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CORRESPONDANCE de Rimbaud. (résumé & analyse)

Publié le 27/03/2017

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rimbaud

 

 

Les lettres du poète français Arthur Rimbaud (1854-1891) peuvent être divisées en deux périodes : l’une de sa vie « littéraire » écrites entre dix-sept et vingt et un ans; l’autre de 1875 à sa mort. S’y ajoute une correspondance inédite, publiée en 1965 à la N.R.F. par les soins de M. Jean Voellury.

 

Les lettres de son adolescence à Banville, ses condisciples, ses professeurs témoignent de son ennui, de l’isolement provincial, de sa révolte contre le milieu familial, attestent son effrayante précocité, la violence de l’interrogation, la volonté délibérée de changer non la poésie, mais les cadres mêmes de la pensée, la vie. (Voir Lettre du Voyant.) La poésie est considérée comme un instrument spécifique et privilégié de connaissance, conquête par effraction de l’Absolu, tentation prométhéenne. De cette aventure, nulle trace dans ses lettres, sinon quelques aveux sur son double caractère de voyou et de voyant : « Tout ce que je puis inventer de bête, de sale, de mauvais en actions et en paroles, je le leur livre. » et ce passage sur la rédaction d’Une saison en enfer: « Je ne sais comment en sortir, j’en sortirai pourtant. Je travaille pourtant assez régulièrement; je fais de petites histoires en prose, titre général : Livre païen ou Livre nègre. C’est bête et innocent. Mon sort dépend de ce livre, pour lequel une demi-douzaine d’histoires atroces sont encore à inventer. » Mais nous pouvons parfois sentir son exceptionnelle fraîcheur sensorielle, son don de perception, et la possibilité de moments de quiétude : « Maintenant, c’est la nuit que je travaille. De minuit à 5 heures du matin. Le mois passé, ma chambre, rue Monsieur-le-Prince, donnait sur un jardin du lycée Saint-Louis. Il y avait des arbres énormes sous ma fenêtre étroite. A 3 heures du matin, la bougie pâlit : tous les oiseaux crient à la fois dans les arbres. C’est fini. Plus de travail. Il me fallait regarder les arbres, le ciel, saisis par cette heure indicible, première du matin. » Les quelques lettres adressées à Verlaine sont le témoignage de la relation sans doute la plus profonde qu’il eut avec autrui. On peut aussi extraire quelques notes de ses voyages, tel le franchissement à pied, en hiver, du col du Saint-Gothard : « Voici : plus une ombre dessus, dessous ni autour, quoique nous soyons entourés d’objets énormes; plus de route, de précipice, de gorges ni de ciel; rien que du blanc à songer, à toucher, à voir... » C’est la même vision que dans les Illuminations .

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