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CHANSON PERPÉTUELLE (La). (résumé & analyse)

Publié le 04/12/2016

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Ernest Chausson (1855-1899) trahit, mieux peut-être que ses contemporains, d’esthétique pourtant analogue, la position complexe de la France lorsqu’elle s’occupe de Lied. La grande tradition de la Ballade populaire est, chez nous, étale vers le début du xvme s. Elle commence en Allemagne au début du xixe. Le Lied allemand, on l’oublie trop, tend expressément vers une forme épique, et il y parvient çà et là chez Schumann. Lorsque le texte se différencie, — « Le paradis et la Péri \\ « Le pèlerinage de la rose », — il se rapproche de la Cantate profane ou du vieux Madrigal, entre temps englouti par l’opéra. Ainsi garde-t-il toujours une certaine distance vis-à-vis de la romance, sauf des exceptions heureusement rares. Le Lied français, lui, a ses origines plus ou moins obscures dans la tradition de l’air de Cour, modifié par l'« arioso » ou la « cantilène d’opéra » : et sa tendance dangereuse est celle de la romance. Il y manque les deux éléments spécifiques et virilisants du Lied germanique : l’action dramatique et surtout un paysage habité de puissances.

 

Or, il ne fait nul doute que la génération de Duparc, de Chausson, et en un sens, de Fauré, a tenté de rejoindre le Lied allemand sur son plan, sans pour cela quitter celui des séductions autochtones. En cela, elle avait été précédée et guidée par la poésie romantique tardive, elle-même fortement Imprégnée de germanisme. Apparenté par exemple à « La fiancée du lion » de Schumann, ou à la fresque « Abend am Strand », « Le poème de l’amour et de la mer », ou même déjà « La caravane »

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