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Britannicus (1669) - F I C H E S - œ U V R E S

Publié le 26/03/2015

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Le pouvoir politique se présente, dans Britannicus, sous le signe de l'usurpa­tion : Agrippine a usurpé au profit de Néron le pouvoir impérial qui revenait de droit à Britannicus (I, 2). Mais elle tente de l'usurper une seconde fois, en réclamant à Néron une part de ce pouvoir : or la loi de Rome interdit qu'une femme exerce le pouvoir impérial. Mais pour Agrippine, Rome a moins d'importance que son désir de domination (I, 1, v. 43). Dès la scène d'exposition, le pouvoir politique est donc menacé : il est un enjeu entre la mère et le fils.

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Le pouvoir politique se présente, dans Britannicus, sous le signe de l'usurpa­ tion : Agrippine a usurpé au profit de Néron le pouvoir impérial qui revenait de droit à Britannicus (1, 2).

Mais elle tente de l'usurper une seconde fois, en réclamant à Néron une part de ce pouvoir : or la loi de Rome interdit qu'une femme exerce le pouvoir impérial.

Mais pour Agrippine, Rome a moins d'importance que son désir de domination (1, 1, v.

43).

Dès la scène d'exposition, le pouvoir politique est donc menacé : il est un enjeu entre la mère et le fils.

Un autre facteur de dégradation tient au fait que ce pouvoir impérial est aux mains des courtisans, qui l'exercent de manière occulte : ce sont les affranchis, ces anciens esclaves, qui manipulent les grands.

De la même manière que Pallas a gouverné l'empereur Claude (1, 2, v.

200·202), Narcisse représente l'âme damnée de Néron, qu'il manipule (Il, 2, v.

446 à 448) tout en trahissant Britannicus, son maître.

Son pouvoir négatif ne trouve pas d'opposition suffisamment forte dans la personne de Burrhus, le gouverneur intègre de Néron : l'acte IV montre la supré­ matie du traître sur l'homme de raison et de principes qu'est Burrhus (se.

3).

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~~«!':5- P~~~,.?-~~ Agrippine représente une figure passionnelle du pouvoir : sa volonté de régner est telle qu'elle ne parvient pas à prendre en compte l'intérêt de Rome ; elle est même prête à renier son fils et à s'allier avec Britannicus pour conserver un pouvoir qu'elle sent lui échapper (v.

832 à 854).

Bien que n'étant que la mère de l'empereur, elle occupe quinze scènes sur les trente-trois que compte la pièce : son omnipré­ sence et l'abondance d'une parole toujours centrée sur le JE montrent bien que, pour elle, le pouvoir est une fin en soi, nécessaire à la satisfaction de ses désirs.

Dans la scène qui l'oppose à Burrhus (1,2, v.

169 à 220), le discours politique et rationnel de Burrhus est inopérant: les pulsions et la passion l'emportent chez Agrippine.

Dans Britannicus, les conflits privés interfèrent tellement avec les enjeux poli­ tiques qu'ils finissent par les effacer: Rome et le Sénat, les deux figures essentielles du pouvoir politique, à côté de l'empereur, ne sont cités que de manière occasion­ nelle.

Le lieu central de la tragédie est un lieu privé : la chambre de Néron, désormais fermée à Agrippine.

Le conflit essentiel est donc celui qui oppose Néron à sa mère.

De même, le langage politique disparaît très vite, submergé par une parole passionnelle: Néron ne parle jamais en tant qu'empereur, il se contente de distribuer les rôles (faire entrer ou sortir les gens).

Jamais il ne monologue ni ne délibère avec un conseiller : sa parole est répétitive et inefficace.

La scène 2 de l'acte Il illustre parfaitement cette dégradation du langage politique sous l'effet de l'amour: lorsque Néron paraît pour la première fois, c'est pour se dire« amou­ reux» et incapable d'agir ou de parler en face de Junie (v.

409 sq).

La naissance d'un tyran Ainsi qu'il l'annonce dans la Préface à Britannicus, Racine montre Néron en «monstre naissant».

De fait, la pièce s'ouvre à un moment charnière pour Néron: il vient, par l'enlèvement de Junie, de rompre avec les trois premières années de son règne, placées sous le signe de la raison et de l'équilibre (1, 1-2, v.

180 sq).

Il s'agit là d'un premier acte de violence qui en entraîne d'autres, et la dynamique. »

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