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CHANSON DE ROLAND (fiche de lecture)

Publié le 25/10/2011

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Le plus aneien des au'teurs français est le trouvère qui composa la Chanson de Roland. Sans doute, comme toutes les épopées naturelles (1), elle est surtout l'oeuvre du peuple, mais elle est aussi celle du poète qui a donné aux légendes l'unité et une forme définitive ; le Roland, en effet, n'est pas une juxtaposition de cantilènes primitives : il est un : tout se rapporte à la défaite de Roncevaux. Or ce  trouvère est inconnu. Suivant quelques critiques, il serait ce Turoldus dont parle le dernier vers (dans le seul manuscrit d'Oxford):

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« La date est un peu moins incertaine : on la place générale­ ment vers la fin du XI• siècle, entre :1076 et :1098 ; après 1076, parce que le poème fait allusion à la pris e de Jérusa - ·~ lem par les musulmans: Jerusalem prist ja par traïsun , (édition Gautier, v.

1523) ; avant 1098, date de la première croisade, parce qu'il ne parl e pas de cette expédition.

•• Son••ees.

Indication.

Ce que nous.

pouvons mieux constater, c'est le travail de la légende sur le fait historique qui a donné naissance au Roland.

Ce fait est raconté par Eginhard, l'historien de Charlemagne, et se résume en trois lignes : une arrière-garde française fut défaite, en 778, dans ' les gorges des Pyrénées, par les Gascons ; Roland, préfet de la marche de Bretagne y tr ouva la mort, et Charlemagne ne put le venger.

Emploi.

L'imagination populaire s'empara de ce simple fait et le transforma par des légendes qui avaient un dou­ ble but : expliq_uer ce désastre subi par des Fran çais et affir­ mer l'idée de JUstice; c'est ce qu'on appelle les six travaux successifs de la légende : 1 o il eût été trop humiliant d'être vaincu par une poignée de montagnards : on exagéra le fait et on opposa deux armées inégales, vingt mille Français contre cent mille ennemis; 2° on substitua aux n1ontagnards gas­ cons les Sarrasins, alors les plus redoutables ennemis de la chrétienté; 3° seule une trahison pouvait triompher de nos guerriers : on créa le personnage du traitre Ganelon; 4• tout l'intérêt se porta sur un des vaincus, Roland, que l'on grandit et qui devint neveu de Charlemagne; 5° on imagina le châti­ meilt des ennemis et de Ganelon; 6" des personnages nou­ veaux, tels que Turpin, Olivier, Naimes, furent enveloppés dans la défaite de Roland.

Ainsi se transforma le fait histo­ rique.

Son importance apparalt netteme nt au XIe siècle: le ,jour de la bataille d~Hastmgs, 13 octobre 1066, Guillaume le Conquérant fit entonner la chanson de Roland pour enflam­ mer le courag e de ses soldats: Taillefer qui mult bien cantout Sur un cheval qui tost aJout, Devant le duc alout cantant De Karlemaine e de Rolant, E d'Ollivier e des v assais Ki moururent en Renchevals (Wace, Roman de Rou).

On ne sait quelle était cette cantilène (i ), et on ne sait pas (i) « Sans les par~Jes d'Eginhard (Hruodlandus BritÛnnici limilis prœ(ecl1tB), au·. »

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