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L'écosystème mare

Publié le 25/06/2013

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La surface de l'eau, sur laquelle de nombreux insectes volants viennent se noyer, est le domaine de quelques espèces spécialisées. Les gyrins sont de petits coléoptères nageant en tournoyant. Ils ont 4 yeux, deux sous la surface et deux au-dessus, pour détecter la moindre proie, ou le moindre danger. Gerris et hydromètres sont des punaises au corps élancé et aux longues pattes terminées par des touffes de poils hydrophobes. Ils s'appuient dessus comme sur des flotteurs, et patinent à la surface de l'eau. La même technique est adoptée par la dolomède, une araignée. Sa cousine l'argyronète, au contraire, vit sous l'eau, dans une cloche faite de soie accrochée dans la végétation, et dans laquelle elle accumule de l'air pour respirer entre deux sorties de chasse.

« Parmi les plantes immergée s, des escargots rongent les feuilles avec leur langu e râpeuse , remontant parfois à la surface pour venir respirer.

Leurs mœurs sont assez semb lables , mais leurs coquilles se distinguent au premier coup d'œil.

Celle de la limnée est conique, pointue.

Celle de la planorbe est plate et ronde .

Les coquilles de planorbe , vides ou occupées, se retrouvent parfois collées par une larve de phrygane sur son fourreau protecteur.

Grâce au principe d'Archimède , l'eau soutient en grande partie son poids , et l'animal se déplace facilement sur le fond pour passer d'une plante à l'autre , abdomen bien protégé des agresseurs éventuels.

Parmi les touffes de plante s aquatiques se remarquent des insectes coléoptères ramant sur le dos avec leurs pattes arrières aplaties , les hydrophile s.

La plus grosse espèce atteint presque s cm de long.

Les hydrophiles sont végétariens à l'âge adulte, alors que la larve est carnivore .

Ils se reconnaissent facilement quand, venant respirer à la surface, seule la tête émerge à l'air libre .

Herbivores très voraces, et souvent très nombreux juste après l'éclos ion des chapelets d 'œufs pondus par les femelles , les trtanls de grenouille s et de crapauds sont rapidement victimes des nombreux prédateurs à l'affût de ces proies dodues et sans défense, sinon la fuite.

Enfin, sur le fond, prolifèrent de nombreux recycleurs de feuilles mortes et autre s débri s organiques .

Les larves d'éphémères sont les indices d'une eau de bonne qualité .

Au contraire , la présence des larves rouges de chironomes , de petits diptères cousins des moustiques , et improprement appelés vers de vase , et surtout celle des tubifex , de vrais vers vivant dans des tubes de vase, indiquent une qualité médiocre de l'eau .

Les gamma res sont des crustacés proches des crevettes au corps arqué .

PRÉDATEURS À L'AFFÛT Cette faune d'herbivores et de détritivores constitue un bétail chassé par une vaste palette de prédateurs plus ou moins spécialisés .

Certains se contentent du plancton, des algues et des animaux unicellulaires ou minuscules .

C'est le cas par exemple des lat'lles de moustique , qui chassent bactéries, protozoaires ou rotifères en nageant activement L'hydre d 'eau douce , cousine des anémones de mer, vit fixée sur les plantes et étend ses tentacules pour attraper le plancton qui nage à proximité .

Sa technique de chasse est la même que celle de l'utriculaire .

Cette plante carnivore capture en effet de petites proies dans ses feuilles filiformes munies d'utricule s qui flottent entre deux eaux .

Les planaires, des vers plats, se cachent sous les feuilles et les débris du fond, goba nt les daphnies et les insectes minuscules qui croisent son chemin.

Têtards et autres gros herbivores sont victimes de véritables fauves des profondeurs, comme les larves de libellules qui déploient un masque facial pour attraper leur proie à un ou deux centimètres en avant de leur tête.

Larve s d'hydrophiles , larves et adultes de dytiques , des coléoptères, sont égale ment de redoutable s chasseurs , armés de crochets ou de mandibules puissants pour tuer leurs victimes.

Les dytiques adu ltes s e distinguent des hydrophiles adultes , d'allure assez proche, par leur technique de respiration : le bout de l'abdomen perce la surface pour respirer .

Chassant en pleine eau et venant respirer à la surface par le bout de l'abdomen , les notonectes et les corises sont des punaises carnivores nageant sur le dos grâce à leurs puissantes pattes arrières aplaties en rame.

Les pattes avant serve nt à maîtriser les proies.

La nèpe et la ranatre , au contraire, marchent sur le fond ou dans la végétation pour débusquer leur repas.

Elles respirent san s remonter, grâce à un tube à l'extrémité de l'abdomen qui perce la surface comme un péri scope .

La surface de l'eau , sur laquelle de nombreu x insectes volants viennent se noyer, est le domaine de quelques espèces spécialisées .

Les gyrins sont de petits coléoptères nageant en tournoyant.

Ils ont 4 yeux, deux sous la surface et deux au-dessus , pour détecter la moindre proie, ou le moindre danger.

Gerris et hydrom ètres sont des punaises au corps élancé et aux longues pattes terminées par des touffes de poils hydrophob es.

Ils s'appuient dessus comme sur des flotteur s, et patinent à la surface de l'eau .

La même technique est adoptée par la dolomède, une araignée.

Sa cousine l'argyronète , au contraire, vit sous l'eau, dans une cloche faite de soie accrochée dans la végétation, et dans laquell e elle accumule de l 'air pour respirer entre deux sorties de chasse .

Mais les plus extraordinaires des prédateurs de la mare sont les sangsues , des vers anné lides équipés pour sucer le sang de leurs proies.

Il en existe plusieurs espèces de diverses taille s.

La plus grosse vit en parasite des gros vertébrés, bétail ou homme , qui mettent les pattes ou les pieds dans l'eau .

Sa morsure est un baiser indolore , et elle se détache spontanément de sa victime une fois gorgée de sang .

Les grandes catégories de plantes de l'écosystème mare ®® ® CD @ ® UN CARREFOUR POUR LA VIE SAUVAGE Toute cette vie foisonnante de la mare attire des super-prédateurs qui mangent indifféremment le végétarien ou le carnivore .

Les grenouilles , par exemple, si exposées à l'état de têtard , font la loi parmi les insectes et les autres invertébrés une fois devenues Certaines espèces vivent surtout à terre à l'état adulte, mais l e triton commun vit la plus grande partie de l'année dans l'eau, n'en sortant que pour hiberner.

Eux-mêmes peuvent être victimes de la couleuvre à collier .

Les mares sont géné ralement trop petites et trop isolées pour accueillir des poissons.

Ceux-ci ne peuplent naturellement que les mares des fonds de vallée qui peuvent être submergées lors d'inondations .

Mais pour la pêche ou l'agrément la perche, le poisson rouge , la carpe ou la tanche peuvent être introduits par l'homme, pour n e citer que les espèces les plus fréquente s.

C'est généra lement une catastrophe pour le fragile écosystème de la mare, où toute fuite est impossible dans un espace aussi restreint.

Carpe et tanche , qui supportent un faible taux d 'oxygène dissous, principalement végétariennes, déstabilisent l'écosystème en faisant disparaître les plantes à la base de la pyramide alimentaire .

Poisson rouge et perche, voraces carnivores , gobent toutes les proies à leur portée et font vite place nette.

Il faut souvent les nourrir artificiellement pour les maintenir .

B ien d'autres animaux remarquables se donnent rendez-v ous autour de la mare.

Parfois un h é ron ou un canard colvert , en provenance d 'un marais voisin , viennent pêcher ou barboter .

Les hirondelles aiment chasser les insectes volant toujours nombreux près de la mare , les gobant bouche grande ouverte.

Elles frôlent aussi la surface , pour boire quelques gouttes d'eau au passage .

Si le niveau a baissé , dégageant de la vase humide , ou si le bétail qui vient boire rend le bord boueux, elles prélèvent des boulettes pour construire leur nid.

À la nuit tombante, les chauves- souri s viennent auss i boire en rasant la surface en volant.

Tout au long de la nuit, le point d 'eau voit défiler des petits mammifères , ou des plus gros, venant boire.

Les abords de certaines mares forestières servent de bauge aux sangliers qui aiment se rouler dans la boue pour se débarrasser des parasites .

Passer une nuit à la belle saison au bord d'une mare garantit un spectacle toujours renouvelé, en profitant souvent du concert assourdissant des grenoui lles.

VIE ET MORT DES MARES La mare n'est pas un milieu permanent.

Apparue naturellement ou creusée par l'homme, la dynamique naturelle qui s'enclenche ne peut qu'aboutir à sa disparition pure et simp le .

Voici résumée en quelques étapes importantes toute la vie d'une mare .

Le trou d 'eau au fond désert voit se développer très rapidement un plancton microscopique qui représente une première ressource alimentaire pour des espèces pionnières, comme les larves de moustique.

Mais celles-ci sont elles-mêmes victimes de prédateurs venus par les airs : dytiques, notonectes, gyrins , etc.

Si l'homme n'intervient pas pour introduire des plantes, celles-ci finiront par venir aussi par les airs, sous la forme de graines ou de boutures accrochées aux pattes d'oiseaux aquatiques venant explorer le milieu, ou de semence s adaptées à la dissémination par le vent comme celles des massettes .

Une fois la mare végétalisée , elle prend son aspect typique, avec la ceinture de plantes décrite plus haut en fonction de la profondeur de l'eau.

Au fil des ans les plantes mortes s'accumu lent au fond, les feuilles des arbres proches tombent à l'auto mne , la vase s'épaissit , la profondeur diminue .

Les plantes semi­ aquat iques et les plantes des berges prennent de plus en plus d'importance pendant que la surface d'eau libre diminue .

C'est ce que les spécialistes appellent le processus d'atterrissement.

Dans les mares entretenues , l'atterrissement est stoppé par des curages réguliers qui ramènent la mare à un état proche de celui de sa création .

Le curage consiste à retirer la vase excédentaire .

Sans entretien, celle-ci comble peu à peu la mare, qui contient de moins en moins d'eau.

À terme, les plantes de la berge occupent toute la surface de l'ancienne mare, il n'y a plus d'eau libre, et des arbres supportant les sols humide s, comme les saules , apparaissent.

La mare est morte .

Cette mort naturelle est malheureusement de plus en plus rare.

Devenue inutile dans notre socié t é moderne , accusée d 'être dangereuse ou insalubre , la mare est souvent supprimée par l'homme .

Comblée par des remblais , des.gravas ou même des détritus, arasée lors de travaux routiers ou de remembrement, elle disparaît purement et simp lement.

Parfois l'agonie est longue , polluée par des résidus chargés d 'huile et d'essence venus de la route voisine , ou par un écoulement de lisier, par le lessivage d'une culture venant d'être traité avec un pesticide.

Toute vie ou presqu e disparaît.

Le comblement sera ensuite d'autant plus facile à justifier.

Heureusement les mare s naturelles d'agrément se développent de plus en plus dans les jardins .

Faciles à aménager avec un bassin en résine préformé ou avec une bâche d'étanchéité en plastique , elles permettent d'introduire une oasi s de vie aquatique , source inépuisable d'observations et de découvertes à quelques pas de la porte du salon .. »

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