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BERANGER : Chansons.

Publié le 23/10/2012

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BERANGER : Chansons. L'art de la chanson Né en 1780, mort en 1857, Pierre-Jean de Béranger a connu son heure de gloire entre 1812 et 1830. Témoin passionné et engagé de toutes les tensions politiques et sociales de son temps, il les a exprimées dans des compositions vivantes et entraînantes. Une verve fantaisiste et un style mordant lui permettent de s'attaquer à tous les sujets en vogue dans la chanson de l'époque. Un cabaret réputé, Le Caveau, l'accueille et lui apporte une première consécration. Fervent admirateur de Napoléon, Béranger était résolument opposé à la Monarchie. Il ne se gênait pas de donner à certaines de ses chansons un ton virulent de pamphlet politique. Comme sa popularité lui offrait un large écho, son franc « chanter « lui a valu la censure, la prison à deux reprises et des amendes conséquentes. A l'avènement du romantisme, le style de Béranger a de la peine à s'accorder aux nouvelles tendances littéraires et artistiques. Pourtant, Victor Hugo lui-même rendra hommage au genre dans ses Chansons des rues et des bois. C'est que le chansonnier revendiquait la chanson comme un art. Lorsque Napoléon III accède au pouvoir en 1848, les républicains reprocheront à Béranger ses sympathies bonapartistes. Par ses chansons à la gloire du premier Napoléon, il aurait contribué au retour de la famille impériale. Béranger, comme l'ensemble de ses compatriotes, avait mal supporté les dé...

« EXTRAITS --------------~ Le Roi d'Yvetot Il était un roi d'Yvetot Il n'avait de goût on ére ux Qu 'une soif un peu vive ; Peu connu dans l' histoire ; Se levant tard, se couchant tôt, D orman t fort bien sans g loi r e, Et couronn é par J ea nn eton D 'un simp le bonnet de coton, Dit- on.

Mais en rendan t son peuple heureux, Ilf aut bien qu'un roi vive.

Lui-m ême, à table et sans supp ôt, Sur chaqu e muid leva it un pot D'imp ôt.

Oh ! oh ! oh ! oh ! ah ! a h ! ah ! ah! Quel bon petit roi c'é tait là ! Oh ! oh ! oh ! oh ! ah! ah ! ah ! ah! Quel bon petit roi c'é tait là ! Le censeur La , L a.

L a, la .

/ (.

..

) Il faisait ses quatre repas D ans son palais de chaum e, Et sur un âne, pas à pas , Par courait son royaume.

J oyeux, simple et croyan t le bi en , P our toute garde il n'av ait rien Qu 'un chien.

Oh! oh ! oh ! oh ! ah ! ah ! ah ! ah ' Quel bon petit roi c'é tait là ! La , l a.

Paillasse J'suis né Paillasse, et mon papa , Pour m 'lancer sur la place, D 'un coup d'pied queuqu 'part m'attrapa , Et m'dit : Saute, Pai llasse ! T'as le jarr et dispos , Quoiqu 'tay' l'ventre gros Et fajac' rubiconde .

N'saut'point- z à demi, Paillass' mon ami : Saute pour tout le monde 1 P our gagner la pièc' ronde.

N'saut' point-z à demi . ..

Content co mme un gueu x,}' m'en allais , Qu and un seig neur m'arr ête, Et m'don n' l'emp loi, dans son palais, D 'un p'tit chien qu'il r eg rette.

L e c hien sautait bien, J' surpasse le c hien ; Ma mèr ', qui poussait des hé las En m' voyant prendr' ma course, M 'habill e avec son seul mat' las, M 'disant: Cefut ma r'sso urce ; Là d'ssousfais , monfils , Plus d'un envie ux en gronde.

N'saut' poin t-z à demi ...

Les re lique s Ce que d'ssus je fis NOTES DE L'ÉDITEUR « Béranger est un re prése ntant ty pique de la bourgeoisie du début du xrxe siècle, imbue de Voltaire et dont la religion tient plus d 'un solid e épicurisme que des pères de l'Église.

Aussi bien est-ce dans la chanson g rivoise qu' il connut ses premi ers suc cès.

Il s'adressa it à un e bour geois ie avide de jouissance , avide de jouir d'un e puis sance que l 'Empire avait affe1mie.

L 'épicurisme comme les aspiratio ns politiques de la ma sse de la bourgeoisie sont parfaitement exprimés par l e débonnaire et pacifique Roi (.

..

) d 'Yvetot que Béra nger opposait , en 181 3, à 1 'Empire dont la fureur guerrière, alli ée à la crise économiqu e, avait fini par lasser la riche bourgeoi s ie elle-même.

»Lorsque la féoda lit é voulut r epre ndr e sa place d an s le pays à la faveur de la R esta uration , ce fut un réve il brutal pour l a grande bourgeois ie ; pour rés ister efficace ment elle dut s'a ppuyer sur la masse du peuple.

» B éra nger emport é par le mouv em ent se trou vait juste m ent au point de rencontre du p etit peuple et de la grand e bour geoisie .

Il dev int la vedett e à la foi s de s gog uettes du 1 bois gruvé de Charlet 2.

J.

4.

5 gravure s de Grand vill e.

éd.

Fournier Aîné.

Paris.

1840 faubourg et du salon du banquier.

Ce n 'éta it pas là doubl e jeu , mai s l 'ex pre ssion d'un se ntiment unanime contre la réac tion féodale et clé rica le, impo sée par le s a rm ées é tr angè res.

Pourtant la réac tion nobiliair e, qui se parait de toute s le s ve rtu s c hr étie nnes, éta it prête à accepter les pir es gaudriole s de Béranger.

Louis XVIII lui-même ne profe ssait-il pas qu' " il faut p ardonner bien des choses à l'auteur du Roi d'Yve tot "?» Pierre Brochon , introduction à L a Chanson Française -B éran ger et son t emps, Pari s, Les C lassiques du Peuple, Editions socia les, 1956 .

BÉRA NGER 02. »

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