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Correspondance de Sévigné

Publié le 10/04/2013

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Il y avait peu de journaux au xviie siècle. C'est pourquoi les lettres étaient attendues avec impatience, surtout celles de Paris. Elles permettaient de se tenir au courant de l'actualité politique, littéraire, mondaine. Ces lettres étaient lues à l'entourage. Elles pouvaierit même circuler si elles n' avaient pas un caractère trop intime. Marie de Rabutin-Chantal ( 1626-1696) est née, comme son cousin Bussy-Rabutin, dans une famille d'ancienne et haute noblesse bourguignonne. Elle épouse à_ dix-huit ans Henri de Sévigné, gentilhomme breton, qui lui donne une fille, Françoise-Marguerite - future comtesse de Grignan - et un fils, Charles, avant de se faire tuer dans un duel en 1651.

« Bussy-Rabutin , cousin de Mme de Sévigné Une méditation sur la mort Vous me demandez, ma chère enfant, si j'aime toujours bien la vie.

Je vous avoue que j'y trouve des chagrins cuisants.

Mais je suis encore plus dégoû­ tée de la mort ; je me trouve si malheureuse d'avoir à finir tout ceci par elle, que si je pouvais re­ tourner en arrière, je ne demanderais pas mieux.

Je me trouve dans un engagement qui m'embarrasse ; je suis embarquée dans la vie sans mon consentement.

Il faut que j'en sorte ; cela m'assomme.

Et com­ ment en sortirai-je ? (.

.

.) Rien n'est si fou que de mettre son salut dans l' incerti­ tude, mais rien n 'est si naturel , et la sotte vie que je mène est la chose du monde la plus aisée à comprendre.

Je m'abîme dans ces pensées, et je trouve la mort si terrible que je hais plus la vie parce qu'elle m'y mène que par les épines qui s'y rencontrent.

Lettre à Mme de Grignan, Paris, mercredi 16 mars 1672 Incident comique à la cour Toute la troupe était magnifique , M.

de La Trousse des mieux.

Il y eut un embarras dans sa perruque qui lui fit passer ce qui était à côté assez longtemps derrière, de sorte que sa joue était fort découverte .

Il tirait toujours ; ce qui l'embarrassait ne voulait pas venir; cela fut un petit chagrin.

Mais, sur la même ligne, M.

de Mont­ chevreuil et M.

de Villars s'accrochèrent NOTES DE L'ÉDITEUR l'un l'autre d'une telle furie, les épées, les rubans , les dentelles, tous les clinquants, tout se trouva tellement mêlé, brouillé, em­ barrassé , toutes les petites parties crochues étaient si parfaitement entrelacées, que nulle main d'homme ne put les séparer.

Plus on y tâchait, plus on brouillait.

(.

..

) Enfin toute la cérémonie, toutes les révérences, tout le manè ge demeurant arrêté, il fallut les arracher de force, et le plus fort l'emporta.

Mais ce qui déconcerta entièrement la gravité de la cérémonie, ce fut la négligence du bond' Hocquincourt , qui était tellement habillé comme les Provençaux et les Bretons que , ses chausses de page étant moins commodes que celles qu'il ad' ordinaire, sa chemise ne voulut jamais y demeurer, quelque prière qu'il lui en fit, car sachant son état, il tâchait incessamment d'y donner ordre, et ce fut toujours inutilement, de sorte que Madam e la Dauphine ne put tenir plus longtemps les éclats de rire.

Lettre àMme de Grignan, 3 janvier 1689 Mme de Sévigné écrivant Madame de Sévigné par elle-même, Seuil, 1967.

« Vous ne sauriez croire le plaisir que vous m'avez fait de m'envoyer la plus agréable lettre qui ait jamais été écrite ; elle a été lue et admirée comme vous le pouvez souhaiter.

»Lettre de La Rochefoucauld à Mme de Sévigné, 1673.

« Dans sa correspondance, Mme de Sévigné sait voir et faire voir les gestes, les couleurs, les foules pittoresques , les fêtes, les paysages, les arbres.

En un siècle où l'on tend à l'abstraction et à l'intellectuel, elle fait triompher le concret et le sensible.

En ce sens, peut-être, elle devançait son temps.

» J.

Roger , XVIIe Siècle français, Segher s, 1962.

« Lire Sévigné, c'est redécouvrir la malfaisance des autocrates, l'inutilité des guerres, la vanité des conventions, les bienfaits de la liberté.

Savoir tourner le dos, se retrancher, se détacher, mépriser les fausses richesses, se refuser à suivre la foule, celle des courtisans comme celle des soldats, toute troupe qui ne va pas là où nous avons décidé d'aller.

» J.

Cordelier , « Mme de Sévigné écrit cette langue riche, pittoresque et savoureuse, que parleront tous ceux qui auront formé leur esprit dans la première moitié du siècle, et sans quitter jamais le simple ton de la causerie, elle y mêlera les mots puissants, qui évoquent les grandes idées ou les visions saisissantes.

» G.

Lanson, Histoire de la littérature française, Hachette, 1951.

l, 2, 4 pastel de Nanteuil ; ta bleau de Mignard ; anonyme du XVIIIe siècle! Paris, Musée Carnavalet ! Lauros-Giraudon 3 tableau de Lefebvre , château de Bussy -Rabutin / Lauros-Giraudon SÉVIGNÉ02. »

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