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CHOUETTE AVEUGLE (La) (résumé & analyse)

Publié le 25/03/2017

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CHOUETTE AVEUGLE (La)

 

Roman de l'écrivain iranien Sadeq Hedayat (1903-1951) publié en 1936.L'halluciné qui écrit ce conte insolite, par la main de l’auteur. hante un monde où les objets. les êtres. le temps sont déformés par les visions suscitées par l'opium. Son œil voit à travers la drogue un univers dont il ne perçoit que les zones les plus fantastiques. les domaines les plus cruels. Lorsque le visionnaire franchit les cercles de l’existence terrestre, de l’au-delà, il en revient avec le même rien que celui de ce bas monde. Aucun possible à espérer de cette vie, aucun possible non plus d’une autre. Ses fièvres situent son récit en dehors de l’espace et du temps ordinaires. Elles apparaissent dans le flux et le reflux des répétitions; des mêmes images et des mêmes comparaisons, des épithètes de sens voisin. C'est ainsi que l'écriture. pour exprimer le contraste des deux états d'âme antithétiques du personnage, change d'une partie à l'autre : dans la première. elle tient de la déclamation; dans la seconde, de la vulgarité du langage parlé. Le personnage de ce livre n’existe qu'en délivrant son âme d’ombres qui le poursuivent depuis des vies multiples jusqu'à ses deux incarnations séparées par des millénaires. Il s’efforce d'écrire cette expérience pour se faire connaître de l'ombre qui vit penchée sur le mur et y verser ce que le miroir ne reconnaît plus comme son être : le moi antérieur. mort. Un rayon solaire illumine son intérieur sous les apparences d’une femme. Le temps d’entrevoir deux yeux immenses, étonnés, éclatants, elle pâlit derrière le silence. Le souvenir. l'éclat mortel de sa vue le hante sans repos, malgré l'abus du vin et de la drogue. Sans savoir pourquoi. il ne peut varier le motif des cuirs qu’il décore. Sa main trace machinalement un cyprès, un vieillard riant d'un rire dur et sec. face à une jeune fille près d’un ruisseau. En atteignant, sur le haut de l’étagère. une bouteille de vin reçue en héritage, la vague du geste arrache à la lucarne la vision d’un vieillard au rire sarcastique. assis au pied d’un cyprès. Près de lui, une jeune fille aux yeux i^mmenses, étonnés. éclatants. La profondeur de ces prunelles jette le visionnaire dans une ardeur amoureuse telle qu’il épie à travers cette vision d’opium ce qui a survécu. L’au-delà le contraint à reconnaître le lieu où elle est apparue et lui tend le geste qui la fera réapparaître. Tandis qu’il cherche sur le haut de l’étagère une bouteille de vieux vin reçue en héritage, il retrouve dans son lit la jeune fille endormie d’un sommeil qui l’a résorbée dans la mort. Elle a la bouche amère comme un trognon de concombre. Il reproduit par un dessin cette ombre figée, percevant à travers la mort, son existence. Un vieillard au rire sec et discordant enterre la dépouille entre un ruisseau et un cyprès. Chez lui, il confronte le visage d’un vase de Rhagès. trouvé en creusant la tombe, avec celui du croquis : identiques, faits par la main d’un pauvre décorateur de cuirs, millénaire. C’est alors qu'il se

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