Devoir de Philosophie

Les crocodiles

Publié le 10/01/2015

Extrait du document

est donc placé par son or-ganisation sous deux nécessi¬tés, sous deux impulsions qui se contrarient par leur exi¬gence simultanée. Diverse¬ment excité et entraîné, il vit habituellement dans l'état fâcheux qu'engendrent, chez les animaux, des besoins non pleinement satisfaits : il est inquiet, farouche, et, en con-séquence, le plus souvent cruel sans nécessité. » Au dire d'Hérodote le croco-dile passe le jour au sec et reste immergé la nuit toute entière. Geoffroy Saint-Hilai¬re explique ce qui détermine cette alternance : les organes des sens de cet animal l'obli-gent à la vie nocturne et, s'il vient à terre le jour, c'est pour s'y reposer. Cette obser-vation le conduit à une lon-gue considération sur les conditions du sommeil : « Si déjà c'est pour tout animal une grande affaire que le choix d'un domicile pour y dormir, ce l'est bien davanta-ge pour le crocodile, lequel tient à la rive qui l'a vu naî-tre, et qui, par conséquent, est privé des moyens d'aller au loin chercher un lieu re-tiré, un abri bien défendu. Le mémoire consacré par Geoffroy Saint-Hilaire à l'étude des reptiles égyp-tiens est publié dans le vingt-quatrième volume de la « Description de l'É-gypte ». Il s'ouvre par un chapitre traitant des cro-codiles. L'observation de cet animal sacré par le Grec Hérodote est à l'ori-gine d'une controverse que Geoffroy eut à coeur d'éclaircir en commen¬tant minutieusement le texte de l'historien.

« poste ne serait pas tenable, s'il n'était dans la destinée de ce reptile d'y pourvoir habilement , s'il n'a vait les moyens de persévérer, par les combinaisons d 'une hau ­ te prévoyance, j'allais dire par les voies d'une intelli­ gence supérieure, dans sa prudence accoutumée.

Car ce n'est point uniquement par une tactique déjà très utile, et qui, par conséquent n'est point négligée ; c'est ­ à - dire , en se fiant à la garde d'un individu de la troupe, lequel veille en effet à la sû­ reté de tous, en écoutant attentivement, l'oreille en partie appliquée sur le sable et tenue prête à la plus fai­ ble perception ; mais c'est aussi en cherchant et en se procurant sur la plage des emplacements qui soient de nature à favoriser le retour au fleuve par une retraite précipitée .

[ ...

) De là résulte la nécessité de l'ordre adopté : les petits se tiennent sur les bords, et les plus grands autour d'eux, leur formant une sorte de rempart ; de là, dis-je, que chacun revient à une place qu'il a déjà occupée, qui de­ vient sienne, et qu i lui constitue une propriété pres­ que au même titre que l'homme s'en est attribué dans l'ordre social.

». »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles