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DEMAZIERE Didier, La négociation des chômeurs de longue durée, in Revue Française de Sociologie, Ophrys édition

Publié le 31/08/2012

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sociologie

Pour ce type de chômeur de longue durée, l’avenir semble joué d’avance. La réinsertion professionnelle ne semble plus envisagée ; pour ces individus, la mise au chômage signifie directement un chômage de longue durée en raison de leur âge ou de leur incapacité physique. Ayant intériorisés ces stigmates, les chômeurs ne revendiquent plus de demande d’emploi et renonce à tout retour dans le monde du travail. En fait, ces chômeurs continuent les démarches malgré un désinvestissement, elles deviennent alors une routine et sont faites uniquement dans le but de ne pas être radiés de l’ANPE qui leur verse un revenue de remplacement. Du côté des agents de l’ANPE justement, ces chômeurs sont considérés comme des « demandes mortes «. Cette catégorisation marque la quasi-certitude d’un non retour à un emploi de par leur âge ou des difficultés de santé trop importantes. Ces traits sont stigmatisant et ostensibles, identifiables pour tout le monde, y compris par l’ANPE. Cependant, cette catégorisation doit être réciproque, c'est-à-dire que de son côté, le chômeur doit avoir le même point de vue que l’agent : c’est ici tout l’enjeu de l’interaction. Si le chômeur souhaite retrouver une activité professionnelle, sa demande sera repoussée par l’agent. Ainsi, pour cette forme de négociation, le statut du chômeur inactif/handicapé est à la fois intériorisé par le chômeur et reconnu par l’agent de l’ANPE. Les individus se définissent directement par leur handicap ou alors ils mettent en avant leurs actions en tant que bénévoles. Ainsi ils se retirent encore plus du monde du travail et déresponsabilisent de la durée prolongée de leur chômage. 

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« Le deuxième compris est alors marqué par une alliance entre les logiques d’activation et de mobilisation.

Les rapports entre les chômeurs et l’ANPE sont fondés surun principe de réciprocité ou de contribution/rétribution.

Les chômeurs doivent coïncider à des propositions d’emploi et les demandes doivent répondre aux offres. II) Les chômeurs considérés comme « faux » A l’inverse des chômeurs dits vrais, nous allons voir que dans les deux prochaines identités, les chômeurs qui vont suivre opèrent des logiques différentes.

Ils ne sontpas employables et leurs recherches d’emploi sont nulles ou désuètes. a) Identité du chômeur disqualifié du monde du travail : Inactif/handicapé Dans cette forme d’identité, le rapport entre le chômeur et l’agent de l’ANPE se base sur une anticipation du statut.

En effet, les deux protagonistes sont au clair surle statut du chômeur qui s’apparente à une exclusion certaine du mode du travail ; l’auteur parle d’un statut « d’inactif reconnu ».Ici, le chômeur de longue durée est soit âgé, soit souffre d’un handicap.

Le statut sera alors délimité par des droits sociaux tels que le droit à la préretraite, lareconnaissance de l’handicap par la COTOREP etc.…Dans ce cas d’indentification, il y a un compromis entre l’agent de l’ANPE et le chômeur qui se fait dans un renforcement de l’exclusion de la part de ce premier etune demande de retrait de la part du second.

De plus, ce statut n’est pas réellement reconnu par les institutions. Pour ce type de chômeur de longue durée, l’avenir semble joué d’avance.

La réinsertion professionnelle ne semble plus envisagée ; pour ces individus, la mise auchômage signifie directement un chômage de longue durée en raison de leur âge ou de leur incapacité physique.

Ayant intériorisés ces stigmates, les chômeurs nerevendiquent plus de demande d’emploi et renonce à tout retour dans le monde du travail.En fait, ces chômeurs continuent les démarches malgré un désinvestissement, elles deviennent alors une routine et sont faites uniquement dans le but de ne pas êtreradiés de l’ANPE qui leur verse un revenue de remplacement. Du côté des agents de l’ANPE justement, ces chômeurs sont considérés comme des « demandes mortes ».

Cette catégorisation marque la quasi-certitude d’un nonretour à un emploi de par leur âge ou des difficultés de santé trop importantes.

Ces traits sont stigmatisant et ostensibles, identifiables pour tout le monde, y comprispar l’ANPE.

Cependant, cette catégorisation doit être réciproque, c'est-à-dire que de son côté, le chômeur doit avoir le même point de vue que l’agent : c’est ici toutl’enjeu de l’interaction.

Si le chômeur souhaite retrouver une activité professionnelle, sa demande sera repoussée par l’agent.Ainsi, pour cette forme de négociation, le statut du chômeur inactif/handicapé est à la fois intériorisé par le chômeur et reconnu par l’agent de l’ANPE.Les individus se définissent directement par leur handicap ou alors ils mettent en avant leurs actions en tant que bénévoles.

Ainsi ils se retirent encore plus du mondedu travail et déresponsabilisent de la durée prolongée de leur chômage.Les chômeurs vont parfois affirmer une demande de reprise d’emploi mais cela ne sera pas pris au sérieux.

Cela servira juste à éviter la radiation et ainsi conserver lestatut et le revenu que leur procure l’ANPE.Nous pouvons aussi rappeler qu’aujourd’hui, certaines politiques visent à la réinsertion professionnelle des personnes âgés et des personnes handicapées. b) Le chômeur déviant Dans cette partie, nous allons aborder la dernière identité de chômeur selon Didier Demaziere qu'il a nommé " L'identité d'actif déviant ".En effet, on définira dans cette catégorie, des individus chômeurs qui ont un travail dans des réseaux interdits ou privés : C'est- à - dire , ils font du travail au noir quin'est donc pas déclaré au niveau fiscal, et qui va être fourni auprès de personnes en général qu'ils connaissent.Ces types de travaux sont plutôt précaire : aide dans un commerce familial , artisanat ...

On comprend bien qu'il n'y a aucun statut de définit comme ouvrier , employé, serveur ...Ce type de travail touche plutôt une population jeune ( 30 - 40 ans en tranche d'âge ).C'est une forme de travail qui n'est donc pas toléré d'un point de vue législatif et nous allons pourtant voir que cette transgression est pourtant toléré par lesinstitutions telles que l'ANPE et que le chômeur tiendra quand même une identité d'actif.Décrivons un peu plus le passé et l'avenir de la plupart de ces chômeurs dits déviants sur leur parcours professionnel : Un passé assez instable par des emploisoccupés à court terme .

Leur avenir est donc peu certain et risqué par un croissement du chômage .En effet, en ayant une activité régulière qui leur permet de gagner de l'argent, ces individus garderont toujours le statut de chômeur .

Il n' y aura donc aucuneévolution et aucun avenir réel professionnel. Ce qui va différencier ce chômage par rapport aux autres que nous avons pû voir c'est qu'ils n'ont pas de problèmes financiers puisque leur travail leur permette degagner de l'argent.

Et de plus ils ont un certain réseau social qui leur permet d'avoir une activité professionnel à tout moment .

Ils n'ont donc pas de statut en tant que "victime " puisqu'ils sont stable d'un point de vue économique et financier.Cependant, on dira qu'ils sont déviants puisqu'ils arrivent à travailler et obtenir des ressources alors que c'est interdit par la loi .Par tous ces points plutôt positif de ce chômage de longue durée, on dira alors que leur construction sera autonome. De plus , les rapports entre les agents de l'ANPE et le chômeur ne sont pas très bonne voir inexistantes.=> D'un côté, il y a ce chômeur reconnu comme autonome qui ne veut pas recourir aux aides que peuvent lui offrir l'ANPE puisqu'ils se considèrent comme étantactifs et non comme étant chômeurs .

Ils vont donc revendiquer tous les outils pour trouver un emploi et vont éviter le plus possible les contacts avec les organismessociaux.Lors des entretiens qu'ils peut y avoir entre eux , il y a tout un tas de mensonges de la part du chômeur pour ne pas que les agents se doutent de ce travail au noir.Ils diront alors qu'ils vont bientôt être embauchés, qu'ils ont des opportunités et produisent même des papiers pour prouver cela.Tout au long de cette entretien, l'individu qui est face à l'agent de l'ANPE aura un bon comportement, une bonne attitude pour que l'ANPE ne se doutent de rien .En faite, c'est un véritable travail de "mise en scène" comme le dit Didier Demaziere afin que tout ce qu'ils racontent paraissent crédible pour minimiser les entretiensavec les agents.

Et si ils font tout cela, c'est simplement parce qu'ils ne comptent pas sur l'ANPE pour trouver un emploi parce qu'ils préfèrent utiliser leurs propresmoyens même si ceux qu'ils utilisent ne sont pas légitimes.Il arrive parfois que le chômeur avoue à l'agent qu'il travaille effectivement au noir pour montrer à l'agent que la relation qu'ils ont ensemble est inutile dans le sens oùil considère avoir un emploi.Dans les deux cas, l'absence de rapports est la priorité du chômeur dans cette forme de chômage.=> Puis de l'autre côté, il y a les agents de l'ANPE qui ont une vision de cette catégorie de chômeurs.

Ils vont les identifier comme étant " débrouillard " dans le sensoù les chômeurs arrivent à trouver du travail et une certaine base de rémunération et qu'ils refusent l'aide que les organismes peuvent donner.Ceci montre une que les agents aient une bonne image d'eux puisqu'il y a selon eux une possibilité d'employabilité ( c'est à dire qu'ils vont être dans la capacité deretrouver un emploi ) et un avenir possible .

Ils vont les décrire comme étant " dynamiques " , " en bonne forme physique"...

Grâce à cette confiance que donne lesagents de l'ANPE, ces chômeurs vont avoir certains privilèges au niveau des emplois même si ils ne veulent pas de ces offres.Pourtant pour l'agent de l'ANPE, le fait d'être en position en tant que recherche d'emploi et pourtant avoir aussi un travail c'est considéré comme étant "incompatibles" .

En effet , ces agents ne devraient plus paraître en position d'aides puisqu'ils ont du travail.Lors de l'entretien précédemment énoncé , l'agent se doute que le chômeur lui raconte des mensonges à propos de sa situation professionnelle .Les agents de l'ANPE vont trouver des signes qui les trahissent : il y a le fait que les chômeurs aient le moral, ne soient pas démoraliser de ne pas trouver de travail ,des expressions physiques ( l'état des mains par exemple), leurs papiers d'embauches ne paraissent pas non plus crédibles.Tous ces mensonges ne vont être que des moyens qui vont rompre toutes négociations entre ces deux acteurs et qui vont minimiser encore une fois les rapports.Dans tous les cas, le travail au noir ne donne pas le droit d'être radier de l'ANPE puisque ce n'est pas une forme qui exclut le statut de chômeur.. »

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