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sonate.

Publié le 09/12/2013

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sonate. n.f., pièce instrumentale en plusieurs mouvements, écrite pour un soliste ou un ensemble. Avant que les théoriciens du XIXe siècle ne s'emparent du terme pour universaliser le concept récent de « forme-sonate » (structure tonale en deux phases et articulée en trois parties : exposition, développement et réexposition), la sonate était d'une remarquable flexibilité de forme. Un genre multiforme. Les deux termes antithétiques de « cantare » et de « sonare », utilisés dès la Renaissance pour distinguer les pièces vocales des pièces instrumentales, n'avaient plus cours au XVIIe siècle, où régnait la plus grande confusion dans les termes : « canzon » et « sonate » étaient interchangeables, quand ils n'étaient pas combinés, comme dans les Sonate con voci de Gabrieli. Deux fonctions, sacrée et profane, da chiesa (sonate d'Église) et da camera (sonate de chambre), allaient bientôt donner à la sonate sa spécificité de musique « pure » (c'est-à-dire instrumentale). La mise au point d'une forme standardisée et le souci d'unité, qui devaient par la suite caractériser la sonate, ne se rencontraient pas encore dans la sonate baroque (monothématique et en un mouvement), ni même dans la sonate préclassique ou classique (aux modulations plus complexes). Le découpage en trois mouvements (vif, lent et vif), adopté par les compositeurs après 1740 pour ses potentialités de contraste, explique sans doute la formalisation ultérieure du genre, qui s'établit sur la base de danses anciennes (menuet, scherzo, rondo, gigue) comme mouvements intérieurs et finals, succédant au premier mouvement (de forme sonate) à la fin du XVIIIe siècle. De la sonate pour violon de l'ère baroque à la sonate pour piano de l'ère classique et romantique, l'histoire des instruments a également joué, pour ce genre, un rôle déterminant. Codification au XIXe siècle. Fixée vers 1840, la « forme sonate » devait être universellement adoptée après Beethoven (32 sonates pour piano). L'organisation de ses mouvements en un cycle, réalisée par Franz Liszt dans sa Sonate en si mineur (1852-1853), fut bientôt adoptée par les compositeurs de la fin du XIXe siècle, qui s'employèrent à codifier encore davantage sa forme (par exemple la sonate cyclique de César Franck). En tant que genre, la sonate allait disparaître, cessant d'impliquer une oeuvre en plusieurs mouvements, pour piano ou autres instruments. Igor Stravinski utilisa le terme en 1924 dans sa Sonate pour piano, se référant uniquement au sens originel du terme, alors que Debussy s'était déjà affranchi de tout archétype formel dans ses trois dernières Sonates (1915-1917). Suivant son exemple, Pierre Boulez a employé le mot pour souligner le caractère abstrait de ses trois Sonates pour piano (1946, 1948 et 1957). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats baroque - Musique cantate canzone gigue Haydn - Haydn Franz Joseph menuet Mozart Wolfgang Amadeus piano romantisme - Musique - Esthétique scherzo solo

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