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trompe-l'oeil.

Publié le 13/12/2013

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trompe-l'oeil. n.m., peinture réaliste qui pousse l'illusion jusqu'à la méprise ; en passant rapidement, le spectateur croit percevoir un objet réel alors qu'il n'a affaire qu'à une image peinte. Une technique ancienne. Dès l'Antiquité, les peintres eurent l'ambition de rivaliser avec l'effet produit par la réalité sur les sens. Pline l'Ancien rapportait comment des oiseaux avaient voulu picorer des raisins sur un tableau de Zeuxis. Rien n'a subsisté de cette peinture antique, mais les ruines romaines, à Pompéi notamment, conservent des décorations en trompe l'oeil : certaines parois de villas imitent parfaitement des revêtements de marbre ; d'autres semblent s'ouvrir sur des compositions architecturales. Les époques médiévales délaissèrent ces effets trompeurs au bénéfice d'une peinture plus symbolique ; le trompe-l'oeil ne réapparut qu'à la Renaissance : la perspective incitait alors à représenter les formes avec plus de précision, elle permettait de reproduire les objets de manière exacte ; même la marqueterie parvenait à donner l'illusion d'objets réels (décorations de Giovanni da Verona dans différentes villes italiennes). Des supports et des effets très divers. La fresque offrait beaucoup de possibilités au trompe-l'oeil. Des portes-fenêtres peintes sur le mur semblent ouvrir sur d'autres pièces, sur des jardins ou la campagne (décoration de la villa Barbaro par Véronèse, 1562). À l'époque baroque, les plafonds étaient occupés par des fausses architectures, balcons ou terrasses suspendus dans le ciel. L'oeil distinguait mal la limite entre la structure réelle et le décor peint. La technique de la fresque convenait à ce type de peinture proche des décors de théâtre (plafond de Saint-Ignace par le père Pozzo à Rome, [1685-1694]). Le trompe-l'oeil produisait dans certains cas une forte impression de relief conduisant à confondre la peinture avec une sculpture. La peinture à l'huile facilitait ces effets et la peinture des Pays-Bas du XVIIe siècle compte de nombreux trompe-l'oeil (Nature morte, de Gérard Dou, 1620). Parfois, une mouche ou un rideau (Nicolas Maes, Intérieur avec une servante en train d'écouter, 1665) étaient peints sur le tableau. Ce détail qui semblait sortir du plan de la toile suggérait toute la maîtrise du peintre. La performance l'emporta parfois sur l'aspect plastique. Toutefois, les meilleurs trompe-l'oeil savent jouer avec humour de l'ordre de la représentation (Cadre retourné, de Gysbrechts, vers 1660). Dans la peinture américaine du XIXe siècle, les images scrupuleusement réalistes d'objets abondent, comme dans le Colt fidèle de William Hamett (1890). Le trompe-l'oeil se présente comme un décalque de la réalité. Cet art persiste au XX e siècle ; il permet de curieux effets. Des murs peints sont un support privilégié pour ce type de peinture, l'artiste jouant de la surprise produite par l'image sur une paroi d'immeuble. L'hyperréalisme reste, à certains égards, un art du trompe-l'oeil. Avec ses sculptures, doubles précis de personnages réels, il permet d'envisager le trompe-l'oeil en trois dimensions. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Fabritius Carel Les livres trompe-l'oeil - panneau de marqueterie exécuté par Fra Giovanni da Verona, entre 1491 et 1523, page 5285, volume 10 trompe-l'oeil - fresque exécutée par Véronèse pour la villa Barbaro, à Maser (1562), page 5285, volume 10 trompe-l'oeil - Cadre retourné, de Gysbrechts, vers 1660, page 5285, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats baroque - Beaux-arts - Introduction baroque - Beaux-arts - Le baroque à travers le monde fresque - La fresque depuis la Renaissance muralisme Renaissance - La Renaissance : un âge d'or ? Venise - La peinture à Venise

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