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Du système industriel

Publié le 05/04/2013

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Saint-Simon est à l'origine d'un courant de pensée, le saint-simonisme, très en vogue vers 1830, qui prônait principalement une plus grande justice sociale. Pendant la tourmente révolutionnaire, Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint Simon, est obligé, pour des raisons évidentes de sécurité, de changer de nom : il s'appelle alors Claude Bonhomme. Malgré tout, il est arrêté en automne 1793 et est relâché quelques mois plus tard, lors de la chute de Robespierre...

« « Le travail est la source de toutes les vertus ; les travaux les plus utiles sont ceux qui doivent être le plus considérés.

» EXTRAITS Saint-Simon rappelle aux membres de la Chambre des députés certains faits concernant la classe industrielle Messieurs , Il y a plus de vingt-cinq millions de Français qui sont occupés de travaux relatifs à la culture , au commerce ou à la fabrication : ainsi , les industriels sont en grande majorité dans la nation française.

Ainsi , le Roi ayant admis le principe politique, que la nation doit être gouvernée dans l'intérêt du plus grand nombre des Français , les cultivateurs, les négociants et les manufacturiers ont le droit de demander à Sa Majesté que l 'admi­ nistration des affaires publiques soit organisée de la manière la plus convenable pour assurer la prospé­ rité de la culture, du commerce et de la fabrication.

Ainsi, d'une autre part, les cultivateurs, les négociants et les manufacturiers (leurs ouvriers compris), étant dans la proportion de plus de cinquante contre un à l'égard des autres citoyens, ils se trouvent investis d'une force physique beaucoup plus considérable qu 'il n'est nécessaire pour comprimer et même pour dissoudre entièrement toutes les factions qui ont empêché, jusqu'à ce jour, et qui empêchent encore le Roi d'adopter des principes d'administration générale qui soient conformes aux intérêts des industriels.

Saint-Simon s'adresse aux philanthropes Messieurs, La passion qui vous anime est d'institution divine ; elle vous place au premier rang des chrétiens, elle vous donne le droit, elle vous impose le devoir de combattre les passions malfaisantes et de lutter corps à corps avec les peuples et avec les rois quand ils se laissent dominer par elles.

Vos devanciers ont commencé l'organisa­ tion sociale de l'espèce humaine, c' est à vous à terminer cette sainte entreprise .

Les premiers chrétiens ont fondé la morale gé­ nérale en proclamant dans les chaumières , ainsi que dans les palais, le principe divin : TOUS LES HOMMES DOIVENT SE RE­ GARDER COMME DES FRÈRES, ILS DOIVENT S'AIMER ET SE SECOURIR LES UNS LES AUTRES .

Ils ont organisé une doctrine d'après ce principe, mais cette doctrine n'a reçu d'eux qu'un carac- tère spéculatif; et l'honneur d 'orga- niser le pouvoir temporel confor­ mément à ce divin axiome vous a été réservé.

Vous avez été destinés de toute éternité à démontrer aux princes qu'il est de leur intérêt et de leur devoir de donner à leurs sujets la constitution qui peut tendre le plus directement à l'amélioration de l'existence sociale de la classe la plus nombreuse ; vous avez été destinés à déterminer ces chefs des nations à soumettre leur politique au principe fondamental de la morale chrétienne.

Saint-Simon explique son projet Messieurs , le but direct de mon entreprise est d'améliorer le plus possible le sort de la classe qui n'a point d'autres moyens d'existence que le travail de ses bras ; mon but est d'améliorer le sort de cette classe non seulement en France, mais en An­ gleterre, en Belgique , en Portugal, en Espagne , en Italie, dans le reste de l'Europe et dans le monde entier.

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·~""' · « Le système industriel est fondé sur le principe de l'égalité parfaite; il s'oppose à l'établisse­ ment de tous droits de naissance et même de toute espèce de privilège.

» NOTES DE L'ÉDITEUR « A une époque où l'individualisme débordait en politique avec les libéraux, en littérature avec les romantiques, l'auteur du système industriel a recommandé la fraternité, l'association ; lorsque tous les gens instruits se passionnaient pour ou contre le régime des deux chambres, pour ou contre la liberté de la presse, il a montré quelles étaient les questions vraiment importantes.

Et le seul moyen de les résoudre lui a paru être une réforme économique et morale en même temps ; c'est le sentiment de la philanthropie qui doit remplacer la crainte de Dieu .

La société qu'il rêve n'assure pas seulement le pain à tous lt:s travailleurs, elle leur donne l'instruction, elle leur permet d'être .

complètement hommes; et tout cela doit se faire pacifiquement, par l'accord des bonnes volontés.

» Georges Weill, Saint­ Simon et son œuvre , Perrin et Cie, 1894.

« Une existence tout entière dirigée par la volonté et la délibération, n'aboutissant qu'à des échecs matériels, un effort d'esprit prodigieux, un orgueil naïvement sincère, une exaltation ininterrompue de trente années donnant pour résultats des essais incomplets, contradictoires et obscurs, en somme, une vie manquée se terminant par un livre inachevé , voilà ce qu'il [Saint­ Simon] laissait aux méditations des rares personnes qui savaient son nom et avaient lu quelques-uns de ses ouvrages.

Dans ce chaos étrange et non sans grandeur, d'où surgissaient une physionomie puissante et une idée simple -la nécessité d'organiser un pouvoir spirituel nouveau, fondé sur la science et appuyé sur la foi -un groupe d'hommes qui ne furent pas médiocres trouvèrent l'étoffe d'un Rédempteur et la matière d'une religion .» Sébastien Charléty, Histoire du saint-simonisme, Paul Hartmann éditeur, 1931.

l, 2 coll.

Vio llet 4 lithographie de Reno u (1830) I Edimédia / B.N.

3 Lauros-Giraudon SA INT-S IMON 02. »

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