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Belle du Seigneur de Cohen

Publié le 05/04/2013

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Belle du Seigneur contient nombre de références à la religion juive. Sola!, représentant de sa race, est persécuté par l' antisémitisme hitlérien. On pourra consulter aussi, à ce propos, Ô vous.frères humains ( 1972) et surtout Le Livre de ma Mère (1954). Les cinq cousins de Sola! font irruption dans la quatrième partie du roman. Belle du Seigneur s'inscrit dans un cycle qui comporte aussi: Sola! (1930), le truculent Mangeclous ( 1938) et Les Valeureux (1969).


« « Dans le haut cavalier aux noirs cheveux ( ...

), au visage net et lisse, sombre diamant, elle reconnut celui que son mari lui avait, en chuchotant, montré de loin, à la réception brésilienne.

» EXTRAITS Solal prononce devant Ariane un réquisitoire contre la séduction Regardez le babouin dans sa cage , regarde z­ le qui fait de la virilité pour plaire à sa ba­ bouine, regardez-le qui se tape de grands coups sur la poitrine (.

..

) .

Ensuite, il secoue les barreaux de la cage et la babouine fondue et char­ mée trouve que c'est un fort, un affirmatif, qu'il a du caractère, qu'on peut compter sur lui.

Et plus il secoue les barreaux et plus elle sent qu'il a une belle âme, qu'il est propre moralement , che~ valeresque, loyal, un ba­ bouin d'honneur.

Bref, /'intuition féminine .

Alors, la babouine émer­ veillées' approche en re­ muant le derrière , elles tiennent toutes, même les vertueuses , à beaucoup le montrer, d' où jupes étroites, et elle demande timidement au babouin , les yeux chastement baissés : « Aimez-vous Bach ? » Mais Cohen est aussi capable de chanter l'amour Sainte stupide litanie, chant merveilleux, joie des pauvres humains promis à la mort, sempiternel duo, immortel duo par la grâce duquel la te rre estfé condé e.

Elle lui disait et redisait qu'elle /'aimait , et elle lui de­ mandait, connaissant la miraculeuse ré­ ponse , lui demandait s'il l'aimait .

Il lui disait et redisait qu'il l'aimait , et il lui de­ mandait, connaissant la mira culeuse ré­ ponse, lui demandait si elle l'aimait .

Ainsi l'amour en ses débuts .

Monotone pour les autres , pour eux si intéressant .

Pourtant, cet amour se dégrade peu à peu par sa répétition Lorsqu'elle se dirigeait vers lui avec des in­ tentions , elle serrait toujours les molaires comme pour mordre, ce qui faisait saillir les muscles des joues et déclen chait en lui un fou rire tant bien que mal maîtrisé .

Inspirée par Mozart elle tendit ses lèvres qu'il prit aussitôt, ravi d'échapper au spasme de triste gaieté et feignant comme elle un vif plaisir.

Mais elle, elle ne savait pas qu'elle feignait .

Durant le baiSer qu'il prolongea par ce qu 'il ne trouvait rien à lui dire, il pensait qu'au temps de Gen è ve un accompagne­ ment musi c al pour bai­ sers n'était pas jugé né cessaire .

En ce temps­ /à, leur amour fournis­ sait la musique .

Lors d'une scène de jalousie rétrospective Il s'empara de la coupe de mousse au chocolat, en lança le contenu sur la copulée , en visant mal exprès pour ne pas l' at­ teindre .

Mauvais calcul, car il était peu habitué aux jeux du cirque.

Le coup porta donc juste et la mousse au cho co­ lat éclaboussa le beau visage.

Elle resta immo­ bile , éprouvant un plai­ sir de vengean ce à laisser couler les traînées brunes, porta ensuite sa main à sa joue, contempla sa main salie.

(.

..

) «Je suis un ignoble, murmurait-il .

- Tais­ toi, ce n'est pas vrai, tu es mon souffrant », disait-elle, et il lui baisait la main, lui mouillait la main de ses larmes .

Gallimard, 1968 « Solal et son Ariane, hautes nudités à la proue de leur amour qui cinglait , princes du soleil et de la mer, immortels à la proue, et ils se regardaient sans cesse dans le délire sublime des débuts.

» NOTES DE L'ÉDITEUR « A sa parution en 1968, Belle du Seigneur, roman d' un inconnu pour le grand public, roman " illuminé de jeunesse" d'un auteur de soixante-quatorze ans, étonne par sa richesse les critiques.

Le grand prix du roman del' Académie française confirme l'excellence du livre.

Son entrée dans la Pléiade en 1986 en fait désormais un classique.

» Christel Peyrefitte, préface de l'édition de la Pléiade , Gallimard, 1986.

«Ensuite est arrivé ce chef-d 'œuvre absolu qu 'est pour moi Belle du Seigneur.

Chef­ d'œuvre absolu sur plusieurs plans: plan social, plan affectif , plan spirituel, plan physique.

Et par-dessus tout plane une sorte de grandeur, de tristesse et de foi qui est pour moi un mélange unique.

» Joseph Kessel, Radio suisse romande , le 15 décembre 1972.

«Je n'ai jamais lu, dans la littérature universelle, rien d'aussi précis - au sein de la fièvre et de la dérision -sur la dégradation du faux amour livré à lui­ même.

Le supplice de deux êtres qui sont rivés l'un à l'autre par une hallucination du désir et qui ne parviennent plus, ni à se détacher, ni à s'aimer véritablement, c'est­ à-dire à se vouloir du bien mutuellement et se réjouir de vivre ensemble, nous le subissons avec eux, jour après jour et heure par heure.

» Robert Poulet, Rivarol, le 29 août 1969.

1 Gamm a 2, 3, 4 peintur es de Tam ara de Lem picka: F emml' e11ja1111e.

Paris.

coll.

p rivée: Portrait d'J10111111e au cfwpm11.

Paris.

M usée Nat i on. »

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