André Pieyre de MANDIARGUES : L'Age de craie

« La femme de Pie yre de Mandiargues , Bona Tibertelli, était peintre ; elle illustra certains de ses ou­ vrages.

Le livre Le poème formulé comme « splendeur baroque» A u fil des pièces lyriques , une nature hostile est présentée sous un aspect minéralisé et pétrifié : les références à un « lac tout gelé », à la terre « froide », au ciel > qui «pleure et sue la cendre >>, à l'étang décrit comme un« disque d 'eaux morte s muées en plomb >>, au jardin « moisi >> qui« n'a plus d'odeurs >> en témoignent.

Des chevaliers errants font écho à des figures féminines blessées ou inatteignables qui peuplent ces sortes de saynètes (les poèmes sont narratifs et figurent des ébauches d'histoires , dan s une mise en scène toute théâtrale , s pectaculaire et baroque) et ces jeux de miroir s véhiculent, dans un savant entrelacs thématique et verbal, finement tressé, les infinie s variations de J'érosion du temps, de la ruine , de la fragilité de J'être humain , autant de thèmes que Pieyre de Mandiargue s pré sente de façon très imagée.

Un univers onirique L 'Age de crai e est un recueil de poésies (quarante pièces composent cet ouvrage) qui parut en 1948.

Ces écrits de j e une sse, rasse mblé s dan s un cahier que l 'auteur se décida à publier après la guerre , manife stent la volonté , exprimée par l'auteur dan s sa préface , « d'in sc rire une émotion dans une forme a pprochant autant qu'il se peut le cristal , et l'acte poétique ainsi connu est plutôt une opération de repli sur soi-m ême que d 'ouve rture vers autrui , l'apposition d' un sceau magi stral plutôt qu'une offre de main tendue >>.Le poème se définit donc comme une entité close sur elle-même , autonome , et lais sant le véritable « moi >> du poète intact et protégé.

Animé par la lecture des romantique s allemands , de Coleridge, de Lautréamont (pour ne citer que quelques-uns des écrivains qui nourrirent sa sensibilité poétique) , Pieyre de Mandiargue s privil égie un mond e onirique .

Il convient de rappeler à cet éga rd le rôle primordial imparti à la merveille : « La poésie , comme l'art, es t insépara ble de la merveille >>,note l'auteur dan s sa pré sentation.

Cette merveille participe à la dimension visuelle et fortement imagée de ses poème s.. »