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ENFANT ÉLU (L’) (résumé et analyse)

Publié le 19/02/2016

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ENFANT ÉLU (L’)

 

Roman de l’écrivain allemand Ernst Wiechert (1887-1950), publié en 1929. Les Karsten sont une race pure et juste, attachée à la terre et gouvernée comme elle par le rythme du temps, mais leurs filles, à chaque génération, semblent payer cette paix de leur race en montant le calvaire d’unions indignes d'elles. Ainsi de Gina Karsten qui, dans un irrépressible élan de sacrifice, accepte d'épouser Zerrgiebel, petit bourgeois tyrannique et sournois qui a déjà poussé sa première femme au suicide. Lentement, et secondé par la méchanceté de son fils, le jeune Théodore, Zerrgiebel tente d’étouffer l’âme hautaine et libre de Gina, mais si elle plie apparemment, comme l’exige le sacrifice auquel elle a consenti, elle demeure intérieurement inflexible, sauvegardée d’ailleurs par la naissance de Jean, enfant sur qui elle reporte toute sa capacité d’amour. Le petit Jean fait preuve très tôt d’une étrangeté qui attise la haine hypocrite de son père et de son demi-frère : il est silencieux, réfléchi, tout imprégné déjà d’une sagesse sans âge. L’amour passionné de sa mère lui ouvre un monde de sensibilité extrême qui le dote précocement d’une compréhension presque excessive des mouvements de l’âme, cependant que les courses en forêt et les conversations avec des hommes simples, garde-chasse, pêcheur, berger, l’aident à pénétrer la nature et ses mystères. A l’école puis au collège, sa « différence » lui vaut l’inimitié des maîtres qui n’admettent pas qu’une personnalité refuse de se laisser réduire au modèle le plus courant, mais elle lui attire aussi le soutien des autres : les rêveurs, les poètes, tous ceux qui ne se contentent pas d’être conformes. La grande épreuve de sa jeunesse découle de ce qu’il a provoqué par hasard l’arrestation de son demi-frère, devenu le chef d’une bande de voleurs, et par contrecoup celle de son père, qui profitait de sa façade de zélé fonctionnaire pour écouler de la fausse monnaie. Jean doit faire front alors à l’opprobre dont tous ceux qui le détestent ou le jalousent essaient de l’accabler, mais le pire sera pour lui d’affronter son père pour essayer de lui arracher la promesse de ne pas mettre à exécution les menaces de chantage que, de sa prison, il fait peser sur un certain nombre de personnages de la ville dont il a découvert autrefois les faiblesses ou les secrets. Le père repousse sa demande avec un rire de méchanceté qui lui révèle un abîme de mal et l’oblige à s’interroger sur sa propre démarche — démarche entreprise en fait à la demande de Lisa, épouse très belle et compromise d’une personnalité de la ville, et dont le but était peut-être, non le bien, mais la simple conquête de Lisa. Ce soir-là, quand

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