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Tati (Jacques Tatischeff.

Publié le 10/12/2013

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tati
Tati (Jacques Tatischeff. dit Jacques), 1907-1982, né au Pecq (Yvelines), acteur et cinéaste français. Jeune, il pratiquait divers sports, et en particulier le rugby : après les matchs, au vestiaire, devant ses équipiers transformés en spectateurs hilares, il rejouait les phases clés de la partie. Dans les années trente, il monta pour le music-hall un spectacle de mime, Impressions sportives, que l'écrivain Colette vit et apprécia : « Cet étonnant artiste a inventé quelque chose qui participe de la danse, du sport, de la satire et du tableau vivant. » Tati joua ses sketches devant une caméra : Oscar, champion de tennis (1932), On demande une brute (1934), Soigne ton gauche (1936). Puis il passa lui-même derrière la caméra pour se filmer en facteur rural dans Retour à la terre (1938), un court métrage. Moraliste et perfectionniste. Après la guerre et des figurations dans quelques films, il reprit le rôle du facteur esquissé dix ans auparavant pour en faire, en 1949, le héros de son premier long métrage, Jour de fête, triomphalement salué par la critique et le public. Le cinéaste conçut alors Monsieur Hulot, « personnage dont l'étourderie, qui est son principal défaut, en fait, à notre époque fonctionnelle, un inadapté ». C'est Tati, silhouette dégingandée penchée vers l'avant, démarche élastique, imperméable couleur muraille, petit chapeau et pipe au bec, qui incarna ce héros poétique et rêveur confronté à la standardisation des loisirs (les Vacances de Monsieur Hulot, 1953), à la toute-puissance des gadgets (Mon oncle, 1958), à l'inhumanité d'une métropole urbaine (Playtime, 1968), à l'agression automobile (Trafic, 1970). Bien sûr, Monsieur Hulot sortait victorieux de ses joutes burlesques, soulignant au passage, en moraliste, la vanité du modernisme et la perte d'identité de ses contemporains. Perfectionniste comme ses illustres prédécesseurs (Charlie Chaplin, Buster Keaton, Harold Lloyd...), Tati tourna peu, car son comique, nourri de mille détails observés dans la réalité quotidienne, ne pouvait se passer, pour être efficace, d'une longue et patiente mise au point technique et artistique. Playtime, son oeuvre la plus ambitieuse et la plus aboutie, nécessita des années de travail et un budget considérable. Le résultat, conforme à l'attente de son créateur, dérouta le public par sa subtile polyphonie visuelle. Ruiné, Tati fut quasiment réduit au silence, ne signant plus après cet échec commercial que Trafic et, pour la télévision suédoise, Parade (1974). Nul ne conteste aujourd'hui qu'il fut et demeure le plus grand créateur du cinéma comique français. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats burlesque court métrage France - Arts - Cinéma France - Arts - Cinéma - Classiques ou conservateurs Playtime Les livres Playtime, page 3945, volume 7

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