Devoir de Philosophie

séance tenante » un compte rendu officiel de son acte de résistance, qu'il signera.

Publié le 31/10/2013

Extrait du document

séance tenante « un compte rendu officiel de son acte de résistance, qu'il signera. Le récit ne manque pas de saveur: « Après l'arrestation des deux Questeurs, le Président a donné l'ordre écrit de convoquer immédiatement l'Assemblée. Mais avant que cet ordre eût pu être exécuté, et vers 10 heures et demie du matin, une compagnie de gendarmes étant entrée dans la salle des séances pour en faire sortir violemment les représentants qui y étaient réunis, le Président, averti par plusieurs de ses collègues, s'est transporté dans le vestibule de la salle des séances revêtu de son écharpe. « Il a demandé le Colonel Commandant ; celui-ci étant arrivé, le Président lui a dit: "J'ai le sentiment du droit et j'en parle le langage. Vous déployez ici l'appareil de la force, je n'en ai pas à vous opposer. Je ne puis que protester et je proteste au nom de l'Assemblée contre la violation du droit et de la Constitution et j'en déclare responsables ceux qui ont donné les ordres et ceux qui les font exécuter." « M. le Colonel Espinasse du 42e ayant voulu lire son ordre, le Président a refusé d'en entendre la lecture et s'est retiré avec les Représentants devant le mouvement des troupes commandées par le Colonel, qui a donné l'ordre de faire évacuer: ce qui s'est effectué par la force. « Voilà une belle page d'histoire. Pourtant, malgré tous ses efforts, Dupin a du mal à faire passer pour une épopée ce qui n'est qu'un assez piteux repli. Victor Hugo ne l'épargna d'ailleurs pas. Dans son Histoire d'un crime, dont on ne citera ici un passage qu'avec les réserves qui s'imposent, il semble que, sur celui dont il a dit : « sa carrière à l'Assemblée avait été d'un valet, sa fin fut d'un laquais «, son commentaire soit assez proche de la vérité : « L'attitude inouïe que M. Dupin eut devant les gendarmes, en grimaçant son semblant de protestation autorisa même des soupçons. Gambon s'écria: "Il résiste comme un complice. Il savait tout." « Nous croyons ces soupçons injustes. « M. Dupin ne savait rien. Qui donc, parmi les machinateurs du coup d'État eût pris la peine de s'assurer son adhésion? « Corrompre M. Dupin ? Était-ce possible? Et puis, à quoi bon? « Le payer? Pourquoi? « C'est de l'argent perdu quand la peur suffit. Il y a des connivences toutes faites d'avance. La couardise est la vieille complaisance de la félonie. « Le sang de la foi versé est vite essuyé. Derrière l'assassin qui tient le poignard avance le trembleur qui tient l'éponge. « On ajoutera à cela que trois cents députés monarchistes ont déclaré destituer le président de la République, réaction dépourvue d'importance et qu'on a très vite oubliée. D'autres résistants auront plus de succès dans leur quête de la renommée. Chaque jour au bas d'un escalier, dit « l'escalier des Ministres «, qui relie le salon des Quatre-Colonnes à la cour d'Honneur, les habitués du palais Bourbon passent encore devant une plaque qui leur rappelle le courage, et probablement le sacrifice -- tout le laisse supposer -- d'un officier de garde qui s'opposa au coup d'État : gravés en lettres d'or, quelques mots y sont inscrits, invitant à l'émotion: AU COMMANDANT VICTOR DE MEUNIER Il tenta courageusement De défendre la République Le 2 décembre 1851 'est en 1977 que, sur proposition des questeurs, le bureau de l'Assemblée nationale décida d'honorer « cet cte d'Honneur dont l'historicité est établie «. En fait la réalité fut beaucoup moins glorieuse et nettement plus anale. ans son Histoire d'un coup d'État, ouvrage publié en 1852 « d'après les documents authentiques, les pièces fficielles et les renseignements intimes «, Paul Belouino raconte: « Vers 6 heures du matin, à l'Assemblée, le Colonel Espinasse rencontre le Chef de Bataillon Meunier auquel il it: "Je viens renforcer la garde de l'Assemblée et en prendre le commandement." Le Commandant hésite, fait des objections en parlant de sa consigne. "Vous me reconnaissez pour votre Colonel? dit M. Espinasse; en cette qualité, je vous ordonne d'obéir!" Le Commandant crut devoir donner sa démission et etourna immédiatement à son logis à l'Ecole Militaire. Le bataillon de garde fut renvoyé au quartier et remplacé ar les deux autres bataillons du 42e. « els sont les faits, les modestes faits... Il y a d'ailleurs plus savoureux encore: ce défenseur de la République était, aux dires mêmes des questeurs de 1977... un royaliste. La journée du 2 décembre commence donc bien comme un vaudeville. Pourtant toute l'affaire va mal tourner. Le bilan parisien sera terrible: six cents morts. Louis Napoléon n'y est probablement pour rien. Mais ses doutes vont virer en remords. Deux hommes, sur les trois qui conduisirent la suite de l'affaire sur le terrain, en portent l'entière responsabilité. Seul, Maupas, installé à la préfecture de police pour la circonstance, a compris le moyen d'éviter toute effusion de sang. Face à une masse qui, malgré les appels à l'insurrection de Hugo, Carnot, Schoelcher et Jules Favre, est plutôt indifférente et parfois même approbatrice, la meilleure manière d'éviter les attroupements et de prévenir les affrontements que pourraient susciter certains opposants irréductibles, persuadés de se trouver dans une conjoncture identique à celle des Trois Glorieuses, c'est d'assurer dans les quartiers les plus exposés de Paris une présence militaire constante. Mais les deux autres associés ne partagent pas cette analyse : Saint-Arnaud, qui craint de manquer à quelque moment de troupes fraîches ; Morny, car il a choisi une stratégie radicalement différente, qu'on peut bien appeler par son nom : la provocation. Morny a été installé dans la matinée du 2 à la tête du ministère de l'Intérieur. Non seulement il ne tient pas à éviter les concentrations de récalcitrants, mais il paraît même résolu à les encourager en leur laissant le champ libre, pour mieux les frapper ensuite. Morny a-t-il songé qu'il aurait barre sur son demi-frère, en en faisant le complice d'un crime de sang? A-t-il pensé qu'il scellerait ainsi -- sur un pied d'égalité -- une alliance indissoluble? A-t-il songé aussi qu'il briserait ainsi le lien, insensé à ses yeux, qui pouvait encore exister entre Louis Napoléon et les tenants de la démocratie sociale ? On peut tout imaginer quand on sait combien il était froidement calculateur et déterminé. Le résultat sera celui que l'on connaît, au grand dam de Maupas, pour qui tout aurait pu se passer sans heurt, l'affaire étant ramenée aux dimensions d'un coup d'État d'opérette. Il n'en est rien. D'autant que la malchance s'en mêle. On ne le sait que trop, lorsque la troupe et la foule -- quel que soit son nombre -- se font face, un simple tireur isolé peut provoquer l'affolement et la panique. Le résultat est alors quasi-certain : le carnage. C'est ce qui aurait pu se passer en 1968, dans les rues de Paris. C'est ce qui s'est passé effectivement en 1962, rue d'Isly, à Alger. C'est ce qui s'est passé aussi sur les Boulevards, en 1851. Et l'absurdité du drame saute aux yeux, lorsqu'on prend connaissance du nombre de badauds, de femmes, d'enfants, figurant parmi les victimes... Rue Saint-Martin, faubourg Saint-Antoine, au quartier Beau-bourg, on a laissé tout au long de la journée du 3 le mouvement se développer d'autant plus aisément que quelques échauffourées mises à part, on ne lui a rien opposé de massif. Au point de laisser les manifestants croire à l'impunité: du coup, sur les grandes artères, la foule s'est remise à circuler comme si de rien n'était. Et voilà que, prémédité ou non, l'incident éclate. On tire, la cavalerie charge. Et c'est sur le pire des terrains qu'a lieu la bataille. Qu'il ne s'agisse pas d'un massacre voulu et organisé ressort d'autres chiffres. Quelque deux cents militaires, au total, seront tombés sous les balles des émeutiers. Ce qui laisse perplexe devant les accusations portées contre la troupe, dont on expliquera après coup qu'elle souhaitait montrer de manière éclatante son zèle au service de l'ordre nouveau. Plus encore que la décision d'aller à l'épreuve de force, ce sont les conditions dans lesquelles elle s'accomplit qui vont peser lourd, très lourd dans la balance... A cet égard le sacrifice du député Baudin, qui se fait tuer sur une barricade pour honorer ses « vingt-cinq francs par jour «, frappe, non sans raison, les imaginations. La gravité de l'affaire ne tient pas seulement aux maladresses parisiennes; elle résulte aussi de la réaction tout à fait imprévisible de la province. Là, le coup d'État va servir de détonateur à un vaste règlement de comptes trop longtemps différé, donnant d'ailleurs une idée de ce qui aurait pu se produire si l'on avait attendu davantage... Cette fois, entre Paris et la province, il n'y a plus seulement décalage mais malentendu. Malentendu quasi total. A Paris, le coup d'État paraît avoir été dirigé contre l'Assemblée -- ce qui est la vérité aux yeux de Louis Napoléon. Le peuple, celui des ouvriers et des artisans, a peu réagi. Comme s'il ne s'estime guère concerné par une querelle entre, d'un côté, des hommes qui l'ont trompé, trahi, privé du droit de vote et, de l'autre, un président contre lequel, tout compte fait, il n'a que peu de griefs. Sans doute, est-il, parfois, presque satisfait de cette revanche qu'il prend par personne interposée. En province, les choses en vont tout autrement. On n'entre pas dans les subtilités et les complications parisiennes. Il existe une opposition plus tranchée que jamais entre les partisans de l'ordre et les autres. Pour es premiers, le coup d'État, c'est le signal de la remise en ordre à opérer avec d'autant plus de brutalité qu'elle a été trop longtemps contenue. Pour les autres, qui ont préparé, espéré, le grand règlement de comptes de 1852, il leur faut, sous peine d'avoir à y renoncer, l'anticiper de quelques mois. On va donc en découdre. Sans aucun ménagement. Le contraste est patent entre la violence et la méchanceté des affrontements en province, et le caractère presque aimable et cérémonieux de la conduite qu'adoptent les policiers de Morny -- dûment chapitrés par leur ministre -- lorsqu'ils se présentent au domicile des parlementaires suspects, se contentant, poliment, de leur notifier qu'ils doivent rester sur la touche... le temps que la partie se joue. En réalité la France profonde se retourne haineusement contre une partie d'elle-même. Maurice Agulhon a raison de souligner que « si partielle qu'elle ait été, la prise d'armes des départements contre le coup d'État fut l'originalité de l'épisode «. Mais il a raison aussi de reconnaître que tout cela resta fort ambigu: « Le mouvement insurrectionnel destiné à défendre la Constitution [était] en somme légaliste par sa finalité et révolutionnaire par sa méthode. Dans cette combinaison originale personne ne pouvait se reconnaître, ni la future extrême gauche socialiste, pour qui le légalisme du but était trop peu radical, ni la future République sage pour qui la prise du fusil l'était trop. « En fait, très vite, le coup d'État, la Constitution, Louis Napoléon ne sont plus que des prétextes. Le rapport des forces étant ce qu'il est, le conflit, d'abord confus, tourne purement et simplement à la « chasse aux rouges «. En passant de Paris à la province, la réaction au coup d'État change, au moins partiellement, de nature. Elle prend la forme d'une nouvelle Terreur blanche, qui est souvent une réponse à l'agitation fomentée par la gauche mais qui peut être aussi largement spontanée: l'occasion paraît belle à certains tenants de l'ordre social de procéder à des opérations punitives dont on pourrait ne pas retrouver l'aubaine avant longtemps. Cela explique que les deux camps qui s'opposent ne sont pas partout constitués en province comme ils le sont à Paris. En particulier, certains bourgeois et propriétaires qui, dans la capitale, auraient parfois exprimé, par souci de la légalité, leur opposition au coup d'État, prennent, localement, le parti d'en profiter pour neutraliser les empêcheurs de tourner en rond. Une fois les choses accomplies, Prosper Mérimée a exprimé, de manière quelque peu cynique, ce qui avait dû être un sentiment dominant : « Nos rouges ont reçu une raclée solide et les badauds quelques éclaboussures qui les obligeront à l'avenir à se tenir tranquilles chez eux [...]. Il me semble que si on avait laissé grandir cet enfant, il en aurait fait de belles en 1852... « *** C'est dire qu'à la répression légale, voulue et organisée à l'échelon central, et qui, manifestement, excédait déjà les intentions présidentielles, il y a lieu d'ajouter celle qui résulte des « initiatives « de la province. Les chiffres avancés en ce domaine sont donc à manipuler avec beaucoup de précautions. Il y eut, semble-t-il, plus de vingt-six mille arrestations, le sort des suspects étant soumis à l'examen de commissions mixtes composées du préfet, d'un général et d'un magistrat. Sur ce total, un peu moins de la moitié des personnes incarcérées furent rapidement libérées, un peu plus de cinq mille simplement placées sous surveillance. Il y eut neuf mille cinq cent trente déportations en Algérie et deux mille huit cents internements. Pour cinq représentants orléanistes et soixante-dix républicains (dont Victor Hugo et Edgar Quinet), ce fut l'exil. Louis Napoléon va se montrer sincèrement affecté et même désespéré par les conséquences humaines du coup d'État. Qu'il ait été dépassé par le développement des événements et par leurs conséquences, c'est plus qu'évident... Il y a eu des exécutants malhabiles ou trop zélés. Surtout, en abattant le fragile rempart de la légalité, on a donné libre cours à des haines et à des passions dont il était probablement difficile de saisir l'ampleur et de maîtriser les effets. Oui, sans doute, comme l'écrit le général de Barail, « Louis Napoléon n'a pas fait tout ce qu'il voulait et il n'a pas voulu tout ce qu'il a fait «. Lui-même l'avouera à George Sand, en janvier 1853, quand elle obtient de lui une audience et sollicite des mesures de clémence pour certains de ses amis : « Ah, c'est vrai, mais ce n'est pas moi [...]. Demandez tout ce que vous voudrez, pour qui vous voudrez ! « Et plus tard, devant Daru, il eut ce cri d'accablement, empreint de lassitude et de regret : « Je ne pouvais agir autrement. « Dès lors, Louis Napoléon ne va ménager aucun effort en vue d'atténuer la répression et d'obtenir, avec le pardon, la réconciliation. A son initiative est créée bientôt une commission « dans le but de donner son avis sur

« M. Espinasse; encette qualité, jevous ordonne d'obéir!"LeCommandant crutdevoir donner sadémission et retourna immédiatement àson logis àl'Ecole Militaire.

Lebataillon degarde futrenvoyé auquartier etremplacé par lesdeux autres bataillons du42e .

» Tels sont lesfaits, lesmodestes faits... Il ya d'ailleurs plussavoureux encore:cedéfenseur delaRépublique était,auxdires mêmes desquesteurs de 1977...

unroyaliste.

Lajournée du2décembre commence doncbiencomme unvaudeville. Pourtant toutel'affaire vamal tourner.

Lebilan parisien seraterrible: sixcents morts. Louis Napoléon n'yest probablement pourrien.Mais sesdoutes vontvirer enremords. Deux hommes, surlestrois quiconduisirent lasuite del'affaire surleterrain, enportent l'entière responsabilité. Seul, Maupas, installéàla préfecture depolice pourlacirconstance, acompris lemoyen d'éviter touteeffusion de sang.

Faceàune masse qui,malgré lesappels àl'insurrection deHugo, Carnot, Schoelcher etJules Favre, est plutôt indifférente etparfois mêmeapprobatrice, lameilleure manièred'éviterlesattroupements etde prévenir lesaffrontements quepourraient suscitercertains opposants irréductibles, persuadésdesetrouver dans uneconjoncture identiqueàcelle desTrois Glorieuses, c'estd'assurer danslesquartiers lesplus exposés de Paris uneprésence militaireconstante. Mais lesdeux autres associés nepartagent pascette analyse :Saint-Arnaud, quicraint demanquer àquelque moment detroupes fraîches ;Morny, carila choisi unestratégie radicalement différente,qu'onpeutbien appeler parson nom :la provocation.

Mornyaété installé danslamatinée du2à la tête duministère de l'Intérieur.

Nonseulement ilne tient pasàéviter lesconcentrations derécalcitrants, maisilparaît même résoluà les encourager enleur laissant lechamp libre,pourmieux lesfrapper ensuite. Morny a-t-ilsongé qu'ilaurait barresurson demi-frère, enenfaisant lecomplice d'uncrime desang? A-t-il pensé qu'ilscellerait ainsi—sur unpied d'égalité —une alliance indissoluble? A-t-ilsongé aussiqu'ilbriserait ainsi lelien, insensé àses yeux, quipouvait encoreexisterentreLouis Napoléon etles tenants dela démocratie sociale?On peut toutimaginer quandonsait combien ilétait froidement calculateur etdéterminé. Le résultat seracelui quel'onconnaît, augrand damdeMaupas, pourquitout aurait pusepasser sansheurt, l'affaire étantramenée auxdimensions d'uncoup d'État d'opérette.

Iln'en estrien.

D'autant quelamalchance s'en mêle.

Onnelesait que trop, lorsque latroupe etlafoule —quel quesoitson nombre —se font face, un simple tireurisolépeutprovoquer l'affolement etlapanique.

Lerésultat estalors quasi-certain :le carnage. C'est cequi aurait pusepasser en1968, danslesrues deParis.

C'estcequi s'est passé effectivement en 1962, rued'Isly, àAlger.

C'estcequi s'est passé aussisurlesBoulevards, en1851.

Etl'absurdité dudrame saute auxyeux, lorsqu'on prendconnaissance dunombre debadauds, defemmes, d'enfants, figurantparmiles victimes... Rue Saint-Martin, faubourgSaint-Antoine, auquartier Beau-bourg, onalaissé toutaulong delajournée du3le mouvement sedévelopper d'autantplusaisément quequelques échauffourées misesàpart, onne luiarien opposé demassif.

Aupoint delaisser lesmanifestants croireàl'impunité: ducoup, surlesgrandes artères,la foule s'estremise àcirculer comme side rien n'était.

Etvoilà que,prémédité ounon, l'incident éclate.Ontire, la cavalerie charge.Etc'est surlepire desterrains qu'alieulabataille. Qu'il nes'agisse pasd'un massacre vouluetorganisé ressortd'autres chiffres.Quelque deuxcents militaires, au total, seront tombés souslesballes desémeutiers.

Cequi laisse perplexe devantlesaccusations portées contre latroupe, dontonexpliquera aprèscoupqu'elle souhaitait montrerdemanière éclatante sonzèle au service del'ordre nouveau. Plus encore queladécision d'alleràl'épreuve deforce, cesont lesconditions danslesquelles elles'accomplit qui vont peser lourd, trèslourd danslabalance...

Acet égard lesacrifice dudéputé Baudin, quisefait tuer sur une barricade pourhonorer ses«vingt-cinq francsparjour »,frappe, nonsans raison, lesimaginations. La gravité del'affaire netient passeulement auxmaladresses parisiennes;ellerésulte aussidelaréaction tout à fait imprévisible delaprovince.

Là,lecoup d'État vaservir dedétonateur àun vaste règlement decomptes trop longtemps différé,donnant d'ailleurs uneidée decequi aurait puseproduire sil'on avait attendu davantage...

Cettefois,entre Parisetlaprovince, iln'y aplus seulement décalagemaismalentendu. Malentendu quasitotal. A Paris, lecoup d'État paraît avoirétédirigé contre l'Assemblée —ce qui estlavérité auxyeux deLouis Napoléon. Le peuple, celuidesouvriers etdes artisans, apeu réagi.

Comme s'ilnes'estime guèreconcerné parune querelle entre,d'uncôté, deshommes quil'ont trompé, trahi,privédudroit devote et,de l'autre, unprésident contre lequel, toutcompte fait,iln'a que peu degriefs.

Sansdoute, est-il,parfois, presque satisfaitdecette revanche qu'ilprend parpersonne interposée.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles