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Vigny (Alfred, comte de), 1797-1863, né à Loches (Indre-et-Loire), écrivain français.

Publié le 14/12/2013

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Vigny (Alfred, comte de), 1797-1863, né à Loches (Indre-et-Loire), écrivain français. Sa vie lui apporta une succession de déceptions : attiré par la gloire des armes, il s'engagea dans une carrière militaire qui le confina dans une monotone vie de garnison, alors que son tempérament contemplatif lui faisait rêver de bien autre chose. Il démissionna, en 1827, pour se consacrer à la littérature, ayant déjà publié quelques poèmes (1822) ; il s'installa à Paris, se lia avec les poètes du Cénacle (Hugo, Sainte-Beuve) et se maria, mais sa femme ne tarda pas à tomber gravement malade et devint infirme. Il adapta Shakespeare avec succès, publia un roman, Cinq-Mars (1826), et se lia avec une actrice, Marie Dorval, pour laquelle il écrivit le rôle de Kitty Bell dans sa pièce Chatterton (1835), qui remporta un succès triomphal. Mais la politique, à laquelle il s'intéressait par générosité de coeur, le déçut dès la révolution de 1830. En 1837, il traversa une grave crise morale et sentimentale, rompit avec Marie Dorval, perdit sa mère et décida de se retirer dans sa « tour d'ivoire » (selon l'expression de Sainte-Beuve), dans son domaine familial de Charente, au Maine-Giraud. Après un voyage en Angleterre, il revint à Paris briguer un siège à l'Académie qu'il obtint difficilement (1845) après plusieurs vaines tentatives. Candidat à la députation, il essuya deux échecs, renonça à la vie politique et vécut de plus en plus isolé, en Charente, jusqu'en 1853, puis à Paris, où il mourut d'un cancer. Le poète philosophe. L'originalité de Vigny tient à la grandeur de son caractère et au fait qu'il fut non seulement un poète, mais un penseur. Pessimisme et stoïcisme forment le fond de sa philosophie et s'expriment tant dans ses poèmes que dans son théâtre, ses romans ou son Journal d'un poète : pessimisme né du sentiment de la profonde solitude de l'homme, aussi bien parmi les autres hommes (Moïse, 1826) que dans une nature impassible et muette (la Maison du berger, 1844), face à un Dieu qui l'a abandonné (le Mont des Oliviers, 1844) et à la femme faible ou trop souvent perfide (la Colère de Samson, 1839). Mais ce pessimisme s'allie à un stoïcisme qui fait la grandeur de l'homme : quoique écrasé par la fatalité (le poème les Destinées, 1849), l'homme accepte son destin avec résignation (la Mort du loup, 1843) et se tourne avec pitié vers tous les malheureux, les parias de la société, tels le soldat victime du devoir (Servitude et grandeur militaires) ou le poète (Stello, Chatterton), qui a pour mission d'éclairer sur son avenir l'humanité souffrante. De façon intermittente d'abord, puis, vers la fin de sa vie, avec plus de force et de continuité, s'affirma en effet chez Vigny une foi réconfortante en l'avenir de l'humanité, dans le progrès de l'esprit et de la civilisation (la Bouteille à la mer, 1853 ; l'Esprit pur, 1863). L'art de Vigny. L'oeuvre de Vigny appartient au romantisme par ce qu'elle exprime d'expérience personnelle du poète, mais son lyrisme, beaucoup moins indiscret et expansif que celui de ses grands contemporains, le rapproche des classiques et des futurs parnassiens, comme aussi son travail acharné de la forme : ce travail découle obligatoirement de l'idéal poétique de Vigny qui, le premier en France, voulut exprimer l'idée pure, la pensée philosophique, par un symbole poétique, par une image chargée d'émotion, qui rende l'abstraction sensible au lecteur. Cette transposition, difficile, aboutit à des réussites incomparables, où l'idée coïncide admirablement avec le symbole (comme dans Moïse, symbole de l'homme d'exception, que sa puissance condamne à la solitude), mais aussi, parfois, à des oeuvres un peu inégales, où le symbole écrase l'idée ou inversement. Ainsi s'expliquent la minceur du recueil des oeuvres poétiques de Vigny, mais aussi la richesse de sa pensée. Ses oeuvres de poésie comprennent : Poèmes, de 1822, repris et augmentés, en 1826, dans les Poèmes antiques et modernes, puis en 1829 (Poèmes) et en 1837 (Poèmes antiques et modernes) ; les Destinées (1864), recueil posthume qui contient le poème du même nom. Son théâtre comprend des traductions en vers de Shakespeare, le drame historique de la Maréchale d'Ancre (1831) et le drame philosophique de Chatterton (1835), son chefd'oeuvre. Comme romancier, Vigny se situe dans la tradition du roman historique et symbolique avec Cinq-Mars (1826), Stello (1832), Servitude et grandeur militaires (1835). Son Journal d'un poète (1867) et sa Correspondance (1905) furent publiés après sa mort, ainsi que la suite de Stello : Daphné (1912). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chatterton Thomas Delorme Marion Dorval (Marie Delaunay, dite Mme) France - Arts - Littérature - Le XIXe siècle George (Marguerite Joséphine Weiner, dite Mlle) Muse française (la) poésie - Poésie de la nature et nature de la poésie romantisme - Littérature - En France théâtre - Du mélodrame au théâtre bourgeois Les médias Vigny (Alfred de) - citations Les livres Vigny (Alfred de), page 5523, volume 10
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« un symbole poétique, par une image chargée d'émotion, qui rende l'abstraction sensible au lecteur.

Cette transposition, difficile, aboutit à des réussites incomparables, où l'idée coïncide admirablement avec le symbole (comme dans Moïse , symbole de l'homme d'exception, que sa puissance condamne à la solitude), mais aussi, parfois, à des œuvres un peu inégales, où le symbole écrase l'idée ou inversement.

Ainsi s'expliquent la minceur du recueil des œuvres poétiques de Vigny, mais aussi la richesse de sa pensée.

Ses œuvres de poésie comprennent : Poèmes , de 1822, repris et augmentés, en 1826, dans les Poèmes antiques et modernes , puis en 1829 ( Poèmes ) et en 1837 ( Poèmes antiques et modernes ) ; les Destinées (1864), recueil posthume qui contient le poème du même nom. Son théâtre comprend des traductions en vers de Shakespeare, le drame historique de la Maréchale d'Ancre (1831) et le drame philosophique de Chatterton (1835), son chef- d'œuvre.

Comme romancier, Vigny se situe dans la tradition du roman historique et symbolique avec Cinq-Mars (1826), Stello (1832), Servitude et grandeur militaires (1835).

Son Journal d'un poète (1867) et sa Correspondance (1905) furent publiés après sa mort, ainsi que la suite de Stello : Daphné (1912). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chatterton Thomas Delorme Marion Dorval (Marie Delaunay, dite Mme) France - Arts - Littérature - Le XIXe siècle George (Marguerite Joséphine Weiner, dite Mlle) Muse française (la) poésie - Poésie de la nature et nature de la poésie romantisme - Littérature - En France théâtre - Du mélodrame au théâtre bourgeois Les médias Vigny (Alfred de) - citations Les livres Vigny (Alfred de), page 5523, volume 10. »

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