Devoir de Philosophie

Ainsi parlait Zarathoustra

Publié le 31/03/2013

Extrait du document

Publié en quatre parties précédées d'un important prologue, de 1883 à 1885, Ainsi parlait Zarathoustra (Gallimard,

coll. « Idées «, 1971) était destiné à servir de « péri-style « au grand oeuvre que Nietzsche n'achèvera jamais : La

Volonté de puissance. Tous les grands thèmes de la philosophie nietzschéenne y sont présents, mais sous une forme

déroutante. La forme « poétique « ne doit pas nous faire ignorer l'importance des sujets abordés ni la rigueur de la

démarche nietzschéenne. Le livre se présente comme une succession de discours du personnage principal,

Zarathoustra. Le choix de ce personnage historique a de quoi nous surprendre. Zoroastre est le fondateur du

zoroastrisme ou du « mazdéisme «, religion qui enseigne que toute chose dans le monde s'explique par le combat

entre deux principes : ceux du bien et du mal. Le zoroastrisme est la religion qui donne à la morale une portée

ontologique. Il ne faut évidemment pas s'attendre à ce que le Zarathoustra de Nietzsche nous enseigne la même

doctrine. Si la morale a été la plus longue et la plus funeste erreur de l'humanité, Nietzsche convoque Zarathoustra

parce qu'il est le mieux à même de nous délivrer de l' erreur dans laquelle il nous a engagés. Le Zarathoustra de

Nietzsche n'est ni un fondateur de religion, ni un prophète, ni un sain,' : il est le porte-parole non pas d'une «

doctrine «, mais de la vie elle-même, et de la volonté de puissance qui en est le fond. Il parle de la part de la vie et

en faveur de la vie. Il se fait l'avocat de la vie contre ceux qui en sont les contempteurs, qui dévalorisent la vie et

l'ensemble de ses conditions (le corps, le désir, la passion, la lutte). Tout l'ouvrage est travaillé par ce combat entre

les valeurs, dont l'enjeu est de savoir si ce sont les valeurs affirmatives ou les valeurs négatrices de la vie qui

finiront par l'emporter et par s'affirmer comme la vérité ultime de l'humanité.

 

Les trois premiers livres furent écrits, dit Nietzsche, chacun en dix jours, moments d'une exaltation où tout, en son esprit, se mettait en place durant de longues marches près des rivages de la Méditerranée et dans les Alpes. Ils furent publiés au fur et à mesure, entre 1883 et 1884, ainsi que la quatrième partie, écrite moins subitement et qui parut confidentiellement. La première édition des quatre parties regroupées date de 1892, quatre ans après l'effondrement de Nietzsche.

 

« 1 I Nietzsche vers la fin de sa vie I Le surhumain, s'il n'est pas un modèle, n'est pas non plus un but Zarathoustra, cependant, regardait le peuple et s'étonnait.

Puis il dit: L'homme est une corde tendue entre la bête et le Surhumain, -une corde sur l'abîme.

Il est dangereux de passer de l'autre côté, dangereux de rester en route, dangereux de regarder en arrière -frisson et arrêt dan­ gereux.

Ce qu'il y a de grand dans l'homme, c'est qu'il est un pont et non un but : ce que l'on peut aimer en l'homme, c'est qu'il est un pas- sage et un déclin.

J'aime ceux qui ne savent vivre autrement que pour disparaître, car ils passent au­ delà.

J'aime les grands contempteurs, parce qu'ils sont les grands adorateurs, les flèches du Nietzsche ne peut être rendu respon­ sable de l'émergence du fascisme Mais le sang est le plus mauvais témoin de la vérité; le sang empoisonne la doctrine la plus pure et la transforme en folie et en haine des cœurs.

Et lorsque quelqu'un traverse le feu pour sa doctrine, -qu'est-ce que cela prouve ? C'est bien autre chose, en vérité, quand du propre incendie surgit la propre doctrine.

désir vers l'autre rive.

Zarathoustra est un L'homme comme la difficulté doivent être surmontés Qui de vous peut en même temps rire et être élevé ? Celui qui plane sur les plus hautes montagnes se rit de toutes les tragédies de la scène et de la vie.

Courageux, insoucieux, moqueur, violent -ainsi nous veut la sagesse : elle est femme et ne peut aimer qu'un guerrier.

Vous me dites : « La vie est dure à porter.

» Mais pourquoi auriez-vous le matin votre fierté et le soir votre soumission ? La vie est dure à porter : mais n'ayez donc pas l'air si tendres! Nous sommes tous des ânes et des ânesses chargés de fardeaux.

chant Il y a en moi quelque chose d'inapaisé et d'inapaisable qui veut élever la voix.

Il y a en moi un désir d'amour qui parle lui­ même le langage de l'amour.

Je suis lumière : ah ! si j'étais nuit! Mais ceci est ma solitude d'être enveloppé de lu­ mière.

Hélas, que ne suis-je ombre et ténèbres ! Comme j'étancherais ma soif aux mamelles de la lumière ! Et vous-mêmes, je vous bénirais, petits astres scintillants, vers luisants du ciel ! et je me réjouirais de la lumière que vous me donneriez.

Ainsi parlait ?.arathoustra, traduction de Henri Albert Nietzsche et sa mère en 1892 NOTES DE L'ÉDITEUR « Nietzsche est en proie à une révélation inéluctable de l'existence qui ne saurait s'exprimer autrement que par le chant et par l'image.

En lui, une lutte s'engage entre le poète et le savant, entre le visionnaire et le moraliste, l'un cherchant à disqualifier l'autre à tour de rôle ...

» Pierre Klossowski, Un si funeste désir, Gallimard.

imprécises, éblouissantes souvent : aucune voie ne mène dans la direction indiquée.

( ...

)Comparés à Zarathoustra, Jésus, Bouddha semblent serviles.

Ils avaient quelque chose à faire en ce monde et même une tâche accablante.

Ils n'étaient que des "sages", des "savants", des "Sauveurs".

Zarathoustra (Nietzsche) est davantage: un séducteur, riant des tâches qu'il assuma.

» Georges Bataille, Sur Nietzsche, Gallimard.

que l'on obtient, de loin en loin, par une lutte épuisante.» Albert Camus, L'Homme révolté, Gallimard.

« Les doctrines de Nietzsche ont ceci d'étrange: qu'on ne peut les suivre.

Elles situent en avant de nous des lueurs 1 VIP./ Sipa Jcono 2, 3, 4, 5 Roger-Viollet « Parce qu'il était l'esprit libre, Nietzsche savait que la liberté de l'esprit n'est pas un confort, mais une grandeur que l'on veut et «Le "royaume" de Zarathoustra est en effet, un peu comme le Thibet légendaire, une terre magique, féconde en coïncidences merveilleuses ainsi qu'en hallucinations aiguës; et féconde aussi en visions dilatées.

» Armand Quinot, Essai d'introduction au ?.arathoustra, éditions Martin Flinker.

NIETZSCHE 02. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles