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ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes

Publié le 22/02/2012

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François Seurel, le fils de l'instituteur, un adolescent un peu rêveur, mène une existence paisible et routinière dans les bâtiments de l'école qu'il habite avec ses parents. Un jour, Augustin Meaulnes, conduit par sa mère, vient s'inscrire comme pensionnaire à l'école. François partagera désormais sa chambre avec le nouveau venu. Très rapidement, «le grand Meaulnes», ainsi baptisé par les autres écoliers, s'affirme comme une personnalité profon-dément originale et fantasque, exerçant une véritable fascination sur ses camarades et, en particulier, sur François. Un matin d'hiver, Meaulnes réussit à s'attribuer le privilège, convoité par tous, de se rendre à la gare en voiture attelée pour attendre les grands-parents de François. L'attelage revient seul, Meaulnes a disparu. Il reviendra deux jours plus tard, harassé, semblant porter en lui-même un lourd secret, qu'il finit par livrer à François. S'étant égaré, il a découvert un domaine mystérieux peuplé d'enfants et de paysans costumés. Une petite fête s'y préparait pour accueillir Frantz de Galais et célébrer ses fiançailles avec une jeune fille qu'il devait ramener de la ville. Meaulnes revêtit un déguisement, participa à une promenade en bateau durant laquelle il fit la connaissance d'Yvonne de Galais, la soeur de Frantz. Il en tomba éperdument amoureux. Brusquement, la fête tourna court. Frantz revenu seul, désespéré, sans la fiancée qui ne voulait plus l'accompagner, tenta de se suicider, avant d'être recueilli par des bohémiens. ?


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« seconde est en réalité Jeanne, auprès de qui Alain-Fournier tentera vainement de se consoler.Quant aux lieux, Ste-Agathe (Epineuil-le-Fleuriel), la rivière, la Ferté d'Angillon (La Chapelle d'Angillon), ils sontminutieusement décrits comme si l'auteur avait voulu fixer à tout jamais ses lumineux souvenirs d'enfance. L'aventure initiatiqueLe Grand Meaulnes continue de toucher les sensibilités car le lecteur y retrouve ce qu'il y a de plus profond en lui.D'abord, dans les détails de la vie quotidienne : les soirées en famille, l'attente des jours de fête, l'atmosphère d'uneécole, la douceur des promenades à la campagne, dans le soleil ou dans la neige.Ensuite, c'est le récit d'un passage fondamental : celui de l'enfance heureuse et paisible à l'adolescence où tous lesrêves sont possibles, mais aussi tous les déchirements, les angoisses, les engagements sans restriction dansl'amitié, l'amour fou; passage à l'âge adulte qui se fait mal, comme si l'auteur ne l'acceptait pas.

La mort précoce enaura arrêté l'élan.Certains critiques ont décelé dans l'œuvre un itinéraire quasi mystique, en ce sens que l'amour humain seraitprofondément insatisfaisant et irréalisable et que l'homme aspirerait toujours à un «ailleurs» ou à un Dieu.Cette peur d'un bonheur présent, laissons à Alain-Fournier le soin de l'exprimer: «Peur de voir s'évanouir bientôtentre ses mains ce bonheur inouï qu'il tenait si serré, tentation terrible de jeter irrémédiablement à terre, tout desuite, cette merveille qu'il avait conquise.

» Le Grand Meaulnes d'ALAIN-FOURNIER Toute la vie brève d'Alain-Fournier (1886-1914) se confond avec son unique roman.

Il fut captif d'un seul rêve quine pouvait s'épancher que dans un chef-d'œuvre ou dans la mort.

Le Grand Meaulnes est né de ces paysages deSologne où il avait passé son enfance et vers lesquels, abandonnant une carrière navale, il n'avait pu s'empêcher derevenir.

Le cours où Augustin Meaulnes prépare son brevet d'instituteur rappelle l'école où son père faisait la classe.Mais Alain-Fournier devait rencontrer deux hasards.

Le premier, c'est une « belle jeune fille » à peine entrevue surles marches du Grand-Palais et dont la quête allait l'obséder pendant huit années : lorsqu'il la revoit enfin, en 1913,le seul miracle qui soit né de sa souffrance, c'est que le Grand Meaulnes est écrit.

Le second hasard, c'est, moins dedeux mois après la déclaration de guerre, la mort au coin d'un bois.A part trois lettres d'Augustin Meaulnes et le Journal qu'il a tenu dans son Cahier de devoirs mensuels, tout ce quenous savons de cette étrange histoire est rapporté par François, l'inséparable ami d'enfance, le camarade, desbancs d'écolier et des escapades en forêt, le complice des rêves enfantins, des serments d'amitié et des secretsfutiles ou tragiques.Au hasard d'une fugue, Augustin Meaulnes a pénétré dans un domaine inconnu où se déroulait une fête d'enfants.

Ily a rencontré une jeune fille, celle qui sera « la fée, la princesse et l'amour mystérieux de toute notre adolescence »(p.

206), Yvonne de Galais.

Un coup de feu rompt brutalement le charme de ces réjouissances enchantées : Frantz,le frère d'Yvonne, a tenté de se suicider parce que sa fiancée, Valentine, en l'honneur de qui la fête était donnée,n'est pas venue.Meaulnes quitte le domaine et aura beaucoup de mal à le retrouver.

Mais il finit par revoir Yvonne de Galais etl'épouse.

Frantz, à la recherche de Valentine, charge Meaulnes, qui part pour Paris, de cette mission.

Un jour, surles quais, Meaulnes aperçoit une jeune fille.

Il en tombe éperdument amoureux, mais, apprenant qu'elle n'est autreque Valentine, il s'en détourne à jamais.

Il rentre au pays pour apprendre que sa femme est morte, confiant leurfillette à François. • Cristallisation du rêve : à l'époque du Grand Meaulnes, le symbolisme finissant a des couleurs d'automnemélancolique.

Claude Debussy vient de faire représenter à l'Opéra-Comique le Pelléas et Mélisande qu'il a composésur un poème de Maurice Maeterlinck (1912).

C'est le temps des contrées mystérieuses, des songes et dessortilèges, des amours pures comme les fontaines, des souvenirs à demi rêvés.

C'est le dernier écho de Gérard deNerval : « Telles sont les chimères qui charment et égarent au matin de la vie.

J'ai essayé de les fixer sansbeaucoup d'ordre, mais bien des coeurs me comprendront.

Les illusions tombent l'une après l'autre, comme lesécorces d'un fruit, et le fruit, c'est l'expérience.

» Alain-Fournier n'aura pas assez vécu pour que l'expériencedécristallise cet amour impossible qui l'a tourmenté et envoûté jusqu'à ce qu'il l'emprisonne dans une oeuvre. • Roman du souvenir : à la lisière de l'imaginaire, de l'amitié, aux confins de l'amour, de ce no man's land trouble oùles adolescents mêlent leurs sensations confuses, perçoivent le monde extérieur avec des regards intérieurs, leGrand Meaulnes décrit les derniers enchantements de l'enfance. Cinéma : Jean-Gabriel Albicocco, le Grand Meaulnes (1967).. »

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