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CORNEILLE : Le Cid (analyse et Résumé)

Publié le 14/07/2010

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corneille

 

Quand Le Cid triomphe sur la scène du Théâtre du Marais, Corneille a un peu plus de trente ans. Né le 6 juin 1606, il est le fils aîné d'une famille originaire de Conches, mais installée depuis deux générations à Rouen, rue de la Pie où le dramaturge habitera jusqu'en 1662, et où se trouve l'actuel musée Corneille. Sa mère, Marthe Le Pesant, est fille d'un avocat rouennais, son père est maître des Eaux et Forêts de la vicomté de Rouen. De 1615 à 1622, Corneille fait ses études au collège des jésuites de Rouen. Si l'on excepte deux prix de vers latins obtenus l'un en troisième (1618), l'autre en première (1620), sa scolarité n'offre rien de remarquable. Lui-même reconnaîtra que son adolescence s'est passée à soupirer après d'impossibles amours :

Debout, tête nue, à genoux, Triste, gaillard, rêveur, jaloux, Je courais, je faisais la grue Tout un jour au bout d'une rue ; Soleils, flambeaux, attraits, appas, Fleurs, désespoirs, tourments, trépas.

 

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« situations dramatiques consacrées (une mort qui sépare deux amants, un conflit entre les liens du sang et de lapassion, des rivalités amoureuses) ; motifs traditionnels (insulte et duel sanglant, exploits du héros, combatjudiciaire, amant que l'héroïne croit mort) ; scènes mouvementées (la querelle, le défi) ou pathétiques (Chimène etDon Diègue aux pieds du roi) [...].

Il n'est guère de personnages, de situations ou de motifs du Cid qu'on n'ait déjàrencontrés dans les tragi-comédies du Du Ryer, Scudéry ou Rotrou.

» Envisagée sous cet angle, la pièce constituele chef d'oeuvre du genre, lequel connaît précisément son apogée dans la période qui s'étend de 1631 à 1642. 3.

Le Cid : une tragédieRebaptisée « tragédie » à partir de 1648, remaniée dans les éditions de 1660 et de 1682, l'oeuvre, par sa perfectionmême, dépasse dans le même temps la simple tragi-comédie pour atteindre à une majesté digne de la tragédie.

Labeauté du sujet qui oppose l'amour aux « lois du devoir et aux tendresses du sang », l'intériorisation du conflit,l'effort héroïque de Rodrigue et de Chimène, les considérations politiques, le style tour à tour vigoureux, lyrique etpathétique font du Cid une pièce capable de rivaliser avec la tragédie. 2.

L'oeuvre : architecture, mouvements, personnages L'architecture du Cid L'unité d'action chère à la dramaturgie classique (voir « Dramaturgie », p.

152) n'empêche pas que l'intrigue du Cidsoit complexe, variée et rapide.

Si l'on est parfois allé jusqu'à soutenir, non sans quelque raison, que Corneille amalmené cette unité, c'est qu'il a développé chaque épisode autant qu'il le pouvait.

On peut en distinguer cinq.1.

La querelle des pères et ses conséquences (lamentations de Don Diègue, hésitation de Rodrigue) occupent lesdeux tiers de l'acte I (scènes 3 à 6).2.

Le duel de Rodrigue et du comte, résultat fatal de la querelle, représente de la même façon un épisode complet,traité dans les six premières scènes de l'acte II — depuis les vaines démarches de Don Arias pour l'interdire (II, 1)jusqu'à l'annonce de son issue, en passant par les réactions et les inquiétudes qu'il soulève à la Cour.3.

Le procès se déroule en deux temps : la première « audience » clôt l'acte II (sc.

7 et 8).

Mis en « délibéré » (II,8, v.

733-734), le jugement intervient, après une seconde « audience » (IV, 4 et 5), dans les vers 1461 à 1464.4.

Le combat contre les Maures, prévisible dès l'acte II (6, v.

607-632) occupe, si l'on tient compte de sespréparatifs, de l'enthousiasme que suscite la victoire de Rodrigue, la fin de l'acte III (6, y.

1085 et suiv.) et les troispremières scènes de l'acte IV.5.

Le duel judiciaire, réclamé par Chimène (IV, 5, v.

14001405), si l'on englobe ses préparatifs, la décision deRodrigue de se laisser tuer par Don Sanche, l'attente de l'issue et le malentendu final, représente l'essentiel de l'acteV.Ces divers épisodes entretiennent cependant d'étroits rapports entre eux :a/ Dès la scène d'exposition, l'inquiétude de Chimène (I, 1, v.

53-56) laisse présager la querelle des pères ;b/ Le duel de Rodrigue et du comte, le procès et le duel judiciaire obéissent à un rigoureux enchaînement logiquec/ La victoire de Rodrigue sur les Maures modifie radicalement la situation du héros et les données du procès,comme l'espérait Don Diègue (III, 6, v.

1093-1096), comme le confirment l'infante (IV, 2, v.

1175-1190) et le roi (IV,3, v.

1253-1256) et comme le reconnaîtra amèrement Chimène(V, 7, v.

1807-1810).Pour la progression dramatique, voir « Dramaturgie », p.

152. Temps et lieux La fonction de l'unité de temps et son 'difficile respect par Corneille ont été traités dans les « Commentaires » (pp.152 sqq.)Le relevé suivant, établi d'après les indications temporelles contenues dans le texte, permettra de mieux préciser l'«heure » des événements :a/ Le duel de Rodrigue et du comte a lieu tard dans l'après-midi, voire au début de la soirée, puisque le roi observeque la nuit « survient » juste avant qu'on lui annonce la mort du comte (II, 6, v.

630) — ce qui fait remonter laquerelle des pères à la fin de la matinée ou au début de l'après-midi.b/ La première rencontre de Chimène et de Rodrigue, après la mort du comte, se produit au début de la nuit (III, 4,v.

1000).c/ Don Diègue cherche son fils durant une partie de cette nuit (III, 5, v.

1013).d/ Le combat contre les Maures se déroule durant la nuit (IV, 3, v.

1273 et 1300) et s'achève au petit matin (IV, 3,v.

1308).e/ Le duel judiciaire se produit « une heure ou deux » (IV, 5, v.

1449) après le retour de Rodrigue à Séville.Quant à l'unité de lieu (voir « Dramaturgie », p.

154), elle n'est respectée que dans la mesure où toute l'action sedéroule à Séville.

Lors des premières représentations du Cid, la scène était divisée en trois parties à l'acte I (maisonde Chimène, appartement de l'infante, place publique) ; à l'acte II, les chambres du roi et de l'infante étaientcontiguës.. »

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