Alberto SAVINIO : Enfance de Nivasio Dolcemare

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Sim on "Tant qu e dur ère nt la jeunesse et ses d on -q ui ch ottism es, Nivasio allia à un cinglant mépris pour l es cla sses supé­ rieur es une sympa­ thi e confiame (pour) les vert us p opu­ lair es." Dan s la pré­ face de ce récit auto­ bi og raphiqu e, le fils d e famille expliqu e co mment , par la suite , sa v ision a c han gé : plus il d ev ie nt adult e, plu s il appr éc ie "le profit (.

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)tiré de ce conta ct "naturel" avec la classe privilégiée." Le livre Une rêverie autour de l'enfance 1 1 ne s'agit pas ici d'une autobiographie comme les autres.

Fils d'aristocrates italiens, l'auteur, qui est né cinquante ans auparavant à Athènes, voit son enfance à travers le filtre de son imagination d'adulte, tout imprégnée d'une mythologie très personnelle et d' un humour grâce auquel il fait se côtoyer, au fil des pages , les habitants de 1 'Olympe et ceux de la villa Dolcemare .

Dans les salons de cette dernière , on voit défiler des diplomates, des représentants d'une aristocratie cosmopo­ lite, de hiérarchie s ecclésiastique et militaire , des hommes d'affaires et des artistes en tous genres, comme cette Deolinda Zimbalist, violoniste autrichienne que son infortune oblige à abandonner son violon pour être gouvernante du petit Nivasio.

Les événements qui marquent l 'enfance de Nivasio sont tantôt burlesques, comme l'histoire du redoutable chef de bande déguis é chez la mère de Nivasio en soubrette, tantôt sociolo­ giques, comme le choix des domestiques , l'apparition de l'automobile , la première reprise des jeux Olympiques, tantôt religieux , comme la confrontation du Dieu de l'église ortho­ doxe que l'enfant suppose caché derrière le rideau rouge de l'icono stase , avec son Dieu à lui , qui est catholique.

Un chapitre à la fois comique et tendre est consacré à l'initia­ tion sexuelle du jeune Nivasio par Cléopâtre , une jeune domes­ tique venue d'îles lointaine s, avec qui il découvre- entre autres choses -que le pied de la femme est, comme le dit saint Paul , " un terrible instrument de luxure".

U ne visio n burlesque de la vie S' il ne se laisse pas trop décontenancer par la bizarrerie e t l'humour de cette autobiographie, le lecteur peut apprendre à reconnaître, comme 1 'a fait le narrateur, "à l'odeur ", voire "au toucher ", ! '"Europe molla ssonne et salon­ narde " décrite par Savinio, celle d'avant 1914.

Des images sau­ gren ues et des réflexions désabusées mais sans amertume sur la bêtise humaine ponctuent 1 'évocation à la fois poétique et cocasse qui est faite ici d'une adolescence vécue dans une haute socié té décadente .. »