois précieux, bois de rose, de violette, bois fruitiers ; canapés, fauteuils, poudreuses, coiffeuses contribuèrent à créer et à embellir le cadre gracieux de la vie spirituelle et sensuelle du temps. En peinture, le pastel, qui permet admirablement de traduire la vie d'une physionomie, devint à la mode (Quentin de La Tour). Portraits (Largillière, La Tour, Watteau, Fragonard), scènes mythologiques, pastorales ou fêtes galantes (Boucher, Watteau) évoquent la société du XVIIIe siècle, éprise de plaisirs raffinés, puis, plus tard, de vertu et de scènes attendrissantes (Greuze) ou familières (Chardin, Hogarth). La sculpture se fit également galante et sensuelle, traduisant un sens intense de la vie : les divinités mythologiques s'affinèrent, et, jusque sur les tombeaux de Pigalle, souffla un vent gracieux ; mais le style rococo s'épanouit surtout dans les bustes spirituels (Pajou, Houdon) et dans les ravissantes figurines de porcelaine ou de terre cuite (Clodion, Houdon). L'architecture française fut moins sensible à l'influence du nouveau style, plus marquée par celle du classicisme et de la Renaissance ; on peut cependant noter l'élégance spirituelle et l'abondance d'ornements qui font de la place Stanislas, à Nancy, l'un des chefs-d'oeuvre architecturaux du XVIIIe siècle. En Italie, au Portugal et dans les pays germaniques, le rococo eut une plus grande importance. Une fantaisie qui n'exclut pas la surcharge décorative, la science du trompel'oeil et de l'effet en sont les principales caractéristiques. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats baroque - Architecture - La diffusion du baroque hors de Rome Clodion (Claude Michel, dit) décoratifs (arts) ferronnerie France - Arts - Architecture - De la Renaissance au classicisme France - Arts - Beaux-arts - Le goût français fresque - La fresque depuis la Renaissance Hogarth William Italie - Arts - Beaux-arts Italie - Arts - Beaux-arts - Rococo et néoclassicisme mobilier - L'évolution des styles en Occident - Le XVIIIe siècle et le style rococo néoclassicisme pastel [2] rocaille style Les livres rococo, page 4414, volume 8 Schönbrunn - la grande galerie, page 4665, volume 9 Vienne - fontaine du parc de Schönbrunn, page 5512, volume 10