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Un philosophe du geste

Publié le 20/11/2011

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Marcel Jousse, jésuite et anthropologue n'est probablement pas un familier du grand public. Professeur à la Sorbonne et aux Hautes Etudes, il travaillait avec un groupe restreint d'étudiants à la réalisation d'une oeuvre dont la réédition, entreprise par Gallimard dans la collection « Voies ouvertes «, révèle l'originalité et l'ampleur. Le premier volume, Anthropologie du geste, définit le thème d'une recherche considérée par Jousse comme fondamentale. Né dans un univers rural à peu près iUettré, il y a  découvert, auprès de sa mère en particulier; l'importance du geste, du rythme, du jeu mimique. Ce n'est pas le Verbe, selon lui, qui a suscité !'existence mais bien le geste.

« Actuellement, il y n environ cent miHe reli­ gieuses en France coutre dix-neuf miltle hom­ mes .

On· compte trois mille carmélites, un peu moins de deux mi•lle • bénédictines, 'les trappis­ tines sont quelque sept cent cinquante, les do­ minicaines cinq cent cinquante .

Il y a quatre mille cent sœurs de Saint-Vincent de Paul.

Il y a huit mille cinq cents religieu ses en mission hors de France.

Chez les hommes, ce sont les tra;ppi · stes qui sont les plus nombreux; on en compte huit cent trente, les chartreux sont cent trente et les cisterci ens tr.ente cinq.

Il y a treize cent soixante-huit jésuites et mille dominicains.

La réforme de l'imprimatur La réforme de l'imprimatur, annoncée par décret le 10 avri.l, a un .peu déçu ceux qui attendaient beaucoup d'un événement qui de­ vait rétablir l'harmonie entre les hautes ins­ tances catholiques et les auteurs d'ouvrages traitant de la religion.

Les articles du nou­ veau décret font apparaître d'ailleurs u·n certain nombre d'interdictions qui ne simplifient pas la question.

Ainsi , « les fidèles ne peuvent écrire dans les quotidiens, dan s les feuiJil.es et les périodiques qui ont coutume d'attaquer ma­ nifestement la religion catholique ou la mor~rle sans un motif juste et raisonnable ».

Les reli­ gieux ~n tout cas sont tenus, « sauf si la consti­ tution de leur ordre ne le leur i•nipose pas », de n'écrire rien sans en avoir pl"éalablement deman­ dé l'a permis sio n à leur évêque, la vigilance de l'Eglise devant continuer à s'exercer dans un domaine qu'elle considère comme le sien.

Ce qui ne va pas dans le sens d'une libéralisation des recherehes telle qu'elle a commencé à se ma­ nifester depuis le concile.

C'est pOUJ"QUOi cert •ains voient da:ns la nouvelle formulation du « décret sur la vigilance des pasteurs de l'Eglise à l'égard des livres », un coup de frein donné au mouvement théologique contemporain, sinon un retour à )•a censure préalable.

Les Francs-Maçons et l'Eglise Le vif débat qui surgit de temps à autre entre l'Eglise et la Maçon-nerie a rebondi ré­ cemment à l'occasion de différentes attaques dont celle-ci aurait été l'objet.

Le Grand-Maître du Grand-Orient de France , Jean-Pierre Prouteau a répondu à ce sujet que la Maçonnerie n'avait été hostile à l'Eglise dans la mesure où celle­ ci ne s'attaquait pas, de son côté, à la liberté de pensée et à la laïcité de l'Etat.

C'est en 1917 que.

Ia Franc-Maçonnerie avait été ex­ communiée par Rome qui l'accusait de se li­ vrer « à des machinations contre l'Eglise et les pouvoirs civils légiUmes ».

« C'est l'Eglise qui nous a excommuniés, a dit le Grand-Maître, c'est donc à elle de prendre ses responsabilités.

C'est à l'Eglise de dire en quoi nous soonmes coupables ».

Et il a ajouté : « Nous sommes partisans de la liberté de conscience au niveau de l'individu : personne n'·a le droit d'imposer une croyance par la force.

Nous sommes aussi partisans de la séparation de l'EgHse et de l'Etat dans le monde latin.

Si ces choix consti­ tuent un complot contre l'Eglise, alors nous complotons contre l'Eglise ».

En conclusion, M.

Prouteau s'est dit prêt à faire une étude commune des problèmes qui séparent la · Ma­ çonnerie de l'Eglise : « Si l'Eglise catholique proposait au Grand-Orient de France la cré­ ation d'une commission d'études des questions en suspens, nous examinerions cette proposi­ tion » .

Marxisme et christianisme Les rapports du marxisme et du christianis­ me ont été évoqués au cours du consei.J national du groupe « Vie nouvelle ».

« Vie nouvelle » est un mouvement qui se veut décidé à « pro­ voquer l'action pour contl'ibuer à la transfor­ mation de l'homme ct du monde » .

Il se situe dans un contexte personnaliste et affirme sa foi dans le Christ.

« Le marxisme a été défini, dans ·la diversité de ses interprétations et de ses pratiques comme un fait concernant le mouve­ ment : « Parmi !.es apports qui , à travers notre réf.lexion et nos engagements ont enrichi et interrogé le personnalisme communautaire et la foi en Jésus-Christ qui sont nos références actuelles, le marxi sme a été important.

Il a ins.piré pour un.e part notre combat dans le cou­ rant soci · aliste autog-estionnaire ».

De même que la critique marxiste « purifie et affirme l'exp ression du personnaHsme et de la foi en Jésus-Christ de la Vie nouvelle ...

de même, l'Evangile constitue un instrument critique vis-à-vis du marxi~me toujours tenté de s'en­ fermer dans un système d'explication universel, totalitaire et exclusif et de devenir idéologie, et une source de s;gnification et une espérance vis-à-vis du combat i-ndividuel et collectif des homme s pour leur libération ».

Mais il y a parmi les adhérents au mouve­ ment des incroyants .

Bien qu'ils soient peu nombreux, certains participants au débat ont de­ mandé que, par souci d'honnêteté à leur égal'd, on mette de côté la foi : « Aujourd'hui, a-t-il été dit, des incroyants mettant à l'épreuve leur incroyance, se retrouvent dan 's le mouvement aux côtés des croyants eux-mêmes en recher­ che.

Accaparés par des actions immédiates, in­ terpelilés par des idéologies, bien des membres du mouvement sont en difficulté vis-à-vis de la foi en Jésus-Christ, vis-à-vis de l'a ,pratique reli­ gieuse, vis-à-vis des s tructures ecclésiales ».

Le mouv ement, qui groupe actuellement un peu moins de quatre mille membres et dont •les effectifs ont décru depuis quelques années, traduit assez bien la position difficile de cer­ tains chrétiens engagés dans l'action.

Il a le mérite a•èn faire apparaître les contradictions qui sont celles de notre époque .

Entre Marx et Jésus, l'équiJ.ibre n'e st pas encore établi mê­ me si certains le souhaitent .

Même si la plupart des membres du groupe sont jeunes, il ne st>mble pas que les problèmes que se pose la « Vie nouvelle » et les moyens qu'elle se propose pour les résoudre aient convaincu les jeunes en majorité.

lis sont plus tentés de se syn­ dicaHser ou d'adhérer à un parti politique, en dehors de toute réflexion d'ordre religwux.. »

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