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Cathédrale (la) de Joris-Karl Huysmans (analyse détaillée)

Publié le 22/10/2018

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Cathédrale (la). Roman de Charles Marie Georges, dit Joris-Karl Huysmans (1848-1907), publié à Paris en extraits dans l'Echo de Paris en octobre 1898, et en volume chez Stock la même année.

 

Ce roman est le premier qui s'inscrive dans la lignée catholique de l'œuvre de Huysmans, après ce que l'on peut appeler une conversion marquée par En mute (1895).

 

Depuis trois mois, Durtal se trouve à Chartres. Il y a suivi son confesseur et ami l'abbé Gévresin

qui pensait ainsi l'aider à traverser une crise spirituelle. Gévresin est assisté par l'abbé Plomb, jeune homme instruit et mystique. Durtal ne ressent que plus encore, dans ce lieu de ferveur, l'andité de son âme. Il se lie avec l’abbé Plomb avec lequel il disserte de l'architecture de la cathédrale de Chartres qu’ils visitent fréquemment ensemble. L'article que Durtal écrit sur Fra Angelico ne peut combler son vide intérieur et il pense faire retraite. Ses pas le menant toujours à la cathédrale, il se raffermit peu à peu dans le projet dont il s'entretient avec l'abbé Plomb, de devenir oblat à l’abbaye de Solesmes. Cependant Durtal hésite encore à se retirer du monde. Les visites des alentours, ses études de symbolique chrétienne ne font que retarder le moment crucial. Malgré les doutes qui l'assaillent Durtal se décide enfin et se rend à Solesmes avec l'abbé Plomb.

 

La crise spirituelle de Durtal, qui est sans doute celle de Huysmans, est scandée par des considérations sur la symbolique chrétienne : « Elle a été l’attrait décidé de ma vie à Chartres, elle m’a allégé et consolé lorsque je souffrais de me sentir l'âme si importune et si basse », dit le héros (chap. 16). Chaque étape spirituelle de Durtal est ainsi prétexte à une réflexion sur les symboles utilisés par les mystiques chrétiens. Il évoque en premier lieu la symbolique architecturale (chap. 5, 6, 9, 11) si importante dans la pensée de Huysmans. 

huysmans

« n'es t pas sâns rappele r Là-bas (1891), d es odeurs (chap.

14) et des bestia ires (c hap .

15).

Ces analyses se.rvent pa ral­ lèle ment à affirme r des positi ons d'ordre esthétique : Dur tal manifest e un goût particulier pour la statuaire et a ffirm e une préfé rence paradoxale pour l 'art roman , pour cel ui des primi­ tifs (voir le dévelo pp ement su r Fra Angelico au chapi tre 7) depuis les­ quels , se lo n lui, l'art est tombé en déchéance et a perdu de s a force.

La Cathédrale est ains i tou t entiè re do mi ­ née par l'e xpression d'u n catholidsme érud it et mys tique que Huysmans montre ic i en acte , à la rec herche de la spiritu alité des repr ése ntations et des objets, et qui fait écho à un e recherche littéra ire qu i priv ilégie l 'én umération et essaie de se faire globalisante.

Sans doute r etrouve -t-on dans le style de Huysm ans quelque chose du rythme bibliqu e et du souffle des mystiques : « Elle seule est bien la blanche tige du blé divin , du from ent euc haristique; Elle seul e est bien l'Immac ulée, la Reg ina Virginum des Litani es, et Elle est s i jeu ne, si ingén ue, que le Fils semble c ouronn e r, a vant même qu'e lle ne l'ait conçu, sa Mère ! " (chap.

7).

Pourtant, cette t enta tive trop intellectuelle d'a pp réhender le divin constitu e en soi un blasphème pour Huysmans et un écueil.

Si Durtal -que l 'on ne pe ut qu'ass imiler à Huysmans - déplo re l'incultur e ca tholique («i gn orance ino uïe, haine instinctive de l'art, appr éhensio n des idées, terreur des ter­ mes si partic ulière au x ca tholiq ues,,, chap.

11), l'es prit an alytiq ue dont il fait preuve est cela mêm e qui cause l 'absence de grâc e qui le désespère.

L'intell ect t ou jours en balance avec la foi, Durtal ne peu t s'abando nner naï­ veme nt à Dieu : « C'est mon manqu e d 'a band on, mon défaut de confian ce envers Dieu et aussi mon peu d'a m our qui m'ont mis da n s un état pareil " (chap.

15).

Le se ul refuge, c'est bien sOr la cathédrale , mais surtout Celle à qui e ll e est consacré e, la Vie rge.

Et c'e st e ntr e ses bras que Durtal s'abando nn e, comme anéanti par cette figure fémi­ nine de pureté qu e nul conc ept ne se mble pouvoir cir convenir.. »

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