Confidence africaine (résumé & analyse)

Confidence africaine

Ce court récit, écrit en 1930, au moment où Martin du Gard a interrompu, assailli par le doute, la rédaction des Thibault, et publié dans la Nouvelle Revue française de février 1931, a suscité bien des curiosités. C’est le thème de l’œuvre qui a longtemps arrêté les commentateurs. Dans cette Confidence africaine, on voyait avant tout la confidence de Leandro recueillie par le narrateur sur le paquebot qui les ramène tous deux d’Afrique du Nord à Marseille : pendant quatre ans, Leandro a eu des relations incestueuses avec sa sœur Amalia; un fils est né de cette union, Michèle. C’est à l’occasion de la mort de Michèle à Font-Romeu que, quelques années auparavant, Leandro et le narrateur avaient fait connaissance.

Mais dans un article récent, « le Procès de la littérature dans Confidence africaine », Maurice Rieuneau a montré que c’est sa structure qui révèle le sens profond de l’œuvre. La confidence de Leandro, notée « sans aucun souci de littérature » par le narrateur, est censée faire partie d’une lettre, écrite en mai 1930 par l’auteur des Thibault au directeur d’une revue qui lui a demandé « quelque chose ». Mais, entre le récit de Leandro et celui de Roger Martin du Gard auteur de l’ensemble, s’intercalent deux autres instances narratives : le récit du narrateur-confident, appelé « Monsieur du Gard » par Leandro, et le récit « littéraire » que ce narrateur aurait pu tirer de la confidence. Est mise ainsi en évidence, selon le mot de M. Rieuneau, la « dialectique du vrai et du faux, du fictif et du réel, du littéraire et du brut » qui s’établit grâce à ces quatre instances narratives. Le réel