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Érasme: Éloge de la folie

Publié le 23/02/2013

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folie

Didier Érasme (1466-1536) était un homme convoité par toutes les cours : celle de Charles Quint, de qui il aurait pu être précepteur ; celle de François Ier, qui venait de fonder le Collège de France dirigé par son ami Guillaume Budé; celle du pape Jules II, qui lui offrait le titre de cardinal ; celle enfin d' Henri VIII où il fréquentait le chancelier Thomas More, auteur de L'Utopie. Érasme préféra vivre à Bâle et écrivit l' Éloge entre 1509 et 1511 .
Didier Érasme (1466-1536) était un homme convoité par toutes les cours : celle de Charles Quint, de qui il aurait pu être précepteur ; celle de François Ier, qui venait de fonder le Collège de France dirigé par son ami Guillaume Budé; celle du pape Jules II, qui lui offrait le titre de cardinal ; celle enfin d' Henri VIII où il fréquentait le chancelier Thomas More, auteur de L'Utopie. Érasme préféra vivre à Bâle et écrivit l' Éloge entre 1509 et 1511 .

folie

« « ••• enflammés de l'amour du Christ, ils combattent par le fer et par Je feu et font couler des flot s de sang chrétien.» EXTRAITS A vrai dire, il est peu d'hommes épargnés dans cet « éloge » On passerait encore aux philosophes d'être, dans les emplois et dans les charges pu­ bliques, comme des ânes devant une lyre , s'ils étaient du moins bons à quelque chose dans le comme rce de la vie privée.

Mais pla­ cez un philosophe dans un festin, son silence mélancolique ou ses questions déplacées troubleront à chaq ue instant la joie des convives ; faites-le danser, vous verrez les grâces et la légèreté d'un chameau ; traî­ nez-le malgré lui au spectacle, sa présence seule fera fuir les plaisirs , et le sage Caton sera forcé de sorti r du théâtre s'il ne peut quitter pour quelque temps son air grave et sévère.

Qu 'il entre dans une compagnie où la conversation est animée, son apparition fera naître tout à coup le silence.

( ...

)Enfin il est si inepte à toutes les affaires de la vie, il est si éloigné des opinions et des coutumes ordinaires, qu'il ne peut être d'aucune utilité ni à lui-même , ni à sapa ­ trie , ni aux siens.

Le plus fou parmi les fous n'est-il pas homme remarquable ? Mais , pour dire aussi quelque chose des sciences et des arts, n'e st-ce pas la soif de la gloire qui a excité les hommes à inventer et à transmettre à la postérité tous ces arts, toutes ces sciences que l'on regarde comme quelque chose de si merveilleux? Plus fous que tous les autres fous ensemble, les in- venteurs des sciences et des arts ont cru que je ne sais quelle réputation, qui est pourtant la chose du monde la plus chimérique, pour­ rait les dédommager de leurs travaux et de l eurs veilles.

Enfin c'est à la folie que vous deve z les principaux agréments de la vie, et vous avez là le plaisir bien doux de jouir même de la folie des autres.

« ...

il les avait envoyés en mission sans viatique, sans souliers , au milieu des épines et des cailloux, sans argent pour vivre.

» .

Perdant leur lucidité, les théologiens sont parfois ridicules Admirons cependant l'extrême modestie de nos théologiens.

S'ils trouvent par hasard dans les apôtres quelque passage où ils ne voient pas asse z d'exactitude et d'érudition, ils ne le condamnent point de but en blanc, ils se contentent del' expliquer à leur guise; modération bien louable qui vient en partie de leur respect pour l'antiquité, en partie de leur déférence pour la dignité d 'apôtre.

En effet, il y aurait de l'injustice à exiger de si grandes choses de ces premiers disciples de Jésus, puisque leur divin maître ne leur en a jamais dit un seul mot .

S'ils trouvent les mêmes négligences et les mêmes fautes dans les Chrysostome, dans les Basile, dans les Jérôme, ils se contentent alors d'écrire en marge : Non tenetur, « Cela n'est pas reçu ».

Traduction de T.

de Laveaux NOTES DE L'ÉDITEUR «Érasme fut un chrétien autant qu'un humaniste .

Ces deux choses peuvent nous paraître aujourd'hui fort compatibles , elles le furent en effet pendant un temps.

Les premiers humanistes qui abord èrent les textes sacrés dans le même esprit de recherche objective, de respect du document original qui inspirait leurs travaux sur l'antiquité profane( ...

) sa ns se l aisser en liser dans la masse des commentaires médiévaux ( ...

) inspirèrent à Érasme son éditio n de Saint Jérôme et d'un de ses travaux les plus considérables : la première édition grecque du Nouveau Testament accompagné d'une version latine , ouvrage qu'il dédiera en 1516 au pape Léon X.

»P.

Grosclaude , «Érasme et le paradoxe de l' humani sme chrétien », revue Europe , 1970.

diront , les uns que ce so nt des bagatelles indignes d 'un théologien, les a utre s que ce so nt des méchanceté s qui blessent la charité chrétie nne, et qui répéteront à grands cris que nous ressuscitons la comédie antique, que nous copions Lucien et que nous déchirons tout à belles dents » (lettre à Thomas More) .

J.

Chamfleury, « L'Éioge de la folie et les illustrations d'Holbein », Revue des Beaux-Arts, 1872 .

« Il ne manquera pas, dit Érasme, de vé till eurs qui, par esprit de dénigration, 1 portrait par Holbein le jeune.

Mu sée du Louvre /Lauros~G iraud on 2.

3, 4 grav ures d'A ug uste Lcpère / B.N.

ÉRASME02. »

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