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Les urticacées

Publié le 17/01/2019

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DES HERBES PAS SI « MAUVAISES »

S'il est une famille végétale qui ne laisse pas indifférent, c'est bien celle des urticacées. Elle rassemble une quantité de précieuses « mauvaises herbes », dont la plus connue laisse des souvenirs cuisants : c'est l’ortie, camouflée parmi les hautes herbes, qui pique soudain celui qui la piétine. Il n’est pas rare qu'on la sente avant de l’apercevoir. C'est aussi la pariétaire dans les vieux murs, la ramie dans les billets de banque et beaucoup d'espèces tropicales dont la réputation n'a pas franchi nos frontières. En dépit de leur nom, la plupart des urticacées ne sont pas urticantes.

CLASSIFICATION

Les urticacées sont considérées comme la famille la plus évoluée de l'ordre des urticales qui compte aussi les cannabinacées (chanvre, houblon), les ulmacées (ormes) et les moracées (mûriers, figuiers). Les urticales sont un groupe très ancien, déjà présent au crétacé inférieur avec les genres Ficophyllum et Ficoxylon. Ce sont des plantes dicotylédones (graine à 2 feuilles primordiales constitutives) à fleurs peu spectaculaires, car sans pétales.

 

Classification des urticacées

Genres Espèces

Urtica Urtica dioica (Ortie dioïque)  Urtica urens (Ortie brûlante)  Urtica pilulifera (Ortie à pilules)  Urtica membranea (Ortie à membrane)

Laportea Laportea perrieri  Laportea canadensis

Boehmeria Boehmeria nivea (Ramie blanche)  Boehmeria utilis (Ramie verte)  Boehmeria cylindrica (Ortie de savane)

Parietaria Parietaria officinalis (Perce-muraille)  Parietaria judaica

Pilea Pilea microphylla (Pilea à petites feuilles)  Pilea pumila (Pilea nain)

Soleirolia Soleirolia soleirolii

Obetia Obetia ficifolia (figue marron)

 

Ces fleurs sont habituellement unisexuées. Les fleurs mâles ont le même nombre d'étamines que de sépales ; les deux sont souvent superposés. Le pistil ou organe femelle des fleurs, est constitué d'un seul carpelle, avec une seule loge contenant un unique ovule. La fécondation est assurée par le vent, sauf exception. Les feuilles sont de forme très variée, toujours pétiolées, avec des stipules (appendices en forme de gaines ou de lames) à leur point d'insertion. Leurs tiges ou leurs écorces renferment des fibres qui peuvent avoir une valeur industrielle (l'ortie par exemple a de nombreuses vertus thérapeutiques).

 

Les urticacées

 

Ce sont le plus souvent des herbes des régions subtropicales et tempérées d'Asie, d'Afrique, d'Europe et d'Amérique. Elles se distinguent des autres urticales par leurs étamines opposées aux sépales et d'abord infléchies : elles sont recourbées dans le bouton et se déploient seulement quand la fleur s'épanouit. Ces étamines sont au nombre de quatre ou cinq. Leurs anthères sont tournées vers l'intérieur. Elles s'ouvrent par des fentes longitudinales, en éjectant le pollen. Dans l'unique carpelle, l'ovule est droit, érigé. Le fruit est un akène minuscule (fruit sec), parfois une drupe (fruit charnu). Il peut être enveloppé par le calice, qui continue à croître après fécondation (calice accrescent). Il est disséminé mécaniquement, parfois par les oiseaux, et ne s'ouvre pas spontanément. Il existe plus de

Les fleurs des urticacées : l'exemple de Urtica dioica

Fleur mâle Fleur femelle

étamine (4) réceptacle floral

700 espèces d'urticacées, réparties en une quarantaine de genres. La plupart des espèces ne sont pas représentées en Europe.

« de potassium , de fer, de protéines (20 % sur matière sèche ), ainsi que de vitamines (0,1 %de vitamine C).

ORTIE BROLANTt Urtica urens mérite bien son nom : elle est aussi commune qu'agressive.

Aussi appelée petite ortie , elle mesure le plus souvent 30 cm et ne dépasse pas les 60 cm.

C'est une plante annuelle, aux feuille s plus rondes, aux dents plus profondes, deux fois plus longues que larges.

Les fleurs mâles et femelles se trouvent sur les mêmes pieds , et même sur les mêmes grappes (les fleurs mâles sont moins nombreuses) .

Réunies par deux à l'aisselle des feuilles , ces grappes sont plus courtes que les pétioles .

Elles produisent jusqu'à 1 200 graines par pied.

ORTIE À PILULES Annuelle , bisannuelle , partais vivace , l'ortie romaine, ou ortie à pilules (Urtica pilulifero), est répandue du pourtour méditerranéen au sud de l'Asie.

Elle est localement rare .

Un peu fragile , elle ne dépasse pas 800 rn d 'altitude.

On peut la reconnaître à ses feuilles aux dents peu aiguës, mais trés longues : deux à trois fois plus longues que larges , ains i qu'à ses fleurs.

Celles-ci sont portées par les mêmes pieds , mais sur des grappes différentes , poussant ensemble à l'aisselle des feuilles.

Les fleurs mâles forment de longues grappes ramifiées , tandis que les fleurs femelles constituent des« pilules» , têtes globuleuses hérissées de poils et portées par de trés longs pédoncules .

ORTI E À M EMBRAN ES Urtica membranea n'est pas non plus trés abondante .

On la trouve seulement sur les côtes méditerranéennes et bretonnes .

Elle est trés peu poilue, avec des feuilles minces aux dents longues .

Le seul pétiole contient avec une seule stipule et un quatrième type de groupement floral : chaque pied porte les deux sexes en grappes axillaires, mais ces grappes poussent à des hauteurs différentes.

Les grappes de fleurs femelles se trouvent en bas des tiges et sont plus courtes que les pétioles foliaires .

Les grappes de fleurs mâles , s'il y en a, se trouvent en haut des tiges : plus longues que les pétioles, elles sont constituées d'un long pédoncule , suivi d'une partie aplatie portant des fleurs sur une seule face .

E XCEPTIO N S Les orties telles que l'ortie blanche, ou lamier blanc (Lamium album) , l'ortie rouge (Lamium maculatum ) et l'ortie jaune (Lamium galeobdolon) , ont des fleurs bien visibles et colorées.

Malgré leur nom, elles n'appartiennent pas à la famille des urticacées (ni même à l'ordre des urticales) , mais des labiacées.

Elles sont d'ailleurs non-urticantes et ne doivent leur nom vernaculaire qu'à une vague ressemblance avec les orties véritables .

Les espèces du genre Laportea sont urticantes comme les orties mais s'en distinguent par trois éléments : seules les tiges ont des poils urticants , les feuilles sont alternes et l'ovaire est comp rimé et oblique (au lieu de droit) .

Il existe environ 25 espèces , répandues en Asie-Pacifique et surtout en Afrique et à Madagascar .

Elles sont vivaces , avec de grandes feuilles et des fleurs à sépales crème, blanchâtres ou verdâtres , comme Laportea perrieri , une herbe de Madagascar qui peut atteindre trois métres .

Leurs libres peuvent être utilisées pour tresser des cordages.

La seule espèce non-tropicale du genre est l'ortie du Canada, L11porl 1!11 cllnlldrnsis , qu'on trouve en Amérique du nord jusqu'en Floride et au Kansas.

P lus ou moins commune dans les bois humides , elle a des feuilles trés grandes Gusqu 'à 18 cm), avec de trés petites dents, sur une tige de 60 à 120 cm.

Ses toutes petites fleurs forment de longues grappes axillaires blanc verdâtre et celles du haut dépassent de la plante d'une façon caractéristique .

Les graines sont des akènes, assez grosses pour la famille : plus de deux millimètres .

Cuites , ses jeunes pousses sont trés bonnes .

LE GENRE BOEHMERIA sous le nom de ramies , presque toutes tropicales.

Elles ne sont pas urticantes et se recommandent à nous par leur fourrage et l 'excellence de leurs libres textiles.

RAMIE BLANCHE ET RAMIE VERTE Au premier siècle de notre ère, Pline l'Ancien faisait déjà la différence entre la soie produite par le bombyx, et une « soie végétale », elle aussi originaire d 'Extrême-Orient.

Ces étoffes pouvaient provenir de deux espèces trés proches : la ramie blanche Boehmeria nivea, aussi appelée ortie de Chine ou ortie à feuilles blanches, et la ramie verte Boehmeria utilis (ou B.

tenacissima ), aussi appelée chanvre de Saigon.

Toutes deux sont originaires de Malaisie .

Elles étaient cultivées en Chine, e n Asie du sud-est et au Japon et exportées vers l'Europe pour la production de tissus d 'ameublement , de linge damassé , etc.

Ce sont des herbes vivaces, facilement multipliées par leur rhizome, qui forment de grandes touffes pouvant atteindre deux à trois mètres de haut.

Les feuilles alternes sont grandes , ovées, avec de longs p étioles et trois nervures à leur base .

Chaque pied porte des fleurs mâles et femelles .

Les fleurs mâles possèdent quatre étamines et quatre sépales .

!:ovaire des fleurs femelles est enveloppé dans un calice tubuleux , qui persiste autour de l'akène lorsque celui -d se détache .

Elles sont sensibles au photopériodisme et ne poussent correctement qu'en région tropica l e ou subtropicale.

Les libres exploitées sont celles du phloéme , entre l 'écorce et le bois de cœur.

Elles sont trés longues, jusqu 'à 17 cm, et composées de cellulose à 99 %.

Leur structure , trés stable , rappelle un peu celle du coton , avec une exceptionnelle résistance à la rupture pour un allongement limité (pas plus de 4 %).

Elles sont blanches et d'aspect soyeux , mais malheureusement difficiles à extraire, ce qui limite leur potent iel commercial.

Elles ne sont aujourd 'hui utilisées que dans un produit de luxe , le papier de certains billets de banque .

Cependant certaines tribus comme les Mishmi en Inde portent encore des vêtements f11its il portir dr crsfibru La ramie blanche constitue par contre un excellent fourrage , cultivé aussi bien en Amérique qu'en Afrique ou dans sa région d'origine .

Il est riche en protéines et en minéraux et peut être donné au bétail , aux porcs ou à la volaille .

Un hectare peut produire jusqu'à 300 tonnes de fourrage (soit 42 t de matières sèches) et permet jusqu'à quatorze coupes par an ! ORTIE D E SA VANE La boehmeria cylindrique , ou ortie de savane (Boehmeria cylindrica), est une herbe des tourbières et des lieux humide s d'Amérique du nord et du sud.

On la trouve jusqu 'à 1 800 m.

Ses feuilles sont généralement opposées, elliptiques ou ovées .

Elles sont grandes , jusqu 'à 18 cm pour une plante ne dépassant pas 1 ,60 m .

Ses fleurs verdâtres poussent en épis érigés : les épis mâles sont plus courts que les pétioles foliaires, alors que les épis feme lles sont trés longs, avec souvent de petites feuilles au bout.

LE GENRE PARIETARIA Parmi la vingtaine d'espèces du genre Parietaria, aucune ne porte le nom vernaculaire d'ortie : toute confusion est impossible.

Ce sont des herbes annuelles ou vivaces des régions tempérées , à tige velue , dressée ou rampante , aux feuilles alternes entières , rétrécies aux deux extrémités , aux pétioles courts , sans vraies stipu les, et dont les fleurs verdâtres sont réunies en glomérules axillaires .

Curieusement , il y a à la fois des fleurs mâles , des fleurs femelles et des fleurs bisexuées sur chaque pied .

Les étamines sont au nombre de quatre .

!:ovaire , surmonté d'un style grêle, est enveloppé d'un calice à quatre divisions .

Ce calice tombe avec le frui~ un akène un peu aplati .

À signaler que beaucoup de personnes sont allergiques au pollen des pariétaires , qui possède un pouvoir allergisant de quatre sur une échelle de cinq (alors que le pollen d'ortie, par exemple, est très peu allergisant) .

PARi tTAIRE OFFICINALE Parietaria officinalis est une mauvaise herbe commune dans toute l'Europe , au Moyen-Orient et en Afrique du nord jusqu 'à 700 m.

Elle possède une multitude de noms : perce-muraille, casse-pierre , épinard de muraille , vitriole , etc.

Elle pousse en effet dans les lieux incultes parmi les décombres et dans le creux des vieux murs (le mot latin paries signifie mur) .

Vivace, haute de dix à soixante centimètres selon qu'elle est plus ou moins étalée, elle fleurit de juin à octobre .

À l 'aisselle des rameaux ou des feuilles se trouvent deux petites grappes de fleurs à ramifications trés courtes , constituant ainsi deux petites boules verdâtres ou rougeâtres .

C'est une plante dépurative et diurétique riche en nitrite de potassium , et ses feuilles peuve n t être utilisées pour faire de la soupe .

AUTRES ESPlCES D'autres espèces sont courantes, comme la pariétaire de Judée (Parietaria judaico), à tiges rosâtres , atteignant 80 cm, ou plus rares, comme la pariétaire du Portugal (Parietaria lusitanica) , qu'on trouve surtout sur du calcaire, dans les régions littorale s.

I!JdJHJJI!h Contrairement à la plupart des urticacées , les quatre cents espèces de ce genre plutôt mal défini sont glabres .

Ce sont des herbes annuelles ou vivaces des régions intertropica les, absente s seulement d 'Océanie .

Partais cultivées pour l'ornemen~ elles sont évidemment non-urticantes .

Leurs feuilles opposées, pétiolées, de forme trés variable, possèdent des stipules soudées.

PlliA À PETITtS FEUILLES Pilea microphylla est m ieux connue sous son nom angle-saxon d'artil/ery plant , ou artillery weed.

Elle le doit à la manière explosive dont ses fruits s'ouvrent en projetant leur graine au loin.

Autre caracté ristique étrange, ses trés petites feuilles entières sont de taille inégale de part et d 'autre de la tige.

Cette tige, trés ramifiée, ne dépasse pas vingt centimètres .

Cette petite plante pousse naturellement en Amérique , dans le Pacifique et en Asie, dans des terrains rocailleux , sur des vieux murs, etc.

Elle est cultivée en région tempérée comme plante d'intérieur.

P1LtA NAIN Malgré son nom, le piléa nain (Pi/ea pumila) est plus grand Gusqu'à 50 cm).

Il a de grandes feuilles d 'apparence trés différente , membraneuses , grossièrement dentées , avec deux nervures latérales , et des akènes d'un UN TRÉSOR DE BIENFAITS Les utilisations de l'ortie sont anciennes, nombreuses et trés diverses .

À l'âge de bronze, elle servait déjà à faire de solides tissus, des cordes , des filets , grâce à ses fibres , plus courtes que celles du lin, mais de qualité équivalente .

Hachée, elle permet de nourrir la basse-cour en augmentant la production d 'œufs.

Séchée , elle fait un bon fourrage, qui enrichit le lait des vaches.

Macérée , elle donne un excellent engrais biologiq ue, le « purin d'ortie » dont l'odeur est putride, mais les usages multiples : répulsif pour les pucero ns et les acariens, préventif pour les maladies comme la rouille ou l'oïdium, stimu lateur de croissance grâce à sa grande richesse en azote.

En décoction salée , elle permet de faire cailler le lait pour produire du fromage.

Préparée avec des feuilles fraîches, cuei llies en haut des tiges, la soupe aux orties est délicieuse .

On peut aussi l'utiliser pour faire des quiches, des soufflés ou de la gelée.

!:ortie a également une grande valeur pharmace utique : elle est anti­ allergisante , hémostatique, antiseptique et particulièrement bonne pour les reins et le système urinaire, ainsi que pour les o ng l es et les cheveux.

Sa racine est consommée au Maroc pour lutter contre l'hypertension .

Enfin , elle sert à la préparation industrielle de la chlorophylle qu'on retrouve dans nos chewing-gums et nos pâtes dentifrices.

millimètre en forme de larme pâle, partais marqués de pourpre .

Cette espèce d'Amérique du nord et d'Extrême-Orient faisait partie de la pharmacopée des amérindiens .

Pilea fontana, fort semblable, ne s'en distingue que par ses akènes noirs .

D'AUTRES GENRES NOTABLES L E GENRE SOLE/.OL /A Le genre Soleirolia est représenté par une seule espèce des Baléares , de Corse et de Sardai gne, Soleirolia soleirolii , aujourd'hui introduite dans d iverses régions, comme en Californie.

C'est une plante vivace naine à poils non-urticants, aux tiges trés fines et ramifiées, aux petites feuilles alternes, qui forme des à l'abri du soleil.

Trés connue en jardinerie (utilisée aussi pour l 'ornementation), elle y est vendue sous le nom d'helxine ou "tapis japonais », avec partais des cultivars à feuilles jaunes ou blanchâtres .

LE GENR E 08ETIA Parmi les espèces du genre Obetia figure un arbuste endémique de la Réunion, le" bois d'ortie» ou figue marron, Obetia ficifolia .

Urtican~ haut de trois à cinq métres, il possède pour son malheur de grandes feuilles dentées ressemblant un peu à celles des érables et trés appréciées des cochons.

À force d'avoir servi à les nourrir , il est devenu très rare.. »

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