Devoir de Philosophie

Alberto MORAVIA : L'Ennui

Publié le 24/09/2012

Extrait du document

Publié en 1960, L'Ennui est l'un des ouvrages d'Alberto Moravia (1907- 1990), romancier et essayiste romain, qui ont eu le plus de succès. Il a été traduit en dix langues, et a fait l'objet d' une adaptation cinématographique réalisée par le metteur en scène italien Damiano Damiani.

Le livre est construit d'une façon simple et linéaire et pour une fois fait l'économie de ces machineries narratives souvent laborieuses par lesquelles l'écrivain met ses personnages à l'épreuve...

Le titre du livre (...) ne doit pas induire en erreur : on se tromperait en effet en considérant l'auteur comme le poète de l'ennui. Son oeil est trop pénétrant, sa façon d'observer la fragilité humaine trop aiguë. La description des hommes incapables d'aimer est toujours accompagnée d'une sorte de passion...

« Photo De la hay e 1 S ipa- P ress "!/ n'y a qu'un e c h ose qui so it plu s m yst é ri euse qu e la s ati sfac ti on, c'es t l'in satisfa ction.

" Cet aph ori sm e de M ora­ v ia peut expliqu e r p ourqu oi ce roman ­ c ie r s'int éresse à l'ennui .

Illustr a tion J.

Sim on Le livre Une réalité insuffisante "La sensation de l'ennui naît en moi( ...

) de l'impression d 'ab surdité d'une réalité insuffisante , c'est-à-dire inca­ pable de me persuader de sa propre existence effective." Dans le prologue du livre , Dino, célibataire de trente-cinq ans, fils d'une veuve fortunée, tente de s'expliquer à lui-même un senti­ ment qu' il lui semble avoir toujours éprouvé.

Son indicible ennui, il a cherché d'abord à le fuir dans la peinture et la vie d 'artiste ; mai s, devant son échec, il lâche son atelier de la via Margutta , à Rome, pour retourner chez une mère qui l'irrite pourtant par son goût effréné de 1 'argent.

La seule chose qui semble lier Dino à J'existence, c'est sa curiosité, une insatiable curiosité d'entomologiste, pour tout ce qui regarde de près ou de loin le sexe.

C'est cette curiosité qui l'amène à s 'intéresser à Cecilia , jeune modèle qui a été la maî­ tresse d' un vieux peintre, un voisin de Dino tout juste décédé .

Le vieil artiste semble s'être servi d'elle pour se suicider , en quelque sorte, par épui sement érotique.

Dino n'est nullement épris de Cecilia , jeune fille apparemment assez insignifiante, quand il entame sa liaison avec elle.

Mais quand il découvre qu 'en dépit de la posses sion physique cette maîtresse reste pour lui insaisissable, qu'elle ne veut ni l'épouser, ni lui être fidèle, une jalousie maladive s'empare de lui, le poussant au déses­ poir.

Il tente alors de se suicider dans un accident d'auto, dont il réchappe.

Sur son lit d'hôpital , il retrouvera une certaine sérénité .

Une lucidité sans complaisance C omme souvent chez Moravia, la sentimentalité est absente d 'une histoire d'amour où seuls comptent l'acte sexue l et le désir de posses sion .

Rien n'est plus loin de la mélancolie en vogue au XIX e siècle que cet ennui sec et lucide qui nous est dépeint par Moravia.

A aucun moment , celui-ci ne cherche pour ses héros la sympathie du lecteur.

Mais, en même temps, il n'en fait pas des monstres.

Il se contente d'analyser froide­ ment une liaison plutôt banale , dont le my stère -bien que très profond -e st privé de son habituel halo romantique.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles