tannage. n.m., étape du traitement des peaux naturelles qui leur confère une imputrescibilité définitive. Les opérations préliminaires au tannage. Les peaux naturelles sont provisoirement conservées par salage, séchage-salage ou sulfurisation modérée suivie de séchage. Une fois regroupées dans les centres de traitement, elles subissent un reverdissage, opération de nettoyage et de réhydratation qui s'effectuait autrefois lentement au bord des cours d'eau (travail de rivière) et qui peut s'effectuer aujourd'hui dans des bassins, bien plus rapidement et avec une consommation d'eau bien moindre, grâce à l'emploi de produits mouillants et dégraissants. Ce premier gonflement assouplissant les peaux est suivi d'un deuxième gonflement en présence de chaux, de sulfure de sodium ou d'autres réactifs, qui solubilisent la racine des poils, s'ils existent, et les font se détacher spontanément (pelanage), déstabilisent les adhérences externes et internes, et préparent l'action ultérieure des produits tannants. La peau subit alors un ébourrage, nettoyage externe enlevant l'épiderme ainsi que les poils subsistants (dégagement de la fleur) et un écharnage, nettoyage interne enlevant les restes de chair et de graisse. Elles font alors l'objet d'une neutralisation des réactifs utilisés (déchaulage avec une solution acide diluée, en cas de pelanage à la chaux), d'éventuelles opérations d'ajustement mécanique des épaisseurs, et d'éventuels traitements chimiques préliminaires au tannage, qui portent alors des noms divers en fonction des réactifs utilisés (picklage, confitage, etc.). Voir aussi cuir. Le tannage proprement dit. Il relève de techniques variées. Le tannage traditionnel, dit tannage végétal, s'effectue en bassins statiques ou agités (foulons) en présence de tanins naturels, introduits par exemple sous forme de tan (voir tanin). Il dure normalement plusieurs mois. Il peut être raccourci jusqu'à quelques jours, dans certains cas, dans des foulons alimentés en extraits tanniques liquides à haute concentration (tannins de châtaignier, de quebracho, de mimosa, etc.). Le tannage minéral, toujours effectué au foulon, fait principalement appel aux dérivés du chrome (sulfate de chrome, bichromates alcalins, composés organométalliques de chrome), du fer et du zirconium, mais aussi aux mélanges organiques complexes appelés tannins synthétiques. Le tannage minéral est, par nature, rapide. Le tannage combiné (dit double ou triple tannage) associe un tannage végétal à un tannage minéral et peut être suivi d'un traitement à l'huile (minérale, animale ou végétale). La mégisserie (voir ce mot) est un procédé de tannage en blanc. Elle mobilise un prétraitement différent de celui imposé par le tannage normal (traitement aux ferments, autrefois macération dans une bouillie de crottes de chiens) ; le tannage définitif s'effectue ensuite dans un mélange salé d'alun, de farine et de jaunes d'oeuf. Il peut être suivi d'un traitement à l'huile, mais il peut aussi être précédé par un tel traitement : le chamoisage est ainsi un traitement à l'huile de poisson qui intervient immédiatement après le traitement préliminaire aux ferments. D'autres méthodes de tannage sont apparues récemment, utilisant de petites quantités de solutions concentrées, voire des réactifs secs pulvérulents. Les applications préférentielles des diverses méthodes de tannage sont les suivantes (avec d'importants recouvrements) : tannage végétal en sellerie, bourrellerie, maroquinerie et pour la production des cuirs à semelles ; tannage minéral pour la production des tiges de chaussures et des vêtements ; tannage combiné pour l'usage industriel et l'ameublement ; mégisserie pour les petites peaux de caprins, d'ovins, d'oiseaux, de reptiles et de poissons destinées à des applications spéciales (ganterie, chaussures de luxe, certaines reliures, etc.). Les procédés les plus récents tendent essentiellement à se substituer au tannage végétal. Les opérations de finition. Les cuirs destinés à être teintés subissent une opération de mordançage, par exemple aux sels ammoniacaux, traitement qui permet de fixer la teinture plus facilement et plus régulièrement. La plupart des cuirs sont corroyés après un premier séchage et avant séchage final, soit à l'eau, soit avec un corps gras, pour en resserrer les fibres, rendre la fleur plus lisse et parfaire l'imperméabilité. Ils subissent ensuite des traitements de surfaces divers, comportant un vernissage éventuel de la fleur et conduisant à des effets visuels très variés : finition lisse (mate, demi-mate ou glacée), finition grainée, crispée, brossée, fripée, etc. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bouleau cuir mégisserie tanin xylose
