Devoir de Philosophie

ARIOSTE : Roland furieux

Publié le 21/02/2013

Extrait du document

Matteo Maria Boiardo, auteur du Roland amoureux (1476-1494) dont Arioste s'est inspiré, était, lui aussi, attaché à la famille d'Este. Le Roland furieux (1516-1532) connut un grand succès à la Renaissance, aussi bien dans les milieux cultivés que populaires ; cette tradition s'est d'ailleurs perpétuée, le Roland furieux étant encore adapté pour le théâtre de marionnettes, surtout en Sicile...

« « Astolphe défit un chaînon dont il lia les mains à ce misérable derrière le dos ...

» - -- - --- EXTRAITS Roland se lamente, car il aime Angélique et elle ne l'aime pas Pendant que ce chevalier se lamente, se dé­ sole, et que de ses yeux il fait deux tièdes fontaines, pendant qu'il prononce ces paroles et d'autres qu'il n'est pas besoin de dire, son heureuse fortune permet qu' Angé­ lique entende ses plaintes.

C'est ainsi que dans une heure, dans un moment, survien­ nent des événements qui ne se représente­ raient pas dans un es­ pace de plus de mille ans.

Avec une grande atten­ tion, Angélique a écou­ té les plaintes et les paroles et a vu la triste contenance de celui dont l'amour la pour­ suit.

Ce n'est pas la première fois qu'elle entend ses tendres aveux : mais plus dure et plus froide qu'une pierre, elle ferme son cœur à la pitié, comme celle qui méprise tout le monde, ne croyant aucun homme digne d'elle.

Bradamante a délivré Roger, qui, monté sur l'hippogriffe, s'envole dans les airs Elle (Bradamante) aperçoit l'hôtelier et sa famille, qui à la fenêtre, qui dans la rue, les yeux levés au ciel, comme pour voir une éclipse ou une comète.

La dame vit alors une autre merveille bien plus difficile à croire : elle aperçut un grand cheval ailé, traversant les airs emportant un cavalier tout armé.

Ses ailes étaient fort larges et de diverses couleurs ; sur son dos était un cavalier armé d'un fer lumineux et brillant et se dirigeant droit vers le couchant.

Bientôt il disparut derrière les hautes montagnes.

C'était, comme le disait l'hôtelier, et il était dans le vrai, un magicien qui prenait souvent cette route, en s'éloignant plus ou moins.

Toujours éperdu d'amour, Roland est pris par la folie Quiconque s'est laissé prendre aux pièges de l'amour doit chercher au plus vite à s'en délivrer avant que ses ailes y soient prises à leur tour.

Qu'est-ce, en somme, quel' amour, sinon une folie, au jugement de tous les sages ? Si tous n'ont point le même délire que Roland, quelque autre signe manifeste toujours leur démence.

En est-il de plus clair que se perdre soi-même pour vouloir en perdre un autre ? Différents sont les effets de cette folie, mais c'est la même cause qui la produit ; c'est comme une vaste forêt présentant mille chemins divers où l'on ne peut entrer sans courir le risque des' égarer.

L'un va devant, l'autre retourne sur ses pas ; celui-ci prend à droite, celui-là à gauche.

En somme, celui qui s'est laissé envahir par l'amour, outre les tour­ ments de son père, pleure, dans d'étroites chaînes, la perte de sa liberté.

« ...

Roger, loin de la clarté du jour, était étendu, les bras et les jambes chargés de chaînes ...

» , NOTES DE L'EDITEUR Ludovico Ariosto (1474-1533), que l'on appelle l' Arioste en français, était un esprit brillant et très cultivé, typique de l'humanisme de la Renaissance.

Hormis le Roland furie"'!- (Orlando furioso) - un des deux poèmes épiques italiens, avec La Jérusalem délivrée du Tasse, à avoir résisté au temps -, l' Arioste a écrit des Satires et des Chapitres.

Il était au service de la famille d'Este, qui régna sur Ferrare, puis sur Modène.

Après Dante, Pétrarque et Boccace, on peut dire quel' Arioste est, dans le temps, le quatrième grand écrivain italien.

la fin d'un chant en plein suspense, etc.) et l'élégance toujours égale de sa strophe justifient ce succès.

» M.

Arnaud, «Le Roland furieux a été l'une des œuvres les plus célèbres de la Renaissance, peut­ être même la plus populaire ; sa richesse et sa diversité, l'adresse de !'écrivain (Arioste invente tous les trucs que reprendront Dumas père et les grands feuilletonistes : le passage constant d'un épisode à l'autre, 1 gravure d'après Titien, B.N.

/coll.

Viollet 2, 4, 5 gravures de De Launay/ B.N.

3 gravure de Ponce/ B.N.

Histoire des Littératures, La Pléiade, 1968.

Un opéra a été tiré du célèbre poème de l 'Arioste ; il a pour auteurs Vivaldi (musique) et Bracccioli (livret); il fut créé à Venise en 1727.

Le personnage d'Orlando (Roland) fut repris à diverses reprises par l'opéra baroque.

L'ARIOSTE 02. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles